Raphanus sativus

Famille : Brassicaceae


Texte © Prof. Pietro Pavone

 


Traduction en français par Jean-Marc Linder

 

Raphanus sativus est une espèce importante cultivée dans la plupart des régions tempérées du monde. L'axe de la plante comprend une racine tubérisée où sont stockées les substances de réserve. Ici, le cultivar 'French Breakfast’

Raphanus sativus est une espèce importante cultivée dans la plupart des régions tempérées du monde. L’axe de la plante comprend une racine tubérisée où sont stockées les substances de réserve. Ici, le cultivar ‘French Breakfast’ © Giuseppe Mazza

Raphanus sativus L., le Radis commun ou Radis cultivé, est une espèce cultivée importante de la plupart des régions tempérées du monde.

La classification APG le place dans l’ordre des Brassicales, famille des Brassicaceae et tribu Brassiceae.

Son positionnement systématique exact est cependant discuté.

Pour certains auteurs, il s’agit d’une sous-espèce de Raphanus raphanistrum L. et son nom serait donc Raphanus raphanistrum subsp. sativus (L.) Schmalh.

Pour d’autres auteurs, Raphanus sativus L., ainsi dénommé par Linné dans Species Plantarum (1753), est un nom d’espèce valide et accepté. Cette position est corroborée par l’étude financée par la Fondation allemande pour la recherche (DFG), dans le cadre du programme prioritaire SPP 1529 “Adaptomics − Evolutionary plant solutions to ecological challenges/Molecular mechanisms underlying adaptive traits in the Brassicaceae s.l. (2011-2018)”, qui a produit la base de données en ligne BrassiBase à laquelle nous nous sommes référé.

Raphanus est dérivé du grec “ῥάφᾰνος” (ráphanos), raifort, radis, de “ῥα” (rha), contraction de “ῥίζα” (rhiza : racine), et du verbe “φαίνω” (phaíno), apparaître, au sens de “avoir une racine visible”. D’après une autre interprétation, “phaíno” pourrait faire allusion à la rapidité de la croissance de la plante.

L’épithète spécifique sativus dérive du latin “satum”, participe passé de “sero”, semer, d’où semé, planté, c’est-à-dire plante destinée à la culture.

L’origine de Raphanus sativus est incertaine. On présume que cette espèce est originaire d’Europe et d’Asie et peut-être aussi de la région méditerranéenne.

Il est plausible qu’elle soit issue de la domestication d’espèces sauvages étroitement apparentées, comme Raphanus raphanistrum L. présente en Méditerranée, en Asie occidentale et en Europe, Raphanus raphanistrum subsp. landra (Moretti ex DC.) Bonnier & Layens, distribuée le long des côtes européennes de l’océan Atlantique, de la Méditerranée et de la mer Noire, ou Raphanus raphanistrum subsp. rostratus (DC.) Thell., qu’on trouve depuis la Grèce vers l’est jusqu’à la mer Caspienne.

Certaines données moléculaires suggèrent que l’origine évolutive de Raphanus sativus pourrait se trouver dans la divergence simultanée du genre Raphanus et de Brassica nigra à partir d’un ancêtre commun hexaploïde, et que la divergence résulte d’un événement de triplication du génome entier.

Radis en vente sur un marché local. French Breakfast', ici au centre, se reconnaît facilement à sa racine allongée rouge à pointe blanche. De chaque côté, 'Cherry Belle', variété d'été aux racines petites, rondes, lisses, écarlates, à chair blanche épicée, courante dans les supermarchés nord-américains et en France

Radis en vente sur un marché local. French Breakfast’, ici au centre, se reconnaît facilement à sa racine allongée rouge à pointe blanche. De chaque côté, ‘Cherry Belle’, variété d’été aux racines petites, rondes, lisses, écarlates, à chair blanche épicée, courante dans les supermarchés nord-américains et en France © Jan-Tore Egge

Par ailleurs, d’autres études moléculaires désignent l’Europe comme centre origine de la domestication, et l’Asie du Sud et l’Asie de l’Est, où de nombreuses autres formes sont présentes, comme autres centres indépendants.

Cette hypothèse est étayée par la présence, en Asie, de populations autochtones de radis. De plus, l’accroissement des séquençages d’échantillons de différents cultivars de Raphanus sativus permet de mieux reconstituer son origine et sa migration.

De fait, une étude moléculaire récente (2020) portant sur 510 cultivars de Raphanus sativus a fait apparaître pas moins de 4 groupes de radis génétiquement homogènes. On suppose que le groupe ouest-eurasien (Méditerranée – mer Noire) aurait migré vers le sud-est en direction de l’Asie puis, poursuivant son déplacement, aurait donné naissance à un autre groupe qui en aurait à son tour engendré deux autres, l’un en Chine et en Corée, et l’autre au Japon. On peut en inférer que les formes actuelles de radis cultivés se sont formées indépendamment dans chacune de ces quatre zones avec peu d’introgression.

Les inflorescences racémeuses terminales portent des fleurs érigées, parfumées, blanches à lilas

Les inflorescences racémeuses terminales portent des fleurs érigées, parfumées, blanches à lilas © Giuseppe Mazza

L’origine de sa domestication pourrait remonter à plus de 5 000 ans. Selon Hérodote (484 av. J.-C. – vers 425 av. J.-C.), les ouvriers qui construisaient la pyramide de Khéops, pharaon égyptien de la 4e dynastie (vers 2589-2566 av. J.-C.), recevaient une ration quotidienne de radis, qui était considéré comme très énergétiques en raison de son goût épicé et piquant. En général, ces radis étaient consommés le soir, avec d’autres légumes, de la viande et des fruits.

Cela prouve qu’on connaissait déjà ces plantes en Égypte ancienne à cette époque.

Cependant, il est probable que seules les feuilles aient été consommées et que les racines aient été plutôt utilisées à des fins médicinales pour traiter les problèmes respiratoires et les piqûres d’insectes.

Les Grecs les évoquent dans leurs textes du IIIe siècle avant J.-C., et des auteurs romains (100 après J.-C.) en décrivent plusieurs variétés : rondes, longues, douces, piquantes, etc.

En Angleterre, les radis étaient déjà courants en 1586. En Amérique, ils ont été parmi les premières plantes à être introduites après l’arrivée de Christophe Colomb, au point que, suite à l’arrivée des Européens, on les trouvait au Mexique dès les années 1500 et en Haïti dès 1565.

En Europe, on consommait au Moyen Âge une variété de radis appelée radis noir (Raphanus sativus L. var. niger J. Kern), aujourd’hui considérée comme un cultivar (‘Black Spanish’) de Raphanus sativus var. sativus. Très tolérant au froid, le radis noir constituait une source de nourriture en hiver et était largement répandu. Avec l’arrivée de nouveaux cultivars, cette variété fibreuse et à croissance lente a été remplacée aux XIXe et XXe siècles par des radis plus lisses, plus colorés et plus faciles à commercialiser.

Raphanus sativus est une plante annuelle ou bisannuelle dont l’axe de l’hypocotyle est habituellement renflé et se prolonge dans la racine, qui présente une forme tubéreuse (napiforme), c’est-à-dire hypertrophiée et dans laquelle s’accumulent des substances de réserve. Des racines secondaires avec de nombreux poils absorbants en émergent. La racine est donc pivotante et son hypertrophie débute dans l’axe de l’hypocotyle. Les racines sont longues, mi-longues, globuleuses-allongées, rondes, etc. La couleur intérieure peut être blanche, rose, rouge, et la couleur extérieure, blanche, jaune, rose, rouge, violette, noire et parfois bicolore.

La tige mesure 20 à 100 cm de haut et est peu ramifiée, glabre ou hispide à la base. Les feuilles basales mesurent jusqu’à 30 cm de long, sont pétiolées, lyrées-pennatiséquées, avec 2-3 paires de segments latéraux et un segment terminal plus grand. Les feuilles supérieures sont ovales, oblongues-lancéolées.

Les fleurs sont regroupées en inflorescences racémeuses terminales, érigées, allongées, comportant de 10 à 50 fleurs de 1,5 cm de diamètre, parfumées, blanches à lilas, portées par un pédoncule pouvant atteindre 2,5 cm de long. Les sépales sont au nombre de quatre, linéaires-oblongs et mesurant 6 à 10 mm de long ; les pétales sont également au nombre de quatre, spatulés, griffus et longs de 15 à 20 mm. Les étamines, tétradynames, sont au nombre de 6, et l’ovaire est supère avec un style de 3-4 mm de long.

La tige est haute de 20-100 cm, peu ramifiée, glabre ou hispide à la base. Les feuilles basales font jusqu'à 30 cm de long et sont pétiolées et lyrées-pennatisséquées. Les feuilles supérieures sont ovales, oblongues-lancéolées à 2-3 paires de segments latéraux et un plus grand segment terminal. Les extraits aqueux combattent la grippe et les jeunes radis se cuisinent comme des épinards

La tige est haute de 20-100 cm, peu ramifiée, glabre ou hispide à la base. Les feuilles basales, pétiolées et lyrées-pennatisséquées, font jusqu’à 30 cm de long. Les feuilles supérieures sont ovales, oblongues-lancéolées à 2-3 paires de segments latéraux et un plus grand segment terminal. Les feuilles broyées dans l’eau combattent la grippe © Giuseppe Mazza

Le fruit est une silique cylindrique mesurant 30 à 50 (60) × 8 à 12 mm, généralement constituée de deux valves superposées, la valve inférieure rudimentaire, généralement sans graines, et la valve supérieure plus ou moins cylindrique, indéhiscente, allongée, toruleuse ou moniliforme, spongieuse et divisée en 2 à 12 compartiments monospermes, avec un bec conique long de 10 à 15 mm sans graines. Les graines brun jaunâtre sont au nombre de 2 à 10, mesurent 3 à 4 mm de long, sont ovoïdes ou subsphériques et présentent des cotylédons condupliqués.

Le nombre de chromosomes somatiques est de 2n = 18. Grâce aux études des séquences d’ADN mitochondrial et chloroplastique, le génome de Raphanus sativus est connu à 76% avec environ 61500 gènes, ce qui est suffisant pour entreprendre la construction de la carte génétique de référence.

Raphanus sativus pousse à des altitudes comprises entre 200 et 1200 m. Il échappe parfois à la culture et on le retrouve alors le long des cours d’eau, sur les bords des routes, dans les fossés ou les terrains abandonnés.

Les fruits sont des siliques cylindriques indéhiscentes, comptant 2 à 12 compartiments monospermes avec des étranglements absents ou à peine esquissés entre les graines. Le bec conique est sans graines

Les fruits sont des siliques cylindriques indéhiscentes avec 2 à 12 compartiments à une graine, entre lesquels les étranglements sont absents ou à peine esquissés © G. Mazza

En médecine traditionnelle européenne et asiatique, les radis sont utilisés depuis très longtemps pour traiter les maladies du foie et des voies respiratoires, et comme remède naturel contre la fièvre.

Hippocrate (environ 460 av. J.-C. – 377 av. J.-C.) recommandait son utilisation contre les œdèmes. Pline l’Ancien (23-79) rapporte que le médecin grec Androcides (IVe siècle avant J.-C. – IIIe siècle avant J.-C.) ordonnait à ses patients de consommer des radis pour prévenir les intoxications dues à une consommation excessive de vin. Il l’a également recommandé au roi de Macédoine, Alexandre le Grand (356 – 323 av. J.-C.), qui était aussi un grand buveur.

Dioscoride Pedanius (vers 40-90), dans son “De materia medica”, recommande le radis car il est calorique, bon à manger, diurétique avec le vin, favorise le péristaltisme des intestins et provoque les menstruations.

L’école de Salerne considérait également le radis comme un excellent diurétique.

Dans les temps anciens, il était également utilisé comme remède naturel contre la fièvre. De fait, il a été démontré que des feuilles broyées dans de l’eau présentent un effet contre le virus de la grippe.

Il est de même établi que Raphanus sativus présente des propriétés diurétiques et dépuratives. Il a la capacité de renforcer les mécanismes antioxydants et de réduire les stress oxydatifs. Il est également intéressant pour les diabétiques en raison de son faible indice glycémique.

L’analyse en laboratoire de la plante entière conclut à la présence de diverses substances : alcaloïdes, coumarines, enzymes, gibbérellines et glucosinolates.

Le radis peut être recommandé pour le traitement et la prévention d’affections telles que maladies cardiovasculaires et cancer, et pour retarder le vieillissement.

Le radis frais stimule la sécrétion des sucs gastriques et biliaires et possède des propriétés antiscorbutiques.

La présence de vitamines et de substances anthelminthiques lui permet d’éliminer différents types de vers.

Les graines de radis contiennent un pourcentage élevé d’huile et ont un effet laxatif léger. L’analyse chromatographique de ces huiles a montré leur totale similitude avec l’huile de graines de coton.

Les radis aident à décontracter les systèmes nerveux et musculaire et favorisent le sommeil. Ils soulagent également les difficultés respiratoires et la toux lorsqu’ils sont consommés en décoction.

L’extrait de racine exerce une activité antimicrobienne contre Bacillus subtilis, Pseudomonas aeruginosa, Micrococcus luteus, Staphylococcus epidermidis et Salmonella enterica, cette dernière étant responsable de la fièvre typhoïde. Il a également été démontré que l’extrait aqueux de la racine agit contre Streptococcus mutans, un des responsables des caries dentaires, et contre Candida albicans, champignon saprophyte qui peut devenir pathogène dans certaines conditions.

Les racines tubérifiées du radis contiennent quatre acides organiques principaux : oxalique, malique, malonique et érythorbique. Elles recèlent également du rhaphanol et de la glucobrassicine, qui exercent une action médicinale : des études ont constaté que leurs propriétés cholécystokinétiques et antilithiatiques concourent au traitement des troubles biliaires.

Les graines contiennent un composé soufré aux propriétés antibactériennes, la rhaphanine, et du β-sitostérol, qui aurait des effets antidiabétiques, hypolipidémiques, neuroprotecteurs et anticancéreux.

Une étude récente a montré que la partie extérieure de la racine du radis noir (peau), souvent écartée et non consommée, contient des phytocomposés médicinaux tels que des tanins, des saponines, des flavonoïdes, des anthraquinones, des glucides, des sucres, des stéroïdes, du phytostérol, des alcaloïdes, des acides aminés, des terpénoïdes, des glycosides et des chalcones. Il apparaît donc clairement que la peau du radis noir possède également un fort potentiel thérapeutique.

Détail de la fleur à quatre pétales typique des Brassicaceae. Au centre, l'ovaire avec le style et les quatre étamines supérieures aux anthères bien visibles

Détail de la fleur à quatre pétales typique des Brassicaceae. Au centre, l’ovaire avec le style et les quatre étamines supérieures aux anthères bien visibles © Hector Vasquez

Raphanus sativus est cultivé surtout pour ses racines charnues qui sont consommées crues ou cuites et accompagnent généralement les plats de viande pour en faciliter la digestion. Frais, ils peuvent être mélangés à d’autres légumes et même aux tomates, mais sont déconseillés aux personnes souffrant de gastrite, de reflux gastro-œsophagien et du syndrome du côlon irritable car ils peuvent provoquer des diarrhées. Les jeunes feuilles sont elles aussi comestibles et peuvent être cuisinées comme les épinards. On consomme également les plantes entières, fraîchement germées.

Raphanus sativus préfère le plein soleil, dans un sol sablonneux au pH compris entre 6,5 et 7. C’est également une plante très importante pour l’industrie des semences dans le monde entier, notamment en Asie.

Il n’existe que deux variétés de Raphanus sativus aujourd’hui validées par la systématique adoptée ici.

Raphanus sativus var. caudatus (L.) Hook.f. & T. Anderson., qui inclut Raphanus caudatus L., est communément appelé Radis à queue de rat ou Radis serpent. Cette variété est probablement originaire de l’île de Java suite à des croisements spontanés pendant sa culture. À la différence de l’espèce, elle ne produit pas de grosse racine et on utilise la plante pour ses fruits comestibles, qui peuvent atteindre 60 cm de long.

Naguère très commun, le radis noir (‘Black Spanish’) est une variété d'hiver de longue conservation. La peau est rugueuse, noirâtre. La chair est blanche, craquante, à la saveur épicée et piquante

Naguère très commun, le radis noir (‘Black Spanish’) est une variété d’hiver de longue conservation. La peau est rugueuse, noirâtre. La chair est blanche, craquante, à la saveur épicée et piquante © Giuseppe Mazza

En raison de cette caractéristique, elle s’est rapidement répandue en Inde et en Chine et, au XIXe siècle, en Europe, où elle a pris le nom de “radis serpent”. C’est une plante annuelle atteignant jusqu’à 50 cm de haut, qui produit d’abondantes fleurs rose clair ou bleues. Outre les fruits, on emploie les fleurs ainsi que les feuilles jeunes, crues ou cuites, à la saveur légèrement épicée. Les fruits sont consommés, lorsqu’ils ne sont pas mûrs, crus en salade ou sautés, mais aussi en aigre-doux, en pinzimonio et marinés.

Raphanus sativus var. sativus se décline en un grand nombre de cultivars et d’hybrides F1 facilement disponibles.

Le cycle biologique des radis est très court, allant de 30-40 jours (cultivars précoces) à 60-70 jours (cultivars tardifs). La récolte se fait en général manuellement et consiste à arracher la plante, puis à laver la racine et à la conditionner.

Les nombreuses formes horticoles disponibles sur le marché sont habituellement classées en fonction de la précocité, de la forme et de la couleur de la racine.

On distingue communément les radis de tous les mois, les radis d’été ou d’automne et les radis d’hiver.

Par ailleurs, les radis occidentaux sont généralement de petite taille, avec un temps de maturation relativement court de trois à quatre semaines, alors que les radis orientaux sont très gros et mettent plus de temps à pousser.

Les occidentaux ont une saveur piquante et sont surtout utilisés comme condiment ou entrée et pour égayer les plats de leur couleur. Les radis orientaux, appelés Daikon (大根 , de , grand, et , racine), sont croquants et ont une saveur très douce. On les appelle radis d’hiver, radis blancs ou radis japonais.

Le radis daikon est très populaire dans la cuisine japonaise, chinoise et asiatique en général. La plante ressemble à une grande carotte blanche et est couramment consommée crue, cuite ou marinée.

Le Daikon n’est pas seulement savoureux et rafraîchissant, il est également peu calorique et riche en vitamine C, nécessaire à la production de collagène, protéine qui intervient dans la composition de tissus comme la peau, les tendons, les os et la cornée.

Comme cette vitamine est thermolabile, il est préférable de consommer le daikon cru. Râpé, il est appelé “daikon oroshi” au Japon et est souvent proposé après des plats lourds comme les aliments frits, car ses enzymes facilitent la digestion.

Proche du daikon, le radis coréen appelé Mu (), a la forme d’une pomme de terre et est également un radis d’hiver populaire pour les soupes de radis et de bœuf (Soegogi Muguk).

‘Purple Daikon' a des racines cylindriques moyennes à grandes, longues de 15-25 cm, aux extrémités émoussées et incurvées. La peau, aux teintes violettes plus ou moins foncées, est semi-lisse, rugueuse et ferme. La saveur est délicate, légèrement sucrée et un peu poivrée. Il contient moins d'eau que le daikon blanc et sa chair est craquante

‘Purple Daikon’ a des racines cylindriques moyennes à grandes, longues de 15-25 cm, aux extrémités émoussées et incurvées. La peau, aux teintes violettes plus ou moins foncées, est semi-lisse, rugueuse et ferme. La saveur est délicate, légèrement sucrée et un peu poivrée. Il contient moins d’eau que le daikon blanc et sa chair est craquante © Howard Walfish

Au Japon, les racines de daikon sont employées sous la forme de “takuan”, marinade traditionnelle servie à la fin d’un repas pour faciliter la digestion. Les racines cuites sont utilisées pour les soupes “miso” à base de soja jaune (Hatcho Miso). Au soja, on peut ajouter de l’orge (Mugi Miso), du riz (Kome Miso), du seigle, du sarrasin ou du millet.

On estime que 500 000 tonnes de daikon sont utilisées chaque année au Japon.

En Europe et au Japon, on peut trouver des radis sur les marchés presque toute l’année grâce aux nombreux cultivars, même si la pleine saison de production s’étale d’avril à juin et d’octobre à janvier.

En été, ils mûrissent plus rapidement ; de nombreux cultivars germent en 3 à 7 jours et atteignent leur pleine maturité en trois ou quatre semaines. Les périodes de récolte peuvent être prolongées en répétant les semis toutes les une ou deux semaines.

Appétissantes tranches de 'Purple Daikon'. La chair bicolore présente des stries violettes sur une base blanche et un anneau violet foncé juste sous la peau

Appétissantes tranches de ‘Purple Daikon’. La chair bicolore montre des stries violettes sur une base blanche et un anneau violet foncé juste sous la peau © B Tommie Usdin

Il existe de nombreux cultivars de Raphanus sativus sur le marché mondial. Ceux aux racines longues et blanches sont les plus anciens, mais aujourd’hui les plus populaires sont ceux aux racines rondes et généralement rouges.

‘Sakurajima’ est un cultivar produit au Japon sur des cendres volcaniques, appelé ainsi parce qu’il a été sélectionné sur l’île volcanique de Sakurajima (Préfecture de Kagoshima). Il s’agit du plus grand cultivar de radis, communément appelé Daikon di Sakurajima ou Daikon gigante.

Il s’agit d’une plante annuelle érigée et ramifiée, aux feuilles divisées en segments d’environ 10 cm de long à la base, progressivement plus courts vers l’apex, et dont la racine peut atteindre 50 cm de diamètre et 27 kg de poids. La floraison se produit en fin d’hiver, avec des fleurs rose clair regroupées en inflorescences racémeuses. Les fruits sont des siliques renflées au milieu où mûrissent de nombreuses graines. C’est un cultivar doux, employé cru ou cuit pour accompagner les plats de poisson car il facilite la digestion.

Le radis daikon est très apprécié dans la cuisine japonaise, chinoise et asiatique en général. On dirait une grande carotte blanche, qui se déguste crue, cuite ou marinée

Le radis daikon est très apprécié dans la cuisine japonaise, chinoise et asiatique en général. On dirait une grande carotte blanche, qui se déguste crue, cuite ou marinée © Giuseppe Mazza

‘Miyashige’ est un radis daikon japonais d’automne de très haute qualité. Les racines cylindriques blanches sont de couleur vert clair près de la couronne de feuilles et mesurent 40 à 45 cm de longueur et 5 à 6 cm de largeur. La chair est croquante et tendre, convenant à la conservation. Le semis se fait en juillet ou début août. C’est un radis d’hiver qui a besoin de journées plus courtes et de températures fraîches pour se former en 60 jours environ. On l’emploie pour les soupes, les salades, en saumure ou frais.

‘Purple Daikon’ a des racines cylindriques de taille moyenne à grande de 15 à 25 cm de longueur aux extrémités émoussées et incurvées. La peau est semi-lisse à rugueuse et ferme, avec des nuances de violet clair à foncé. La chair est dense, croquante et bicolore avec des stries violettes sur un fond blanc, et parfois avec un anneau violet foncé juste sous la peau. Ces radis contiennent moins d’eau et leur chair est plus croquante que celle des cultivars de daikon blanc. Ils ont eux aussi une saveur douce, légèrement sucrée et poivrée. Les températures chaudes favorisent la formation de racines piquantes et épicées, les températures plus fraîches celle de radis moins poivrés. Une fois cuite, la chair a une consistance similaire à celle de la pomme de terre et un goût neutre. Les feuilles vert foncé sont comestibles et ont une saveur légèrement poivrée.

‘April Cross’ est un hybride géant du radis blanc “daikon”. Il donne des racines longues de grande taille, pouvant atteindre 40 cm de long, 6 cm de diamètre et un poids de 800 grammes. La peau et la chair sont de couleur blanche ; la chair a une saveur délicate avec une texture croquante et juteuse. Ce cultivar est parfait pour les salades, la cuisine et les conserves. La période de récolte recommandée va de la fin du printemps au début de l’été.

‘Red Meat’ est un cultivar de daikon à la racine ronde, blanche à l’extérieur et à la chair rouge rosée, sucrée et juteuse. Il est excellent en salade, en marinade et en cuisine.

‘Watermelon’ ressemble au précédent et est parfois confondu avec lui. Il possède une racine ronde dilatée de 5 à 10 cm, selon la date de récolte. On l’appelle “Radis pastèque” en raison de la couleur rouge rosée de sa chair sucrée et juteuse. C’est un type de radis daikon qui demande 70 à 100 jours pour arriver à maturité. On le sert habituellement en tranches fines et crues pour préserver sa couleur, mais il se prête également au saumurage et à la fermentation.

‘Rover’ est un radis F1 précoce aux racines lisses, rouge foncé, et à la chair blanche croquante.

‘Sora’ produit des racines rondes et rouges avec de grandes feuilles vertes. Il peut être utilisé pour les cultures de printemps, d’été ou d’automne.

‘French Breakfast’ : ce cultivar de radis est prêt à la consommation six semaines après le semis. Il a été créé en 1879 et est devenu un radis populaire sur les marchés de fruits et légumes parisiens. Il présente une racine cylindrique de taille moyenne, allongée, rouge à pointe blanche, et des feuilles consommables en salade. Le radis français est souvent consommé cru pour sa saveur légèrement poivrée et sa texture croquante, mais il peut aussi être cuit. En dépit de ce que suggère le nom de ce cultivar, “petit-déjeuner français”, les Français ne consomment pas ces radis le matin, mais comme collation, parfois trempés dans du sel, parfois légèrement beurrés et servis sur des baguettes toastées.

‘Riesenbutter’ a des racines rouges célèbres pour leur saveur aromatique qui conviennent bien aux salades. La plante forme une rosette de 15 à 20 cm de hauteur et de 15 à 20 cm de largeur. On la cultive en plein soleil, dans un sol bien drainé et fertile, et on la récolte de juin à octobre.

‘Eiszapfen’ est un cultivar connu sous le nom de “radis glaçon” en raison de ses racines blanches allongées et de son goût aromatique. Il est principalement utilisé pour les salades.

‘Cherry Belle’ est un radis courant dans les supermarchés nord-américains mais aussi en France. C’est un cultivar des saisons chaudes, aux racines petites, rondes, lisses, écarlates et à la chair blanche et épicée. Il est excellent rissolé au beurre brun et avec du citron. Il convient pour les entrées de crudités et aussi pour les soupes.

‘Champion’ est un cultivar à la racine écarlate similaire à ‘Cherry Belle’, mais plus grand (jusqu’à 5 cm), à la chair craquante et au goût plus doux. La racine peut être consommée entière ou coupée en tranches dans les salades.

Sakurajima', cultivé au Japon sur les cendres volcaniques de Sakurajima, est le plus grand radis du monde. Port érigé, racémeux et fleurs et rose pâle

Sakurajima’, cultivé au Japon sur les cendres volcaniques de Sakurajima, est le plus grand radis du monde. Port érigé, racémeux et fleurs et rose pâle © Jeff Houze

‘Sicily Giant’ ressemble aussi à ‘Cherry Belle’. Il s’agit d’un cultivar sicilien rustique à cycle de croissance court, d’un diamètre de 6 cm. C’est un radis d’été à racine ronde et rouge vif. La chair est blanche, la saveur est agréable et douce et c’est donc un radis très délicat. En Sardaigne existe le cultivar analogue, ‘Sardinian Giant’, à cycle de croissance cependant moyen à long, à la racine ronde de 5 cm de diamètre, de couleur rouge écarlate et à la chair ferme et croquante.

‘Bunny Tail’ est un cultivar italien de printemps-été, de forme légèrement oblongue, rouge vif à la pointe blanche, agréablement croquant et au goût délicat.

‘White Icicle’ est un cultivar blanc en forme de carotte, d’environ 10-12 cm de long, qui remonte au 16ème siècle. Il se tranche facilement et a une texture supérieure à la moyenne des autres cultivars.

‘Plum Purple’ a une racine violet-fuchsia à la chair blanche croquante et à la saveur douce et poivrée. La racine globuleuse mûrit rapidement et a tendance à rester craquante pendant longtemps.

Image suggestive d'un 'Sakurajima' renflé au centre et hérissé de siliques où mûrissent les graines. La racine sphérique est souvent utilisée, crue ou cuite, pour accompagner les plats de poisson car elle facilite la digestion

Image suggestive d’un ‘Sakurajima’ renflé au centre et hérissé de siliques où mûrissent les graines. La racine sphérique est souvent utilisée, crue ou cuite, pour accompagner les plats de poisson car elle facilite la digestion © Tomas Krist

‘Black Spanish’ est un cultivar d’hiver, qui était également très populaire dans le passé. Le radis noir espagnol, présent en Angleterre et en France au début du XIXe siècle, a été introduit dans le Nouveau Monde en 1824. C’est un radis d’hiver à longue durée de conservation. La racine est ronde (Black Spanish Round) et d’un diamètre d’environ 10 cm, ou allongée (Long Black Spanish) et d’une longueur de 17-20 cm. La peau est rugueuse, noire, et la chair blanche et craquante a un goût épicé. Il peut être grillé, braisé ou frit à la poêle. Après cuisson, on peut l’écraser et le mélanger avec du fromage et de la crème aigre pour en tartiner les viandes rôties. En saumure, il apporte une note épicée au “kimchi”, plat traditionnel coréen à base de légumes fermentés. Les radis noirs sont disponibles toute l’année, la pleine saison s’étalant de l’automne jusqu’au début du printemps.

‘Flamboyant 3’ est un cultivar qui produit une racine cylindrique de longueur moyenne à longue (environ 5 cm), d’une belle couleur rouge vif, à la pointe blanche et à la chair ferme et légèrement épicée. Son cycle de croissance est moyennement précoce. On le sème de mars à septembre et on le récolte 3 à 4 semaines après le semis.

‘Long of Naples’ : ce cultivar connu sous le nom de ‘Lungo di Napoli’ est très rustique, précoce et adapté à la culture en plein champ. Ses feuilles sont courtes ; sa racine longue et cylindrique est de couleur rouge vif à pointe blanche et sa chair est ferme et croquante.

‘De dix-huit jours’ est un cultivar dont la période de croissance est assez courte, environ dix-huit jours, et qui peut être récolté du printemps à l’automne. Les racines cylindriques, longues de 4 à 5,5 cm, sont rouge vif à pointe blanche. La chair est blanche, craquante et tendre, et ce radis peut être ajouté aux salades.

Synonymes de Raphanus sativus L.

Raphanistrum gayanum Fisch. & C.A. Mey., Raphanus acanthiformis Morel ex Sasaki, Raphanus candidus Vorosch., Raphanus gayanus (Fisch. & C.A. Mey.) G. Don ex Sweet, Raphanus sativus var. longipinnatus L.H. Bailey, Raphanus sativus var. radicula Pers., Raphanus taquetii H. Lév.

Synonymes de Raphanus sativus var. sativus L.

Raphanus acanthiformis var. gigantissimus Nakai, Raphanus chinensis Mill., Raphanus macropodus H. Lév., Raphanus niger Mill., Raphanus raphanistroides (Makino) Sinskaya, Raphanus rotundus Mill., Raphanus sativus f. raphanistroides Makino, Raphanus sativus var. hortensis Backer, Raphanus sativus var. niger (Mill.) J. Kern., Raphanus sativus var. raphanistroides (Makino) Makino.

 

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