Baeckea frutescens

Famille : Myrtaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Camille Baheux

 

Parent du myrte avec des feuilles semblables à celles du romarin, Baeckea frutescens est un arbuste haut de 1 à 6 mètres, natif du Sud-est de l’Asie et de l’Australie, utilisé par les populations locales pour faire des infusions. Les nombreuses vertus médicinales sont actuellement étudiées pour une possible utilisation dans la pharmacopée officielle © Giuseppe Mazza

Parent du myrte avec des feuilles semblables à celles du romarin, Baeckea frutescens est un arbuste haut de 1 à 6 mètres, natif du Sud-est de l’Asie et de l’Australie, utilisé par les populations locales pour faire des infusions. Les nombreuses vertus médicinales sont actuellement étudiées pour une possible utilisation dans la pharmacopée officielle © Giuseppe Mazza

L’espèce est native d’Australie (Nouvelle Galles du Sud et Queensland), de Bornéo, du Cambodge, de Chine (les régions d’Anhui, Fujian, Guangdon, Guangxi, Henan, Hong Kong, Hunan, Jiangsu, Jiangxi, Kin-Men, Macau, Ma-tsu-Pai-chuan, Shangaï et Zhejiang), du Laos, de Myanmar, la Malaisie péninsulaire, des Philippines, de Singapour, des îles Sumatra et des Célèbes où elle vit aussi bien le long des côtes sur les sols sablonneux que dans les prairies et les buissons, sur les collines et les pentes de montagne jusqu’à 1000 mètres d’altitude.

Le genre a été nommé en hommage au physicien suédois Abraham Bäck (1713-1795); le nom latin spécifique “frutescens” (“qui tend à être arbustif”), se réfère à l’apparence de la plante.

Appellations courantes: dwarf mountain pine, false ru, shrubby baeckea; weeping coast myrtle (en anglais); moreck ansai (en khmer); gang song (en chinois); djung rahab, junjung atap, udjung atap (en indonésien); chuchur atap cucuran atap, da eng, rempah gunong (en malais); son hom, son naa, son saai (en thaï); choi tren, choi xue thanh hao (en vietnamien).

Baeckea frutescens L. (1753) est un arbuste ou un petit arbre à feuilles persistantes et ramifiées, faisant 1 à 6 mètres de haut, même s’il est normalement taillé plus court. Son tronc, qui peut atteindre 10 cm de diamètre, présente une écorce marron grisâtre, fissurée à la verticale et qui a tendance à s’effriter. Ses feuilles, d’une couleur vert ou gris-verdâtre, ont un pétiole d’environ 1 mm, sont simples, opposées, regroupées au niveau des noeuds, linéaires avec un apex pointu. Leur longueur s’étend de 5 à 15 mm et leur largeur peut atteindre 0,8 mm. Leur face supérieure est rainurée, tandis que la face inférieure est parsemée de glandes oléifères.

Ses fleurs, solitaires et situées à l’aisselle des feuilles, sont bisexuelles, ont un diamètre de 3 à 5 mm, un calice en forme de cloche dont les 5 lobes triangulaires ont un apex pointu, 5 pétales onguiculés à la forme arrondie (des pétales avec une base longue et étroite, semblables à une tige). De couleur blanche, leur longueur atteint 1,5 mm tandis que leur largeur varie entre 1 et 1,8 mm. On observe 5 à 13 étamines. Ses fruits sont des capsules déhiscentes faisant 2 à 3 mm de diamètre et contenant 6 à 8 petites graines angulaires.

La reproduction se fait par les graines, placées à la surface d’un terreau drainant maintenu constamment humide et dont la germination prendra environ 2 mois, ou par bouture semi-ligneuse à talon. Il s’agit d’un arbuste ornemental qui peut être cultivé dans les jardins des zones au climat tropical, subtropical ou tempéré. Il peut résister à des températures allant jusqu’à -6°C, dès lors que cela reste exceptionnel et de courte durée. Le Baeckea frutescens est également apprécié en tant que bonsai; toutes ses parties sont particulièrement aromatiques. La plante requiert une exposition en plein soleil ou légèrement à l’ombre ainsi qu’une terre drainante, même pauvre. L’ arrosage doit être modéré afin de permettre au terreau de sécher avant de renouveler l’irrigation.

Le bois, solide et durable, est utilisé dans la fabrication de barrières et comme combustible, tandis que les feuilles et les fleurs sont utilisées pour la préparation d’infusions. La plante reste néanmoins principalement connue dans ses pays d’origine pour son usage médicinal.

Toutes les parties de la plante, à l’exception des racines, sont utilisées de diverses manières par la médecine traditionnelle. Le Baeckea frutescens est ainsi employé en tant qu’antibactérien, antipyrétique, diurétique, tonique, analgésique et dans le traitement des troubles gastro-intestinaux. L’huile essentielle extraite de ses feuilles est utilisée comme huile de massage afin de soulager les douleurs rhumatismales. Plusieurs composés bioactifs ont été identifiés et sont actuellement étudiés afin de déterminer l’opportunité de leur utilisation dans la pharmacopée officielle.

Synonymes : Baeckea chinensis Gaertn. (1788); Cedrela rosmarinus Lour. (1790); Baeckea sinensis Gaertn. (1788); Neuhofia rosmarinifolia Stokes (1812); Baeckea cumingiana Schauer (1843); Baeckea ericoides Schltdl. (1846); Drosodendron rosmarinus (Lour.) M.Roem. (1846); Baeckea cochinchinensis Blume (1850); Baeckea sumatrana Blume (1850); Baeckea stenophylla F.Muell. (1858).

 

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