Falco cherrug

Famille : Falconidae

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Texte © D. Sc. Giuliano Russini – Biologiste Zoologiste

 

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Traduction en français par Catherine Collin

 

Falco cherrug, Falconidae, faucon sacre

Dans la nature le Faucon sacré (Falco cherrug) compte à peine 7 000 individus et est menacé d’extinction © Giuseppe Mazza

Le Faucon sacré (Falco cherrug Gray, 1834) est un oiseau appartenant à l’ordre des Falconiformes et à la famille des Falconidae, genre Falco.

C’est un falconidé de grande taille pour le genre Falco.

En Asie, dans le milieu de la fauconnerie, il est autant utilisé que le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) en Europe.

Zoogéographie

Ce gros faucon est absent d’Italie alors qu’il n’est pas rare en Europe orientale et en Asie occidentale. Parfois il va jusqu’en Mandchourie. Durant l’hiver il se déplace au Sud de l’hémisphère boréal, jusqu’à la région de l’Ethiopie, en Afrique. On le retrouve dans une bonne partie de la région paléarctique.

Habitat-Écologie

Il colonise aisément les aires ouvertes et arides, avec peu d’arbres, comme les steppes, les étendues de bruyères, les landes à myrtilles, les aires rocailleuses.

Falcon cherrug, Falconidae, faucon sacre

Puissant et rapide, il donne la chasse à des oiseaux de taille remarquable et aux petits mammifères © Mazza

Morpho-physiologie

Beaucoup plus grand que la majeure partie des autres espèces du genre Falco, il atteint la taille remarquable de 60 cm de longueur totale. La femelle est un peu plus grande que le mâle.

Les parties supérieures de sa livrée sont brunes, variées. Ce coloris est interrompu par quelques taches blanchâtres aux environs des scapulaires qui le rendent aisément reconnaissable puisqu’on ne les voit chez aucune autre espèce.

C’est un oiseau qui chasse des oiseaux de taille remarquable et de petits mammifères, qu’il repère avec sa vue perçante, et pour cette raison il est utilisé par des fauconniers dans le contexte de la chasse.

Éthologie-biologie Reproductive

Aussi bien l’UICN que Birdlife Association, considèrent cette espèce de faucon comme présentant un sérieux risque d’extinction. Ses effectifs sont estimés aujourd’hui à seulement 7 000 individus. Comme mentionné dans l’introduction sur les rapaces diurnes, Falco cherrug fait partie de ces espèces de rapaces qui ne bâtissent pas de nid durant leur cycle de reproduction ; un fait probablement induit par la nature des biotopes dans lesquels il vit.

Falcon cherrug, Falconidae, faucon sacre

Falco cherrug atteint 60 cm de long et a une envergure de 100-130 cm © Giuseppe Mazza

En pratique il utilise souvent de vieux nids de corneilles, buses, corbeaux ou choucas abandonnés, bâtis parmi les branches des arbres ou dans des cavités rocheuses. La femelle pond de 3 à 5 œufs et les deux parents s’occupent des petits nidicoles et maladroits.

Curiosité

Depuis longtemps, un Faucon hybride, né du croisement du Faucon Gerfaut x Faucon sacré, ou en termes scientifiques Falco rusticolus x Falco cherrug.

En italien on le nomme Girofalco x falco sacro, en anglais Gyrfalcon x Saker Falcon, en catalan Falcό Grifo x Sagrat, en espagnol Halcόn Gerifalte x Sacre, en allemand Gerfalke x Sakerfalke, en portugais Falcâo Girifalte x Sacre et en français Faucon Gerfaut x sacré.

Il est plus grand que les espèces nominales, Falco cherrug et Falco rusticolus, ainsi que leurs sous-espèces.

Il a une origine très ancienne. Il était déjà présent au Moyen-Age et était très utilisé par les fauconniers de la cour, aussi bien italiens que français, pour son agressivité, son courage et son habileté à la chasse, par exemple pour sa capacité à débusquer les lièvres, les renards, les blaireaux etc.

Falco rusticolus x Falco cherrug, Falconidae

Hybride chasseur Falco rusticolus x Falco cherrug est un symbole de statut social dans les Emirats Arabes © Giuseppe Mazza

A l’heure actuelle, mis à part dans quelques écoles de fauconnerie ou jardins zoologiques, il n’est fréquent que dans les Emirats Arabes, où il est symbole de statut social et préside les plus importantes rencontres des Cheikhs.
A l’état sauvage, on le trouve dans la toundra d’Amérique septentrionale et du Canada, ainsi que dans la toundra euroasiatique.
Il a une livrée beaucoup plus rayée (avec des barres et des bandes noires sur fond gris-beige) que l’espèce pure, l’ensemble du dessin lui confère, ailes ouvertes, un motif à bandes horizontales très épaisses et ailes fermées, il apparaît comme maculé.

Il se nourrit d’oiseaux de différentes sortes, comme des perdrix, des poules d’eau, des bécasseaux, des étourneaux ainsi que de mouettes et de petits mammifères. La femelle de ce splendide hybride est plus grande que le mâle d’environ 7 % et pèse 66 % de plus. L’âge moyen est celui le plus apprécié des fauconniers, pour la beauté de la livrée, la puissance et l’habileté à la chasse, qui à ce moment-là atteint son maximum.

 

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