Sempervivum tectorum

Famille : Crassulaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Les inflorescences du Sempervivum tectorum atteignent 40 cm de haut © G. Mazza

Les inflorescences du Sempervivum tectorum atteignent 40 cm de haut © G. Mazza

Cette espèce est originaire de l’Afrique (Maroc) et de l’Europe (Allemagne, Autriche, Espagne, France, Hongrie, Italie, Montenegro, Pologne, Serbie, Slovénie et Suisse). Elle est présente dans les Alpes, les Apennins et les Pyrénées dans les pâturages, sur les rochers et les sols pierreux, de préférence siliceux, dans des endroits particulièrement arides et ensoleillés jusqu’à environ 2.800 m d’altitude.

Le nom générique résulte de la combinaison des mots latins “semper” = toujours et “vivum” = vivant , par référence à la capacité de cette plante à survivre dans des milieux au climat hostile; le nom de l’espèce est le mot latin “tectorum” = des toits, par référence à la facilité avec laquelle elle croît sur les toits de tuiles.

Noms communs : common houseleek, hens and chiks, houseleek, roof houseleek (anglais) ĉuvarkuca (croate) artichaut des murailles, grande joubarbe, herbe de tonnerre, joubarbe des toits (français) barba di Giove, guardacasa, semprevivo dei tetti, semprevivo maggiore (italien) sempre-viva-dos-telhados (portugais) navadni netresk (slovène) alcachofa de gatos, barba de Jupiter, consolva, herba puntera, siempreviva mayor, zurracallote (espagnol) Hauswurz, Dachwurz, Dach-rose (allemand) fali kövirozsa (hongrois).

Le Sempervivum tectorum L. (1753) est une espèce succulente très variable, pérenne, stolonifère, formant des touffes compactes, monocarpique (elle fleurit une seule fois puis meurt) avec 50 à 60 feuilles succulentes, persistantes, alternes, réunies en une rosette basale, plutôt ouverte, de 4 à 10 cm de diamètre.

Les feuilles sont sessiles (dépourvues de pétiole) , ovoïdes/ oblongues avec un apex mucroné (c’est-à-dire doté d’une pointe courte et fine semblable à une épine), longues de 3 à 5 cm et larges de 1 à 1,5 cm, glabres ou légèrement poilues avec des bords ciliés, de couleur verte avec des extrémités brun rosâtre.

Les inflorescences, en été, ont des cymes terminales portées sur une hampe haute de 15 à 40 cm et d’environ 3 cm de diamètre avec 10 à 40 fleurs dont chacune a 10 à 15 pétales lancéolés de couleur rose à pourpre avec une bande centrale plus sombre, longs de 1 à 1,2 cm, extérieurement pubescents. La hampe florale est composée de feuilles oblongues, imbriquées, légèrement pubescentes, de couleur verte imprégnée de rouge, plus intense à l’extrémité et d’une longueur allant jusqu’à environ 4 cm. Les fruits sont des follicules contenant de nombreuses graines minuscules. Après la fructification, comme indiqué plus haut, la rosette meurt et est remplacée par les rosettes voisines. Elle se reproduit par des graines, plantées en surface, qui germent au bout de 2 à 4 semaines ou plus à une température de 20 °C et très facilement par division.

C’est une espèce extrêmement variable comme le prouvent ses nombreux synonymes et qui, en outre, s’hybride très facilement, ce qui fait que l’on a sélectionné de nombreuses variétés qui se différencient principalement par la couleur de leur rosette. Elle résiste tant aux basses températures, jusqu’à -30°C, qu’aux températures élevées et aux longues périodes de sécheresse résultant de l’ensoleillement intense auquel elle est exposée en été.

Elle est adaptée aux jardins de rocaille et alpins, comme couvre-sol, dans les fissures des pierres ou en bordure. Elle pousse souvent spontanément sur les murs et les toits de tuiles en plein soleil et sur les substrats bien drainés, de préférence acides, quoiqu’elle s’adapte aussi aux sols calcaires. Elle est souvent cultivée en pot, en particulier ses nombreuses variétés, par les amateurs de plantes succulentes. Elle a besoin d’un maximum de luminosité possible et de substrats additionnés jusqu’à 50 % de sable et de gravier, de préférence siliceux. Il lui faut, de plus, une plus grande humidité au moment de la reprise de la végétation, au printemps, et jusqu’au milieu de l’été. Des arrosages réguliers sont donc nécessaires mais toujours en laissant sécher le substrat pendant quelques jours avant de reverser de l’eau; les arrosages doivent être réduits ou presque supprimés en hiver. L’espèce est utilisée de façon variable par les populations locales dans la médecine traditionnelle, surtout sous forme de compresses contre les brûlures, les ulcérations de la peau et les piqûres d’insecte et, d’autre part, comme elle pousse sur les toits, elle avait la réputation de protéger les maisons de la foudre et des maléfices. Elles est inscrite localement parmi les espèces protégées.

Synonymes : Sedum majus Garsault (1764); Sempervivum clusianum (Ten.) Ten. (1830); Sempervivum glaucum Ten. (1830); Sempervivum arvernense Lecoq & Lamotte (1848); Sempervivum acuminatum Schott (1853); Sempervivum alpinum Griseb. & Schenk (1853); Sempervivum boutignyanum Billot & Gren.(1854); Sempervivum lamottei Boreau (1859); Sempervivum spectabile C.B.Lehm. & Schnittsp. (1863); Sempervivum cantalicum Jord. & Fourr. (1868); Sempervivum andreanum Wale (1941).

 

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