Molineria capitulata

Famille : Hypoxidaceae


Texte © Pietro Puccio

 


Traduction en français par Jean-Marc Linder

 

Molineria capitulata, Hypoxidaceae

Native d’Asie du Sud-Est jusqu’en Australie, Molineria capitulata est une herbacée vivace, persistante. Stolonifère et aux rhizomes tubéreux, elle forme des touffes denses © Giuseppe Mazza

Cette espèce est native d’Australie (Queensland), du Bhoutan, de Chine (Fujian, Guangdong, Guangxi, Guizhou, Sichuan, Xizang e Yunnan), des Philippines, du Japon, de Java, d’Inde nord-orientale, des Îles Nicobar, des Îles Salomon, du Laos, de Malaisie, du Myanmar, des Moluques, du Népal, de Nouvelle Guinée, des Petites îles de la Sonde, du Sri Lanka, des Célèbes, de Sumatra, de Taïwan, de Thaïlande et du Vietnam. Elle vit dans les sous-bois des forêts humides à basse altitude.

Le genre rend hommage au botaniste italien Ignazio Bernardo Molineri (1741-1818) ; l’épithète spécifique est l’adjectif latin “capitulatus, a, um” = qui a une petite tête, en référence aux inflorescences globuleuses et compactes.

Noms communs : palm-grass, weevil-lily, whale back (anglais) ; wa leng (au Bangladesh) ; capim-palmeira, curculigo, falsa-palmera (au Brésil) ; chuán zǐ cǎo, da ye xian mao  (en Chine) ; san ba sare u (au Japon); bedur (à Java) ; wagapul (au Sri Lanka) ; kor, phaiphek, sage, togojuni (en Inde) ; tsûn á chháu (à Taiwan).

Molineria capitulata (Lour.) Herb. (1837) est une espèce herbacée vivace, acaule, sempervirente, qui peut atteindre 1 m de haut, aux rhizomes tubéreux et aux stolons rampants, formant des touffes denses.

Molineria capitulata, Hypoxidaceae

Feuilles très décoratives à nervures parallèles. Rhizomes à vertus médicinales © Giuseppe Mazza

Sur un pétiole cannelé de 30 à 70 cm de long, les feuilles longues de 40 à 90 cm et larges de 5 à 20 cm, sont basales, simples, incurvées, plissées, oblongues-lanceolées, à l’apex acuminé, à la marge entière et aux nervures parallèles. Vert foncé et glabres sur la face supérieure, elles portent une pilosité répartie le long des nervures à la face inférieure.

Sur un pédoncule pubescent de 10 à 30 cm de long recourbé à l’apex, les inflorescences sont axillaires, racémeuses, denses et globuleuses. Elles portent plusieurs fleurs bisexuelles au bout d’un pédicelle de 6 à 8 mm de long, sous-tendues par des bractées lancéolées villeuses vertes, qui s’ouvrent successivement. La corolle est formée de 6 tépales oblongs-ovales jaunes à l’apex obtus, longs d’environ 8 mm et larges de 4 mm ; 6 étamines longues d’environ 5 mm, un ovaire sub-globuleux villeux  et un style plus long que les étamines, complètent la corolle. Les fruits sont des baies subglobuleuses de 5 à 7 mm de diamètre, blanches, contenant de nombreuses graines semi-globuleuses noires de 1 à 2 mm de diamètre.

On multiplie cette espèce par semis dans un sol organique drainant, maintenu constamment humide à la température de 24-26 °C. Plus habituellement et facilement, on peut aussi diviser les touffes au printemps. Très décorative, elle a été introduite depuis longtemps dans de nombreux pays tropicaux et subtropicaux humides, où elle s’est parfois échappée des cultures et s’est naturalisée.

Elle peut être utilisée pour composer des masses végétales, pour des bordures, comme couvre-sol ou à la base des grands arbres. Comme elle peut vivre indifféremment en plein soleil ou à l’ombre, elle nécessite peu de soins et peut supporter des températures négatives de quelques degrés pendant une courte période, avec perte de la partie aérienne suivie d’une nouvelle pousse au printemps. Elle demande cependant des sols bien drainés, maintenus presque constamment humides mais sans stagnations, riches en matières organiques, légèrement acides à neutres.

Elle est fréquemment cultivée en pot pour la décoration intérieure, dans un sol organique additionné de 30 % de sable siliceux grossier ou de perlite pour améliorer le drainage. Les arrosages doivent alors être fréquents pendant la période végétative, plus réduits en hiver pour permettre au sol de sécher en superficie ; au printemps et en été, on fertilise mensuellement avec des composés hydrosolubles équilibrés en oligoéléments au tiers du dosage indiqué sur l’emballage.

Les fruits sont comestibles, de saveur douce. Les feuilles sont utilisées par certaines populations locales pour envelopper la nourriture et pour obtenir les fibres avec lesquelles sont confectionnés cordes et filets de pêche. Les rhizomes sont utilisés en médecine traditionnelle pour diverses pathologies, en particulier les infections oculaires et les troubles gastriques.

Synonymes : Leucojum capitulatum Lour. (1790) ; Curculigo recurvata W.T.Aiton (1811) ; Molineria plicata Colla (1826) ; Molineria recurvata (W.T.Aiton) Herb. (1837) ; Molineria sulcata Kurz (1869) ; Curculigo capitulata (Lour.) Kuntze (1891) ; Tupistra esquirolii H.Lév. & Vaniot  (1906) ; Curculigo glabra Merr. (1907) ; Veratrum mairei H.Lév. (1915) ; Molineria hortensis Britton  (1924) ; Curculigo fuziwarae Yamam. (1934) ; Curculigo strobiliformis D.Fang & D.H.Qin (1996).