Famille : Myrtaceae

Texte © Pietro Puccio

Traduction en français par Serge Forestier

Melaleuca cajuputi dépasse les 30 m de hauteur dans les forêts primaires marécageuses d’Asie du sud-est © Giuseppe Mazza
Le nom de genre est la combinaison des adjectifs grecs “μέλας” (melas) = noir et “λευκός” (leukόs) = blanc, en référence à la couleur de l’écorce, initialement blanche puis devenant noirâtre en vieillissant ; le nom spécifique dérive du malais “kaju putih” qui signifie “bois blanc”.
Noms communs : cajuput tree, paperback tea tree, swamp tea tree (anglais) ; smach chanlos (Cambodge) ; baru galang, gelang, irano, kayu puthi, waru gelang (Indonésie) ; gelam (Malaisie) ; samet (Thaïlande) ; chè dong tran (Vietnam).
Melaleuca cajuputi Powell (1809) est un arbre sempervirent au tronc droit, qui, chez les sujets âgés dans la nature peut dépasser les 30 m de hauteur et 1 m de diamètre, à l’écorce douce et spongieuse blanc-grisâtre se détachant en longues lamelles fines ; à la base du tronc, dans les zones soumises à des inondations périodiques, il peut développer des racines aériennes.
Les feuilles, sur un pétiole long de 0,4 à 1 cm, sont alternes, simples, lancéolées, légèrement falciformes, à apex mucroné et à marge entière, mesurant de 5 à 12 cm de longueur et de 1,2 à 3 cm de largeur, coriaces, rigides, de couleur vert foncé, dégageant, lorsqu’on les froisse, une odeur pénétrante ; les jeunes pousses sont couvertes d’un duvet dense.
Les inflorescences sont des épis axillaires et terminaux cylindriques, de 4 à 10 cm de longueur, au rachis pubescent et aux fleurs blanches, blanc verdâtre ou crème, disposées en groupes de trois. Calice presque cylindrique à 5 lobes, longs d’environ 2 mm, à 5 pétales au limbe obovale, longs et larges de 2,5 à 3 mm, et à étamines blanches réunies en 5 groupes, chacun avec de 5 à 12 étamines fusionnées à la base, longues de 8 à 10 mm.
Les fleurs sont hermaphrodites, mais protandres (organes mâles murissent avant les organes femelles, évitant ainsi l’autofécondation et favorisant les croisements), et sont principalement pollinisées par les insectes. Les fruits sont des capsules globuleuses, d’environ 3 mm de longueur et 4 mm de diamètre, persistant pendant longtemps, contenant de petites graines linéaires.

Des feuilles alternes, simples, lancéolées, on extrait une huile contenant du cinéol, aux propriétés antibactériennes, antiinflammatoires et insectifuges © Giuseppe Mazza
Depuis les temps anciens, les feuilles sont utilisées en médecine populaire contre différentes pathologies et depuis le XIXe siècle dans de nombreux pays du sud-est asiatique, a commencé la culture pour l’extraction de l’huile à partir des feuilles pour ses vertus médicinales. L’huile, qui contient de 5 à 60% de cinéol, présente des propriétés antibactériennes et antiinflammatoires et est principalement destinée à un usage externe, l’utilisation par voie interne pouvant avoir divers effets secondaires ; il a été montré qu’elle possède également des propriétés insectifuges. Elle est d’autre part ajoutée, pour son parfum, aux baumes, aux détergents et aux cosmétiques. L’espèce est cultivable dans les régions au climat tropical et subtropical en plein soleil, sauf dans la phase initiale de croissance où elle nécessite un léger ombrage. Elle s’adapte à différents types de sols, même marécageux et peu drainant, acides et saumâtres ; elle est résistante au feu, au vent et au brouillard salin.

Les inflorescences en épis cylindriques de 4-10 cm portent des fleurs hermaphrodites mais protandres favorisant la fécondation croisée © Giuseppe Mazza
Synonymes : Myrtus saligna J.F.Gmel. (1791); Melaleuca minor Sm. (1812); Melaleuca viridiflora var. angustifolia Blume (1826); Melaleuca trinervis Buch.-Ham. (1832); Metrosideros comosa Roxb. (1832); Pimentus saligna (J.F.Gmel.) Raf. (1838); Melaleuca lancifolia Turcz. (1847); Melaleuca saligna (J.F.Gmel.) Reinw. ex Blume (1849); Melaleuca angustifolia (Blume) Blume (1850); Melaleuca commutata Miq. (1850); Nania comosa (Roxb.) Kuntze (1891); Melaleuca eriorhachis Gand. (1918).
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