Famille : Thylacinidae

Teste © Prof. Angelo Messina

Traduction en français par Michel Olivié
Connu ordinairement sous différents noms tels que Loup de Tasmanie, Tigre de Tasmanie ou Loup marsupial le Thylacine (Thylacinus cynocephalus Harris, 1808) est un mammifère marsupial de l’ordre des Dasyuromorphia et une des espèces peu nombreuses appartenant au genre Thylacinus, du grec “thylakos” qui veut dire “bourse” ou “sac” par référence à la poche marsupiale caractéristique de cet animal, Le suffixe latin -ine “à l’intérieur” signifie “celui qui porte une poche”.
L’épithète de l’espèce cynocephalus vient du grec “kyon”, chien, et de “kephalé”, tête, à cause de la ressemblance de sa tête avec celle d’un chien.
Thylacinus cynocephalus est le seul représentant actuel de la famille des Thylacinidae. Toutes les autres espèces de ce genre, qui étaient autrefois répandues dans tout le continent australien, se sont éteintes avant l’apparition de l’homme et ne sont connues que par l’examen de vestiges fossiles. Le Thylacine n’a survécu de façon certaine que jusqu’à la fin du siècle dernier bien qu’il ait été considéré comme éteint depuis 1936. On ne peut toutefois exclure l’existence de populations relictuelles de Thylacines reléguées dans des milieux montagneux inhospitaliers. Considéré comme le plus grand prédateur de tous les marsupiaux il atteint la dimension totale d’ 1 m de long pour un poids de 20 à 30 kg.
Par son aspect il rappelle assez un chien ou un renard du fait de la forme de sa tête et de la partie postérieure de son corps légèrement voûtée. La coloration zébrée de son pelage pourrait aussi faire penser à une hyène (Hyaena hyaena Linnaeus. 1738). Cependant sa ressemblance avec des chiens ou des renards plutôt qu’ à des hyènes n’est pas la conséquence d’une réelle parenté phylogénétique entre le Thylacine et ces animaux mais celle d’un phénomène caractérisé de convergence évolutive.
Chez le Thylacine le dimorphisme sexuel consiste dans le fait que les mâles ont des dimensions nettement plus grandes que les femelles et sont plus robustes.
Sa tête est allongée. Sa bouche armée de dents effilées de prédateur peut être largement grande ouverte jusqu’à un angle de 180°. La mâchoire supérieure et la mandibule sont disposées pratiquement en ligne droite. Les oreilles sont courtes et arrondies. Les pattes avant sont pentadactyles. Les pattes arrière ne possèdent pas de premier orteil. Chaque orteil est doté de griffes robustes non rétractiles.

Devenu rare ou peut-être éteint comme indiqué dans la Liste Rouge de l’UICN le Thylacine (Thylacinus cynocephalus) est le plus grand marsupial carnivore existant © wikipedia-ed.-mazza-monaconatureencyclopedia
Sa queue est lisse, longue et forte. Sa partie basale très épaissie rappelle assez celle des Kangourous. Chez les jeunes la pointe de la queue porte une touffe de poils plus longs qui disparaît chez les adultes. Utilisée pour équilibrer l’animal pendant la course et le saut la queue sert au Thylacine à se maintenir sur ses pattes arrière bien que ce soit pour de courtes périodes.
Il semble qu’avec l’Opossum aquatique ou Yapok (Chironectes minimus Zimmermann, 1870) le Thylacine soit le seul marsupial australien chez qui les deux sexes possèdent un marsupium. Celui-ci, qui est formé d’une paroi membraneuse, s’ouvre vers l’arrière et est doté chez la femelle de quatre mamelles. Chez le mâle il fait fonction de bourse scrotale.
Son pelage est constitué de poils fins, doux et longs d’environ 15 mm et a une couleur qui varie du crème au marron foncé et qui est plus claire du côté du ventre. Dans la partie postérieure du dos le pelage est orné de rayures noirâtres caractéristiques qui lui valent aussi son nom usuel de Tigre de Tasmanie. Bien visible chez les jeunes cette zébrure devient moins marquée avec le temps.
On a peu d’informations sur la biologie de Thylacinus cynocephalus, la plupart provenant d’individus en captivité ou de témoignages occasionnels d’agriculteurs du siècle passé. Il semble que cet animal ait été en mesure de se reproduire à n’importe quel moment de l’année avec une fréquence plus grande entre l’hiver et le printemps et que les femelles donnaient naissance à 2 à 4 louveteaux, peu développés, aveugles et nus qui étaient gardés plus de trois mois dans le marsupium. Les petits étaient pris en charge par leur mère jusqu’à ce qu’ils atteignent la maturité.
Animal aux mœurs vraisemblablement crépusculaires et nocturnes le Thylacine est ou a été essentiellement un prédateur de petits vertébrés, dont des kangourous, de reptiles et d’oiseaux.

Comme l’indique le nom de l’espèce sa tête évoque celle d’un chien mais il n’y a aucune parenté phylogénétique : il ne s’agit que d’un phénomène de convergence évolutive © Natural film and sound archive of Australia-ed.-mazza-monaconatureencyclopedia
Considéré peut-être à tort comme particulièrement dangereux par les éleveurs de volailles et de bétail il n’existe pas d’informations concernant des attaques en cas de rencontres avec des hommes.
Sur la base de peintures rupestres et de la découverte d’une carcasse de Thylacine momifiée de plus de 3.000 ans dans une grotte de la plaine de Nullarbor, une région aride et dépourvue d’arbres du centre Sud de l’Australie, on suppose que l’aire de répartition originelle de cette espèce comprenait tout le continent australien, la Tasmanie et la Nouvelle-Guinée. Il semble que le Thylacine vivait alors indifféremment aussi bien dans les les forêts sèches d’eucalyptus que dans les prairies herbeuses.
Il est certain qu’à une époque historique Thylacinus cynocephalus a subi la concurrence du Dingo (Canis lupus dingo Meyr, 1793) et qu’il a fait l’objet d’une chasse sans merci vu qu’il il était considéré comme particulièrement dangereux par les éleveurs de bétail. Pour cette raison sa chasse a été encouragée par l’octroi de primes pour les animaux tués. En tout état de cause la concurrence avec le Dingo et la chasse impitoyable qui lui a été faite, jointes à la perturbation de son habitat propre consécutive aux lourdes activités anthropiques, font partie des causes qui ont entraîné la disparition ou du moins l’extrême raréfaction du Thylacine.
On croit que l’un des derniers thylacines en liberté a été tué en 1930 sur la côte Nord-Ouest de la Tasmanie. Comble de l’ironie : quelques années plus tard, en 1936, le Thylacine sera déclaré espèce protégée par le gouvernement australien.
Quoi qu’il en soit, devenu rare ou éteint, comme l’indique la Liste Rouge de l’UICN qui le qualifie en 2025 de “EX Extinct“, le Thylacine a certainement été chassé de son habitat d’origine et peut-être repoussé dans des régions montagneuses inhospitalières.
Aujourd’hui l’espoir que le Thylacine n’est pas éteint dans la nature est entretenu par de nombreuses observations faites en Australie et en Tasmanie, toutes à confirmer, et par les recherches de spécialistes et de scientifiques.