Sesbania grandiflora

Famille : Fabaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Largement cultivée sous les tropiques la Sesbania grandiflora atteint vite une hauteur de 12 m © Giuseppe Mazza

Largement cultivée sous les tropiques la Sesbania grandiflora atteint vite une hauteur de 12 m © Giuseppe Mazza

Le lieu d’origine de cette espèce largement cultivée sous les tropiques est inconnu. On suppose que c’est l’Indonésie et la Malaisie.

Le nom du genre vient de “saisabān” qui est le nom arabe d’une espèce appartenant à ce genre (Sesbania sesban (L.) Merr. , 1912). Le nom de l’espèce résulte de la combinaison de l’adjectif latin “grandis, e” = grand et du substantif “flos, oris” = fleur, l’explication étant évidente.

Noms communs : agati sesbania, corkwood tree, hummingbird tree, scarlet wistaria-tree, vegetable hummingbird, West Indian-pea (anglais), agati, bak (bengali), da hua tian jing (chinois), colibri végétal, fagotier, fleur papillon, pois valier (français), shiro gocho (japonais), agasti, agasati, basna, hatiya (hindi), kembang turi, toroy, tuwi (indonésien), agasti (népalais), agasto, sesbania (portugais), agasti,agati, varnari (sanskrit), báculo, cresta de gallo, gallito, pico de flamenco, sesbania agata (espagnol), agathi, agatti (tamil), khae baan, khae daeng (thaïlandais), so dua (vietnamien).

La Sesbania grandiflora (L.) Pers. (1807) est un petit arbre sempervirent d’une hauteur pouvant atteindre 12 m, au tronc cylindrique droit de 10 à 30 cm de diamètre et à l’écorce grisâtre et fissurée d’où suinte, quand elle est blessée, une résine rougeâtre qui peut être utilisée en remplacement de la gomme arabique. L’appareil racinaire est capable de fixer l’azote de l’atmosphère ce qui, de ce fait, enrichit le sol de façon notable.

Les feuilles sont paripennées, alternes, longues de 15 à 35 cm et comportent 10 à 30 paires de folioles opposées ou sub-opposées, oblongues, à l’apex pointu, longues de 1,8 à 4 cm et larges de 0,6 à 1,5 cm.

Les inflorescences sont des racèmes pendant à l’aisselle des feuilles et longs de 4 à 7 cm qui portent 2 à 4 fleurs papilionacées sur un pédicelle pubescent long de 1 à 2 cm. Le calice est campanulé, de couleur verte et long de 1,8 à 2,5 cm. La corolle est de couleur rose, rouge ou blanche et a un étendard ovale-oblong de 5 à 10 cm de long et de 3 à 6 cm de large. Les ailes sont falciformes, ovales, longues de 5 à 10 cm et larges de 2 à 3 cm. La carène est longue de 5 à 8 cm et large de 3 à 4,5 cm. Les étamines, au nombre 10, sont recourbées – 9 ont les filaments soudés entre eux alors que le dernier est libre (diadelphie) – et longues d’environ 10 cm. Le fruit est un légume déhiscent, linéaire, légèrement recourbé, long de 30 à 60 cm et large de 0,8 cm qui contient 20 à 40 graines semi-elliptiques, aplaties, d’environ 0,6 cm de long de 0,4 cm de large et de couleur marron.

On reproduit facilement cette plante en semant ses grains, qui ne nécessitent pas de pré-traitement particulier, dans un terreau drainant maintenu humide à la température de 24 à 26 °C. La durée de germination est de 20 jours et la première floraison survient dans l’année. On la multiplie aussi par bouturage et par marcottage.

C’est une espèce à la croissance particulièrement rapide qui peut atteindre la première année, moyennant un apport d’eau convenable, une hauteur de 4 à 5 m mais dont la durée de vie est courte. On la cultive exclusivement dans les zones au climat tropical et subtropical humide. Elle ne supporte pas les baisses de température proches de 0 °C ni les températures avoisinant 10° C lorsqu’elles s’étendent sur de longues périodes. Elle a besoin d’une exposition en plein soleil , bien qu’elle supporte un ombrage léger, et n’est pas exigeante en ce qui concerne le terrain qui peut même être pauvre et légèrement salin, acide ou alcalin. Elle supporte l’eau stagnante et les inondations périodiques : elle développe alors des des racines flottantes adventives et des pneumatophores (des racines émergeant de l’eau ou de la boue qui permettent à l’oxygène de parvenir aux organes immergés).

Elle s’accommode de tous les sols, même marécageux. Les feuilles jeunes sont comestibles, riches en protéines, en vitamine et en minéraux. Les fleurs charnues sont utilisées pour potages et salades. Toutes les parties de la plante sont appréciés par la médecine traditionnelle pour un large éventail de pathologies © Giuseppe Mazza

Elle s’accommode de tous les sols, même marécageux. Les feuilles jeunes sont comestibles, riches en protéines, en vitamine et en minéraux. Les fleurs charnues sont utilisées pour potages et salades. Toutes les parties de la plante sont appréciés par la médecine traditionnelle pour un large éventail de pathologies © Giuseppe Mazza

En raison de ses capacités d’adaptation elle s’est répandue dans divers pays tropicaux et subtropicaux où elle est cultivée principalement pour ses caractéristiques ornementales, sous forme d’exemplaire isolé ou dans les alignements d’arbres le long des routes, et pour ses fruits riches en protéines, en vitamines et en minéraux qui sont utilisés dans l’alimentation humaine, comme fourrage pour le bétail et comme engrais vert. Elle est pour cela souvent plantée en bordure des rizières. Elle est aussi employée pour créer des barrières coupe-vent dans les plantations de café, d’agrumes et de bananes, comme support pour les plants de poivrier (Piper nigrum L.) et de bétel (Piper betle L.), et pour les reboisements. Le bois, qui est léger, est utilisé dans l’industrie de la papeterie et localement comme combustible.

En plus des feuilles jeunes qui sont cuites et ajoutées dans divers plats caractéristiques de la cuisine du Sud-Est asiatique on consomme les fleurs, de préférence celles de couleur blanche, après les avoir privées de leurs étamines au goût amer, crues ou cuites à la vapeur et ajoutées aux potages et aux salades. Toutes les parties de cette plante sont utilisées depuis des temps reculés dans la médecine traditionnelle pour un large éventail de pathologies.

Synonymes : Robinia grandiflora L. (1753); Aeschynomene grandiflora (L.) L (1763); Dolichos arboreus Forssk. (1775); Aeschynomene coccinea L. f. (1781); Coronilla coccinea (L. f.) Willd. (1802); Coronilla grandiflora (L.) Willd. (1802); Sesban coccinea (L. f.) Poir. (1806); Sesban grandiflorus (L.) Poir. (1806); Sesbania coccinea (L. f.) Pers. (1807); Agati coccinea (L. f.) Desv. (1813); Agati grandiflora (L.) Desv. (1813); Dolichos arborescens G. Don (1832); Agati grandiflora var. coccinea (L. f.) Wight & Arn. (1834); Resupinaria grandiflora (L.) Raf. (1838); Emerus grandiflorus (L.) Kuntze (1891).

 

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