Pyrgus armoricanus

Famiglia : Hesperiidae

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Texte © Dr. Laura Farina

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Tel une petite tour, d’où peut-être le nom du genre, ce Pyrgus armoricanus surveille son territoire © Giuseppe Mazza

Tel une petite tour, d’où peut-être le nom du genre, ce Pyrgus armoricanus surveille son territoire © Giuseppe Mazza

La petite Hespérie des potentilles (Pyrgus armoricanus Oberthur, 1910) appartient au grand ordre des Lepidoptera et à la famille des Hesperiidae.

Le nom du genre vient du grec “pyrgos” qui veut dire “tour, forteresse”. Le nom de l’espèce indique qu’elle a été considérée comme étant originaire de l’Armorique, une région côtière de la Gaule qui correspond à peu près à la Bretagne actuelle, y compris la zone côtière entre la Loire et la Seine. “Armoar” est un terme d’origine celtique qui signifie “côte, pays de la mer”.

Ci-après quelques noms vernaculaires européens : Oberthür’s Grizzled Skipper en anglais, Pirgo bretone en italien, Hespérie des potentilles ou Armoricain en français, Zweibrütiger Würfel-Dickkopffalter en allemand, Jagodnjakov slezovĉek en slovaque.

Zoogéographie

Maroc et Algérie : chaîne centrale de l’Atlas de 1.500 à 1.800 m d’altitude. Péninsule ibérique, Sardaigne, Corse, Sicile, France (sauf le Nord-Ouest et le Nord-Est) au Danemark (Sjaelland et Bornholm), Sud de la Suède (Sud de la Scanie), Balkans, Grèce (y compris Cythère et la Crète) et Turquie. L’espèce est présente dans toute l’Italie.

Écologie-Habitat

Pyrgus armoricanus est présent d’environ 500 à 1.700 m d’altitude. Cette espèce aime fréquenter les prés arides, les clairières et les lieux incultes et herbus.

26-28 mm d’envergure alaire. Il aime les prés arides, clairières, incultes et herbus entre 500-1700 m. Les adultes sont très attirés par les fleurs deThymus et d’Achillea © Giuseppe Mazza

26-28 mm d’envergure alaire. Il aime les prés arides, clairières, incultes et herbus entre 500-1700 m. Les adultes sont très attirés par les fleurs deThymus et d’Achillea © Giuseppe Mazza

On peut toutefois la rencontrer également dans des prés humides bien ensoleillés et riches en fleurs.

La chenille se nourrit de la Fraise des bois ( Fragaria vesca ), ou de diverses espèces de Potentilla ( P. argentea, P. recta, P. hirta ), de Globularia et de Helianthemum.

Présent dans une grande partie de l’Europe, au Maroc et en Algérie il est localement menacé par l’urbanisation © Giuseppe Mazza

Présent dans une grande partie de l’Europe, au Maroc et en Algérie il est localement menacé par l’urbanisation © Giuseppe Mazza

Le papillon adulte est particulièrement attiré par les fleurs de Thymus et d’Achillea.

Morphophysiologie

Pyrgus armoricanus est un petit papillon (son envergure alaire est comprise entre 26 et 28 mm) aux ailes de couleur brunâtre comportant des parties blanches. La femelle est semblable au mâle mais les taches blanches présentes sur les ailes antérieures sont plus petites. Les mâles sont dotés le long du bord antérieur (ou côte) de l’aile antérieure d’un pli de la membrane alaire qui forme une poche caractéristique.

Pyrgus armoricanus est semblable à deux autres espèces appartenant au même genre.

La première espèce est Pyrgus malvoidesdont il se distingue par la présence sur l’envers des ailes postérieures de taches blanches teintées de gris alors qu’elles sont d’un blanc pur chez Pyrgus malvoides

La seconde est Pyrgus onopordiDans le Nord-Ouest de l’Afrique vit le Pyrgus armoricanus maroccanus Picard qui est plus grand et qui a des taches plus étendues.

Dans le Sud de la Grèce, à Cythère et en Crète, et en Turquie vit le Pyrgus armoricanus persicus Reverdin qui se distingue de l’espèce-type par de petites différences des organes génitaux des mâles.

3 générations par an aux dépens des fraises des bois et d’espèces des genres Potentilla, Globularia et Helianthemum © Giuseppe Mazza

3 générations par an aux dépens des fraises des bois et d’espèces des genres Potentilla, Globularia et Helianthemum © Giuseppe Mazza

Biologie reproductive

Ce papillon connaît jusqu’à trois générations par an. Il hiverne au stade de chrysalide. La femelle pond ses œufs un par un au dos des feuilles de la plante-hôte. Les œufs sont pondus de fin mai à septembre.

L’oeuf est sphérique, fortement aplati et de couleur vert clair. Il devient gris peu avant l’éclosion de la chenille. Celle-ci porte une série de bandes dorsales marron foncé et quelques bandes longitudinales plus claires. Sa tête est noire.

Durant le premier stade de sa croissance elle dévore le dos de la feuille en créant de cette façon de “petites fenêtres”. Lorsque le deuxième stade a été atteint elle se construit un abri en enroulant les bords d’une feuille avec l’aide de fils de soie. Au cours du stade suivant cette enveloppe devient plus complexe et évolue de manière à créer une forme interne ovoïdale. Quand la chenille a atteint sa croissance maximale elle se construit avec des fils de soie et des feuilles un refuge à l’intérieur duquel prendra place la chrysalide. L’adulte vole en mai, juillet et septembre-octobre.

Cette espèce est considérée comme localement menacée. En Europe sa population est en forte diminution à cause de l’urbanisation progressive de son territoire. En 1940 l’entomologiste italien Ruggero Verity la décrivait comme étant “une des espèces les plus répandues dans toute l’Italie et très abondantes dans de nombreux secteurs, y compris les îles”. Aujourd’hui elle est relativement abondante seulement dans quelques secteurs.

 

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