Heliconia bihai

Famille : Heliconiaceae

Texte © Pietro Puccio


Texte © Pietro Puccio

 


Traduction en français par Yves Sioui

 

Heliconia bihai, Heliconiaceae,

L’inflorescence d’Heliconia bihai est un épi érigé de 30 à 60 cm © Giuseppe Mazza

L’espèce est originaire du Brésil (Acre, Amazonas, Amapám Pará, Roraima, Rondônia et Tocantins), de la Colombie, de la République dominicaine, de la Guyane, du Guyana, d’Haïti, des Îles-sous-le-vent, de Porto Rico, du Suriname, de Trinité-et-Tobago, du Vénézuela et des Îles du Vent, où elle vit dans les forêts humides jusqu’à 1200 m d’altitude.

Le nom du genre vient du latin ‘Heliconius, a, um’ = de l’Hélicon, montagne sacrée d’Apollon et des Muses dans la mythologie grecque ; l’adjectif spécifique vient du Taíno, langue locale, ‘bihao’.

Noms commun : False plantain, Firebird, Macaw-flower, Red palulu, Wild plantain (anglais) ; Balisier, Queue de poisson (français) ; Bananeira silvestre, Caetê-vermelho, Pacova-branca, Pássaro-de-fogo, Tracoá (portugais-Brésil) ; Bijao, platanera silvestre, Platanillo (espagnol) ; Bijao (tanio).

Heliconia bihai L. (1771) est une espèce à feuilles persistantes, pérenne, herbacée, rhizomateuse, érigée et elle forme des touffes denses de 2 à 4 m de hauteur.  Les feuilles sont basales, alternes, simples, entières, ovées-lancéolées avec un apex pointu et une nervure centrale proéminente dessous, de 100 à 250 cm de long, 25 à 40 cm de large, avec des bases foliaires engainantes formant une pseudo-tige.  L’inflorescence, sur un pédoncule robuste, est un long épi terminal érigé de 30 à 60 cm de long formé par 5 à 12 bractées à apex pointu pointant vers le haut, alternes, distiques, coriaces, d’un rouge brillant avec une marge verdâtre-jaune, de 10 à 18 cm de long, diminuant du bas vers le haut, enfermant plusieurs petites fleurs tubulaires hermaphrodites  à base blanche, vert pâle à l’apex et qui s’ouvrent en succession.  Les bractées forment une cavité où s’accumule de l’eau qui attire des oiseaux et des insectes ; les fleurs sont pollinisées par les colibris.  Les fruits sont des drupes ovoïdes bleu brillant contenant 1 à 3 graines grisâtres.  On peut la reproduire par ses graines préalablement conservées 2 jours dans l’eau, semées dans un terreau organique complété à 30% de silice ou de perlite, gardé humide entre 26 et 28 °C pour une durée de germination variant de 1 à 6 mois, ou encore, d’ordinaire et facilement, par division du rhizome ; de croissance vigoureuse, dans certaines zones où elle a été introduite comme plante d’ornement, elle s’est bien acclimatée au point de devenir une nuisance.

Heliconia biahi est l’espèce la plus répandue en nature et parmi les plus cultivées du genre, d’une énorme valeur ornementale et d’aménagement à cause de son feuillage luxuriant et de ses inflorescences voyantes, de laquelle ont été sélectionnées plusieurs variétés avec des bractées de nuances différentes de rouge mais aussi de jaune, d’orange et de vert et des hybrides des hybrides avec l’Heliconia caribea.

Cultivable exclusivement en milieux tropicaux humides et subtropicaux en plein soleil ou sous ombre partielle dans un sol riche en matière organique, bien drainé, acide ou neutre et conservé presque constamment humide.  Où le climat ne permet pas de la conserver en permanence en plein air durant les mois d’hiver, elle peut être cultivée dans de grands pots à mettre à l’abri dans des serres spacieuses et lumineuses ou en jardin d’hiver, dans un sol organique particulièrement bien drainé et aéré, avec des minima jamais sous 16 °C, un arrosage régulier et abondant tout en permettant au sol un séchage partiel entre les arrosages, évitant les stagnations qui causent de la pourriture et avec des fertilisations équilibrées.  Elle est facilement sujette aux attaques d’acariens et de cochenilles qui doivent traitées, en cas d’infestations sérieuses, avec les produits appropriés.  Les feuilles sot utilisées pour les toits en campagne, les abris de fortune et, fréquemment, pour envelopper les aliments à cuire.  Les inflorescences coupées durent longtemps et alimentent un commerce florissant.

Synonymes : Musa bihai L. (1753) ; Heliconia nigrescens Jacq. (1797) ; Heliconia variegata Jacq. (1797) ; Heliconia distans Griggs (1903) ; Heliconia purpurea Griggs (1903) ; Heliconia rutila Griggs (1903) ; Bihai bihai (L.) Griggs (1904) ; Bihai distans (Griggs) Griggs (1904) ; Bihai purpurea (Griggs) Griggs (1904) ; Bihai rutila (Griggs) Griggs (1904) ; Heliconia aurea G.Rodr. (1954) ; Heliconia schaeferiana G.Rodr. (1954).

 

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