Pterygota alata

Famille : Malvaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Dans les forêts ouvertes d'Asie du sud-est, Pterygota alata atteint les 35 m avec des troncs de 1 m © Giuseppe Mazza

Dans les forêts ouvertes d'Asie du sud-est, Pterygota alata atteint les 35 m avec des troncs de 1 m © Giuseppe Mazza

L’espèce est originaire du Bangladesh, du Bhutan, de Chine (Yunnan et Hainan), des Philippines, d’Inde, des îles Andaman, de Malaisie, de Birmanie, de Thaïlande et du Vietnam où elle vit dans les forêts ouvertes jusqu’à des altitudes collinaires.

Le nom de genre vient de la combinaison des noms grecs “πτερύγιον” (pterygion) = aile et “οὖς, ὠτός” (ous, otόs) = oreille, le nom spécifique de l’adjectif latin “alatus, a, um” = ailé, chacun en référence aux graines pourvues d’aile.

Noms communs : Buddha’s coconut tree, tropical chestnut (anglais) ; Buddha narikella, tula (bengali) ; haron, letkok, sin-kadet, taung-letkok (birman) ; chi ping po (chinois) ; pahari (hindi) ; bandha narikella (hurdu) ; po dêng (laotien) ; kolugida, daddele (kannada) ; anathondi, kavalam, kudatthanni, poola (malayalam) ; kangsar (malais) ; anathondi, kodaittondi (tamil) ; huaka, mabin, tongching (thaïlandais) ; cước mộc, chọc mọc, sảng cánh, trôm nước (vietnamien).

Pterygota alata (Roxb.) R.Br. (1844) est un arbre sempervirent ou semi-décidu très ramifié, mesurant jusqu’à 30-35 m de hauteur, au tronc droit, cylindrique, atteignant jusqu’à plus de 1 m de diamètre, à l’écorce grisâtre, pourvu à la base de racines tabulaires (racines aplaties semblables à des contreforts).

Les feuilles, sur un pétiole long de 3-12 cm, sont simples, alternes, regroupées à l’apex des branches, ovales-cordées à apex obtus ou aigu et à marge entière ou légèrement ondulée, longues de 10-30 cm et larges de 8-18 cm, glabres, assez coriaces, de couleur vert intense.

Les inflorescences sont des panicules axillaires, sur les branches d’une année privées de feuilles, portant des fleurs unisexuelles, en raison de l’avortement partiel des organes de l’autre sexe, présentes simultanément sur la même inflorescence. Les fleurs, sans pétales, ont un calice campanulé, long de 1,5-2 cm, divisé presque jusqu’à la base en 5 segments linéaires-lancéolés à apex rétrofléchi, larges d’environ 0,4 cm, charnus, recouverts d’une pubescence de couleur rouille à l’extérieur, striés de rouge et de jaune à l’intérieur, à l’odeur considérée par certains comme plutôt désagréable. Fleurs mâles à anthères regroupées à l’apex de l’androgynophore, longues d’environ 0,5 cm, fleurs femelles à androgynophore extrêmement court, ovaire supère globulaire avec des staminoïdes à la base, pubescent, 5 carpelles libres et styles courts, recourbés, au stigmate bilobé. Les fruits sont constitués par les follicules, sur une longue tige, globuleux, légèrement comprimés latéralement, ligneux et recouverts d’une pubescence brune, de 10-12 cm de longueur et d’environ 9 cm de diamètre, contenant de nombreuses graines aplaties pourvus d’une longue et large aile, avec une longueur totale de 5-8 cm, de couleur brune.

La propagation se fait par les graines, qui ont une durée de germinabilité de quelques mois, dans un substrat sableux drainant maintenu humide à une température de 24-26 °C, avec des temps de germination de 1-3 mois. Arbre aux caractéristiques décoratives indéniables par son feuillage luxuriant et ses fruits voyantes presque aussi gros qu’une noix de coco (Cocos nucifera L., d’où l’un de ses noms communs les plus répandus) utilisable comme arbre d’ombrage dans les parcs et les jardins et comme arbres de bord de route dans les régions au climat tropical, subtropical et marginalement tempéré-chaud, dans lesquelles des températures légèrement inférieures à 0 °C sont des exceptions de courte durée.

Feuilles riches en antioxydants. Fruits ressemblant à des noix de coco et graines, consommées grillées par les indigènes, dispersées par le vent et mangées par les singes © Giuseppe Mazza

Feuilles riches en antioxydants. Fruits ressemblant à des noix de coco et graines, consommées grillées par les indigènes, dispersées par le vent et mangées par les singes © Giuseppe Mazza

Il exige le plein soleil et s’adapte à différents types de sols, pourvu qu’ils soient drainants. Les graines sont consommées grillées par certains peuples indigènes et semblent avoir des propriétés narcotiques ; elles font également partie de l’alimentation de plusieurs espèces de singes ; l’huile extraite des graines est utilisée pour l’éclairage et peut être avantageusement utilisée comme biocarburant. Le bois, de couleur blanchâtre, léger et peu durable, est utilisé pour faire des meubles, des boîtes, des bâtons, des jouets, des objets artisanaux et dans la fabrication de contre-plaqué. Les follicules séchés sont utilisés de diverses manières à des fins décoratives et à partir de l’écorce on tire des fibres robustes pour faire des cordages.

Des études de laboratoire ont mis en évidence dans les extraits de feuilles la présence de composés à activité antioxydante élevée justifiant des approfondissements ultérieurs.

Synonymes : Sterculia alata Roxb. (1820); Pterygota roxburghii Schott & Endl. (1832); Clompanus alata (Roxb.) Kuntze (1891).

 

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