Phragmipedium caudatum

Famille : Orchidaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Serge Forestier

 

Avec ses pétales rubaniformes, Phragmipedium caudatum a fasciné beaucoup d’amateurs d’orchidées © Giuseppe Mazza

Avec ses pétales rubaniformes, Phragmipedium caudatum a fasciné beaucoup d’amateurs d’orchidées © Giuseppe Mazza

L’espèce est originaire de Bolivie et du Pérou, où elle croit à la fois dans les forêts et sur les pentes rocheuses couvertes de mousse entre 1000 et 2000 m d’altitude.

Le nom de genre est une combinaison des mots grecs “phragma” = division et “pédilon” = sandale, en référence à l’ovaire divisé en trois cavités (triloculaire) et à la forme du labelle ; le nom latin de l’espèce “caudatum” = muni d’une queue, se réfère aux longs pétales pendants.

Noms communs : mandarin orchid (anglais).

Phragmipedium caudatum (Lindl.) Rolfe (1896) est une espèce herbacée épiphyte ou lithophyte, cespiteuse, à la tige courte entièrement cachée par les bases foliaires imbriquées et à 5 à 7 feuilles linéaires coriaces, alternes, distiques, longues de 15 à 50 cm et larges de 4 à 5 cm.

Scape florale terminale mesurant jusqu’à 60 cm de long, pubescente, portant de 2 à 4 fleurs de longue durée, environ deux mois, qui s’ouvrent presque simultanément, avec des sépales de couleur blanc verdâtre veinés de vert foncé, des pétales vert clair aux marges et à la partie terminale rosâtres, un labelle blanc teinté de rose vers l’apex avec des veines vertes.

Sépale dorsal lancéolé, pointu, avec des marges ondulées, mesurant de 10 à 15 cm de long et de 1,5 à 2,5 cm de large, courbé en avant, sépales latéraux réunis sur toute leur longueur pour former, derrière le labelle, comme un unique sépale (synsépale) oblongue-lancéolé, mesurant jusqu’à environ 12 cm de long et de 2,5 à 4,5 cm de large, pétales rubaniformes, mesurant jusqu’à environ 70 cm de long et de 0,5 à 1 cm de large, tordus, et labelle trilobé, long de 4 à 6 cm et large d’environ 3 cm, avec le lobe médian cloisonné.

La reproduction se fait par semis, in vitro, et par division, avec chaque section munie d’au moins 3 ou 4 touffes.

Gros plan de la fleur qui dure environ deux mois © Giuseppe Mazza

Gros plan de la fleur qui dure environ deux mois © Giuseppe Mazza

Espèce parmi les plus robustes et cultivées du genre, grâce également à sa relative facilité de culture, nécessitant des températures intermédiaires avec des maxima estivaux de préférence pas supérieurs à 28 °C et des minima nocturnes hivernaux de 12 à 14 °C, une luminosité et une humidité élevées, 60 à 80 % et un air constamment en mouvement.

Les arrosages doivent être réguliers et abondants pendant la période végétative, en laissant légèrement sécher avant d’arroser à nouveau, de préférence aux premières heures de la journée, afin de permettre à l’eau de s’évaporer, pour éviter la stagnation à l’aisselle des feuilles, en particulier au niveau de la végétation émergente, ce qui pourrait provoquer la pourriture. En hiver, les arrosages doivent être espacés, mais sans jamais laisser sécher complètement le substrat et la luminosité doit être augmentée, y compris avec un ensoleillement direct dans les premières heures de la journée.

Arrosages et nébulisations doivent être effectués avec de l’eau de pluie, de l’eau osmosée ou de l’eau déminéralisée, et les apports d’engrais, pendant la période végétative, avec des produits hydrosolubles équilibrés, contenant des oligo-éléments, au quart de la dose, recommandée sur l’emballage, voire moins, seront distribués et alternés de manière à éviter l’accumulation de sels au niveau des racines, à laquelle l’espèce est particulièrement sensible. Le substrat de culture peut être constitué de fragments d’écorce de petit calibre et de charbon de bois, avec ajout possible de sphaigne et de perlite ; divisions et rempotages devront être effectués à la fin de la floraison, au moment où la nouvelle végétation apparait.

L’espèce est inscrite à l’Annexe I de la CITES (espèces menacées d’extinction dont le commerce n’est autorisé que dans des circonstances exceptionnelles).

Synonymes : Cypripedium caudatum Lindl. (1840); Cypripedium warszewiczianum Rchb.f. (1852); Selenipedium caudatum (Lindl.) Rchb.f. & Warsz. (1854); Selenipedium warszewiczianum (Rchb.f.) Rchb.f. & Warsz. (1854); Paphiopedilum caudatum (Lindl.) Pfitzer (1888); Paphiopedilum warszewiczianum (Rchb.f.) Pfitzer (1894); Phragmopedilum caudatum (Lindl.) Pfitzer (1903); Phragmopedilum warszewiczianum (Rchb. f.) Schltr. (1922); Phragmipedium warszewiczianum (Rchb. f.) Garay (1979).

 

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