Pterospermum javanicum

Famille : Malvaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Serge Forestier

 

Majestueux sempervirent d’Asie du sud-est, Pterospermum javanicum est un arbre qui peut atteindre dans la nature 50 m de hauteur, avec un tronc atteignant un mètre et de solides racines tabulaires © Giuseppe Mazza

Majestueux sempervirent d’Asie du sud-est, Pterospermum javanicum est un arbre qui peut atteindre dans la nature 50 m de hauteur, avec un tronc atteignant un mètre et de solides racines tabulaires © Giuseppe Mazza

L’espèce est originaire de Bornéo, du Bhutan, du Cambodge, de Java, d’Inde, du Laos, de Malaisie péninsulaire, des Moluques, de Birmanie, de Nouvelle Guinée, des Petites îles de la Sonde, de Singapour, de Sumatra, de Thaïlande et du Vietnam où elle vit dans les forêts de Dipterocarpaceae, souvent sur les pentes à proximité des cours d’eau, du niveau de la mer jusqu’à environ 1200 m d’altitude.

Le nom de genre vient de la combinaison des noms grecs “πτερόν” (pteron) = aile et “σπέρμα” (sperma) = graine, semence, en référence évidente ; le nom d’espèce est l’adjectif latin “javanicus, a, um” = de Java, en référence à l’un des lieux d’origine.

Noms communs : bolang (Bali) ; bayur, bayur laki, bayur merah (Bornéo) ; bayok (Philippines) ; balang, cerlang, wadang (Java) ; bayor, letop-letop, litak, (Malaisie) ; nwa-labyin (Birmanie) ; bangero, buli, lero (Sulawesi) ; bayur, bayur burung, cemerlang, merilang (Sumatra).

Pterospermum javanicum Jungh. (1840) est un arbre à feuilles persistantes, haut jusqu’à plus de 50 m chez les vieux spécimens dans la nature, au tronc droit, mesurant jusqu’à environ 1 m de diamètre, souvent pourvu à la base de racines tabulaires (racines aplaties semblables à des contreforts) atteignant jusqu’à 2 m de hauteur, et à écorce brun grisâtre qui, avec le temps, ont tendance à se fissurer et à s’écailler.

Les feuilles, sur un pétiole tomenteux long de 0,4-0,6 cm, sont alternes, simples, ovales à apex pointu, à base asymétrique et à marge entière, ondulée ou dentée, souvent peltées chez les plantes jeunes, de couleur vert brillant sur le dessus, recouvertes d’un tomentum blanc brunâtre en-dessous, longues de 5-14 cm et larges de 3-7 cm.

Les stipules, minces, pointues, d’environ 1 cm de long, présentent à la base une petite coupe à la surface intérieure couverte de glandes nacrées qui attirent les fourmis.

Inflorescences, sur un pédoncule long de 1-1,5 cm, axillaires ou subterminales à 1-3 fleurs hermaphrodites, d’environ 10 cm de diamètre, aux sépales linéaires à apex pointu, longs de 5-6,5 cm et larges de 0,5 cm blanc jaunâtre et recouvert extérieurement d’une pubescence brun clair, à 5 pétales oblongs-spatulés, blancs, longs de 3-3,5 cm et larges de 3-4 cm, et ovaire supère pentaloculaire.

Les fruits sont des capsules ligneuses fusiformes, de 5-12 cm de longueur et 3-4 cm de diamètre, recouvertes d’une pubescence de couleur rouille, déhiscentes de l’apex à la base en cinq loges, contenant de nombreuses graines pourvues sur un côté d’une longue aile qui favorise leur dispersion par le vent. La reproduction se fait à partir des graines, qui n’ont pas une longue durée de germination, dans un substrat drainant maintenu humide à une température de 24-26 °C.

Feuilles à stipules d'environ 1 cm portant à la base une petite coupe tapissée intérieurement de glandes nacrées attirant les fourmis. Ecorce a vertus médicinales © Giuseppe Mazza

Feuilles à stipules d'environ 1 cm portant à la base une petite coupe tapissée intérieurement de glandes nacrées attirant les fourmis. Ecorce a vertus médicinales © Giuseppe Mazza

Espèce à la croissance rapide cultivable dans les régions tropicales et subtropicales en plein soleil, excepté dans les premières années de sa vie où un léger ombrage est nécessaire, qui démontre une remarquable capacité d’adaptation par rapport au sol, étant capable de se développer aussi bien sur des sols humides, mais sans stagnation, que sur ceux secs, argileux ou sableux.

Elle présente une certaine importance économique pour son bois, connu commercialement et exporté sous le nom de “bayur”, de bonne qualité, de dureté et de densité moyennes, facile à travailler et à finir, utilisé localement dans la construction d’habitations, la fabrication de poutres, de planchers, de fenêtres et de revêtements, d’embarcations, de ponts, de meubles, d’objets d’art, dans le placage (technique consistant à revêtir un bois de faible valeur par de fines feuilles de bois précieux) et dans la fabrication de contreplaqué. L’écorce est utilisée en médecine traditionnelle par les populations locales pour traiter diverses pathologies.

 

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