Pachira aquatica

Famille : Malvaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Pétales recourbés de 30 cm et une touffe d'étamines au centre © Giuseppe Mazza

Pétales recourbés de 30 cm et une touffe d'étamines au centre © Giuseppe Mazza

La Pachira aquatica Aubl. (1775) est originaire de l’Amérique tropicale (Bolivie, Belize, Brésil, Colombie, Costa Rica, Équateur, Guyane française, Guatemala, Guyana, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Pérou, Salvador, Surinam et Venezuela) où elle pousse dans les forêts pluviales au bord des fleuves , des lacs et des estuaires.

Le nom générique est celui qui est utilisé au Guyana pour les plantes appartenant à ce genre ; le nom de l’espèce est le terme latin “aquatica” = aquatique, par référence aux lieux marécageux où elle vit généralement.

Noms communs : Guiana chestnut, Malabar chestnut, money plant, money tree, provision tree, saba nut, water chestnut, wild cocoa (anglais), cacaoyer-rivière, châtaignier sauvage, noisetier de la Guyane, pachirier aquatique (français), castanheiro de Guiana, castanheiro de Maranhão, mamorana (portugais), apombo, cacao cimarrón, cacao de plaja, castaño de agua, castaño de la Guayana, ceibo de agua, ceiba de arroyo, chila blanca, pumpunjuche, quirihilo, sunzapote, zapote bobo, zapote de agua, zapotón (espagnol), Glückskastanie, wilder Kakaobaum (allemand).

C’est un arbre sempervirent, inerme, au tronc pouvant atteindre une hauteur d’environ 25 m avec un diamètre de 30 à 90 cm, à l’écorce fine qui demeure verte longtemps et devient ensuite grisâtre et qui est fissurée longitudinalement le long de lignes verticales. Chez les arbres adultes qui poussent dans des zones périodiquement inondées de robustes racines aériennes se forment dans la partie inférieure du tronc et pénètrent dans le sol en constituant de véritables piliers qui aident à soutenir la plante.

Les feuilles sont palmées-composées et ont 5 à 7 folioles obovées ou elliptiques-lancéolées, longues jusqu’à 28 cm et larges de 3 à 14 cm, de couleur vert clair, brillantes, coriaces, avec un bord entier légèrement ondulé.

Les fleurs sont hermaphrodites, terminales, solitaires ou en groupes de 2 à 3 unités, éphémères, parfumées et ont des pétales jaunâtres et recourbés longs jusqu’à environ 30 cm et larges d’environ 1,5 cm avec au centre une multitude d’étamines de couleur rouge dans la moitié supérieure et blanche dans la moitié inférieure, longues de 8 à 15 cm et se réunissant à leur base en une colonne longue de 8 cm.

Le fruit est une capsule ovoïde déhiscente (elle s’ouvre spontanément à maturité le long de lignes de moindre résistance en libérant les graines), longue de 20 à 30 cm, d’un diamètre d’environ 12 cm, de couleur marron foncé à maturité et contenant de 10 à 25 graines comestibles d’environ 3 cm de diamètre. On reproduit cette plante au moyen de ses graines qui germent au bout de 8 à 10 jours et dans ce cas la première fructification survient aux alentours de la cinquième année, et également par bouturage.

C’est une espèce très décorative qui est cultivée dans les pays au climat tropical et au climat subtropical humide surtout à cause de son feuillage luxuriant, les fleurs étant essentiellement nocturnes et souvent cachées par les feuilles. Elle pousse rapidement si elle est située en plein soleil en présence d’une humidité ambiante élevée et de beaucoup d’eau. On peut essayer de la cultiver dans les zones au climat tempéré chaud car elle peut supporter, mais au prix de la perte de son feuillage, des températures de l’ordre de -2 à -3 °C. En pot elle sert à la décoration des intérieurs et est aussi appréciée pour sa robustesse et la facilité de sa culture. On doit la placer de préférence dans des lieux très lumineux même si elle résiste assez bien à un ombrage partiel. Elle n’est pas particulièrement exigeante en ce qui concerne le sol à condition qu’il soit bien drainant. Les arrosages doivent être réguliers, mais sans que l’eau stagne, et espacés en hiver.Elle doit être maintenue à des températures supérieures à 14 °C, idéalement à 20 à 22 °C, des températures plus basses entraînant le jaunissement et la chute des feuilles et pouvant provoquer un pourrissement létal en liaison avec un excès d’humidité du substrat. Dans une telle situation il convient de suspendre les arrosages, la plante pouvant supporter, malgré son origine, des périodes de sécheresse sans en souffrir.

À cause de la forme particulière de son tronc qui est légèrement renflé à sa base et de ses racines en surface c’est aussi un sujet apprécié par les collectionneurs de caudiciformes et pour la réalisation de bonsaïs.

Les fruits sont récoltés avant leur ouverture et les graines peuvent être consommées crues, rôties ou frites. Elles contiennent au taux de plus de 50 % une huile inodore, blanche, de bonne qualité, qui pourrait être employée à des usages industriels.

Le bois, blanc et tendre, contient environ 35 % de cellulose et est utilisé en cartonnerie.

On a isolé dans les racines et l’écorce des substances à l’effet fongicide, ce qui est évidemment une fonction de défense étant donné le milieu particulier dans lequel cette plante vit dans la nature.

Synonymes : Sophia carolina L. (1775); Carolinea princeps L. f. (1781); Pachira grandiflora Tussac (1827); Bombax insigne Wall. (1830); Carolinea macrocarpa Schltdl. & Cham. (1831); Pachira macrocarpa (Schltdl. & Cham.) Walp. (1842); Pachira longiflora (Mart. & Zucc.) Decne. (1880); Pachira aquatica var. surinamensis Decne. (1880); Pachira spruceana Decne. (1880); Bombax aquaticum (Aubl.) K. Schum. (1890); Bombax macrocarpum (Schltdl. & Cham.) K. Schum. (1895); Pachira pustulifera Pittier (1914); Pachira villosula Pittier (1914); Bombax rigidifolium Ducke (1925); Pachira aquatica var. occidentalis Cuatrec. (1954).

 

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