Aristolochia leuconeura

Famille : Aristolochiaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Serge Forestier

 

Originaire de Colombie, du Costa Rica, du Panama et du Pérou, Aristolochia leuconeura est une grimpante pérenne aux tiges lignifiées à la base, larges de 5 cm et longues de 6 m. Feuilles très décoratives aux vertus médicinales © G. Mazza

Originaire de Colombie, du Costa Rica, du Panama et du Pérou, Aristolochia leuconeura est une grimpante pérenne aux tiges lignifiées à la base, larges de 5 cm et longues de 6 m. Feuilles très décoratives aux vertus médicinales © G. Mazza

L’espèce est originaire de Colombie, du Costa Rica, du Panama et du Pérou où elle vit dans les forêts humides souvent aux bords des clairières et des cours d’eau, du niveau de la mer jusqu’à environ 1000 m d’altitude.

Le nom de genre dérive de la combinaison des termes grecs “ἄριστος” (aristos) = le meilleur, excellent et “λοχεια” (locheia) = accouchement, en référence à la croyance selon laquelle il favorise l’accouchement ; le nom spécifique est la combinaison de l’adjectif grec “λευκός” (leucόs) = blanc et du substantif “νευρᾶ” (neura) = nerf, en référence aux nervures blanchâtres des feuilles.

Noms communs : yawar panka, machakuy, waska, wankawi sacha (péruvien d’Amazonie).

Aristolochia leuconeura Linden (1858) est une espèce grimpante pérenne, sempervirente, aux tiges lignifiées à la base, mesurant jusqu’à 5 cm de diamètre, subéreuses, profondément fissurées, longues jusqu’à 6 m.

Les feuilles, sur un pétiole long de 7 à 10 cm, sont alternes, cordiformes à l’apex pointu et à la base bilobée, coriaces, de couleur vert foncé brillant aux nervures marquées jaune blanchâtre, de 8 à 15 cm de largeur et de 10 à 18 cm de longueur.

Les fleurs, produites en groupes dans la partie inférieure des vielles tiges (cauliflore) dépourvues de feuilles, sont constituées seulement d’un calice infundibuliforme, long d’environ 6 cm, renflé à la base, au tube recourbé se terminant par un lobe s’étendant obliquement, ovale, de couleur pourpre à l’extérieur, avec des points ou des stries jaune crème à l’intérieur et une ouverture tapissée de poils de la même couleur qui favorisent l’entrée de l’insecte pollinisateur, mais qui en empêchent la fuite jusqu’à ce que la fécondation ait lieu ; les fleurs émettent une odeur nauséabonde.

Les fleurs naissent à la base des tiges sans feuilles. Elles bloquent les pollinisateurs, les libérant seulement après la fécondation. Cultivable aussi en pots pour décorer vérandas et jardins d’hiver lumineux © Giusy Mazza

Les fleurs naissent à la base des tiges sans feuilles. Elles bloquent les pollinisateurs, les libérant seulement après la fécondation. Cultivable aussi en pots pour décorer vérandas et jardins d’hiver lumineux © Giusy Mazza

Les fruits sont des capsules déhiscentes cylindriques à 6 côtes, mesurant jusqu’à 18 cm de longueur et 1,5 cm de diamètre, contenant de nombreuses graines plates.

La reproduction se fait par semis dans un terreau drainant riche en humus maintenu humide à une température de 22-24 °C.
Espèce rare en culture, vigoureuse et de croissance rapide qui nécessite des supports robustes, appréciées surtout pour ses grandes feuilles ornementales, les fleurs étant souvent cachées par le feuillage, adaptée aux régions au climat tropical ou subtropical en plein soleil ou sous un ombrage partiel ; sa culture peut être tentée dans celles tempérées les plus douces où les températures voisines de 0 °C sont exceptionnelles et de courte durée.

Elle préfère les sols riches en substances organiques, d’acide à neutre, maintenu presque constamment humide.

Cultivable également en pots pour la décoration des serres, des vérandas et des jardins d’hiver lumineux, avec des valeurs minimales hivernales non inférieures à 14 °C.

Les arrosages devront être réguliers du printemps à l’automne, plus espacés en hiver, mais sans laisser sécher complétement le substrat, avec des fertilisations, pendant la période végétative, effectuées de préférence avec des produits équilibrés contenant des oligoéléments à la moitié de la dose conseillée par le fabricant.

Les feuilles sont utilisées par les populations indigènes d’Amazonie comme émétique, laxatif et contre les bronchites.

Synonymes : Aristolochia veraguensis (Klotzsch) Duch. (1864).

 

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