Aristolochia gigantea

Famille : Aristolochiaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français de Christine Galliano

 

Native du Brésil, Colombie et Panama, Aristolochia gigantea est une grimpante sempervirente aux tiges longues de 10 m lignifiées à la base. Les fleurs sont pendantes, guillochées de pourpre foncé, et atteignent les 20 cm avec une gueule jaune-orangé inquiétante entourée en haut d'une tache noire avec des poils blancs favorisant l'entrée de l'insecte pollinisateur mais l'empêchant de fuir jusqu'à la fécondation © Giuseppe Mazza

Native du Brésil, Colombie et Panama, Aristolochia gigantea est une grimpante sempervirente aux tiges longues de 10 m lignifiées à la base. Les fleurs sont pendantes, guillochées de pourpre foncé, et atteignent les 20 cm avec une gueule jaune-orangé inquiétante entourée en haut d’une tache noire avec des poils blancs favorisant l’entrée de l’insecte pollinisateur mais l’empêchant de fuir jusqu’à la fécondation © Giuseppe Mazza

L’ Aristolochia gigantea Mart. & Zucc. (1824) est originaire des forêts pluviales du Brésil, Colombie et Panama.

Le nom du genre dérive de la combinaison des termes grecs “aristos” = le meilleur, l’excellent et “locheia” = accouchement, en référence à la croyance que la plante favorise l’accouchement ; le nom de l’espèce est le terme latin “gigantea” = gigantesque avec une référence évidente.

Noms communs : brazilian dutchman’s pipe,  giant pelican flower (anglais) ; grand aristolochia du Brésil  (français) ; papo-de-peru,  papo-de-peru-grande, papo-de-peru-babada, mil-homens, jarra-açu, aristoloquia, jarrinha, cipo-mil-homens  (portugais) ; aristoloquia gigante, oreja de elefante, pipa del holandes (espagnol) ; Pelikanblume, Pfeifenwinde (allemand).

Espèce à feuillage persistant, rampant avec des tiges ligneuses à la base allant jusqu’à 10 m de long, présente des feuilles alternées obovales cordiformes et à l’apex pointu, vert clair, glabre au-dessus et avec une pilosité rase et grisâtre en dessous, longues jusqu’à 16 cm environ et larges 10 cm, sur des pétioles longs 4-6 cm.

Les fleurs, sur des pédoncules pendants, sont axillaires, solitaires, privées de pétales, avec un calice constitué d’un tube renflé et recourbé, long environ 12 cm, blanc-verdâtre, qui s’élargie en forme de trompe avec un limbe verticale elliptique, profondément lobé à la base, long environ jusqu’à 20 cm avec 12 cm de large, sur fond blanc, tendant successivement au jaune, densément tacheté de pourpre foncé.

L’ouverture, jaune-orange, est entourée d’une tâche noire sur la partie supérieure et elle est tapissée de poils blancs qui favorisent l’entrée de l’insecte pollinisateur mais en empêchent sa sortie jusqu’à ce qu’aie lieu la fécondation ; les fleurs sont pratiquement inodores, comparativement à de nombreuses espèces du genre qui dégagent une odeur de viande en putréfaction. Sur les plantes âgées, les fleurs peuvent être produites directement à partir de la tige (cauliflorie).

Les fruits sont des capsules oblongues grisâtres, longues environ 8 cm et 3 cm de large, déhiscentes (fruits qui s’ouvrent spontanément à maturité le long des lignes de moindre résistance libérant les graines) contenant de nombreuses graines plates, minces et cartacées d’environ 7 mm de long et 5 mm de large. Se reproduit facilement et habituellement par semis mais aussi par bouturages.

Plante vigoureuse grimpante, très ornementale pour ces grandes fleurs inhabituelles, peut être cultivée en plein soleil ou légèrement ombragée sous des climats tropicaux, subtropicaux et de façon plus marginale sous des climats tempérés chauds, endommageant ses parties aériennes, déjà, aux alentours de -1/-2 °C, mais résistant à quelques degrés de moins au niveau des racines ; elle n’est pas particulièrement exigeante sur les sols, mais préfère des terrains riches en substances organiques, drainants, et maintenus humides durant la période végétative.

Elle peut être cultivée en serres, jardins d’hiver et vérandas lumineuses, avec des températures qu’il est bon de maintenir au-dessus de 12/14 °C, optimales à 20/22 °C. La plante, comme d’autres de ses congénères, contient certaines substances toxiques entre autre l’acide aristolochique, néprhotoxique et cancérigène.

Synonymes : Howardia gigantea (Mart. & Zucc.) Klotzsch (1859); Aristolochia clypeata Linden & André (1870); Aristolochia sylvicola Standl. (1925).

 

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