Syngonium podophyllum

Famille : Araceae


Texte © Pietro Puccio

 

“serge.gif"
Traduction en français par Serge Forestier

 

Espèce la plus répandue du genre même en intérieur © G. Mazza

Espèce la plus répandue du genre même en intérieur © Giuseppe Mazza

Syngonium podophyllum Schott (1851) est originaire des forêts humides d’Amérique du Nord (Mexique), d’Amérique centrale (Belize, Costa Rica, El Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua et Panama), d’Amérique du Sud (Bolivie, Brésil, Colombie, Équateur, Guyane, Guyana, Pérou, Suriname et Venezuela) et des Caraïbes (Trinité-et-Tobago).

Le nom générique dérive de la combinaison des mots grecs “syn” = avec et “goné” = gonade, en référence aux ovaires soudés ; le nom spécifique est la combinaison des mots grecs “pus, podos” = pied et “phyllon” = feuille.

Noms communs : “singonio” (italien); “arrowhead plant”, “arrowhead vine”, “arrowhead philodendron”, “goosefoot”, “trileaf wonder”, “african evergreen” (anglais); “syngonium”, “pointe de flèche”, “patte d’oie” (français); “singônio” (portugais); “singonio”, “planta cabeza de flecha”, “garrobo” (espagnol); “purpurtute”, “eselskopf” (allemand).

Espèce sempervirente vivace, à la sève laiteuse, aux tiges radicantes aux nœuds qui présente le phénomène d’hétérophyllie (présence sur la même plante de feuilles de formes différentes) ; lorsque la plante se développe au niveau du sol elle présente des feuilles sagittées de couleur vert foncé au-dessus, pâle en-dessous, longues de 8-20 cm sur des pétioles mesurant jusqu’à 40 cm de longueur et dès qu’elle trouve un support, des arbres ou des rochers, sur lesquels elle grimpe et s’accroche à l’aide des racines aériennes, les feuilles deviennent pédalées (feuilles dont le limbe présente deux nervures principales, chacune dotée de lobes seulement vers l’extérieur), généralement divisées en 5-9 lobes, la médiane, ovale, mesurant jusqu’à environ 25 cm de longueur et 6-12 cm de largeur, et à ce stade, la plante entre dans la phase reproductive.

Les inflorescences axillaires, en groupes généralement de 3-9, sont constituées d’un spadice blanc long d’environ 8 cm entouré d’une spathe fermée et bulbiforme dans la partie inférieure sur environ 5 cm de longueur, de couleur verdâtre tendant au rouge lorsque le fruit mûrit, ouverte et éphémère dans la partie supérieure sur une longueur d’environ 6-7 cm, de couleur crème.

Les fleurs sont unisexuelles protogynes (les fleurs femelles sont réceptives avant la maturation des fleurs mâles, ce qui empêche l’autofécondation), plus précisément, les fleurs mâles occupent la partie supérieure du spadice, les femelles sont regroupées dans la partie inférieure séparées des mâles par une zone aminci stérile longue d’environ 1 cm.

Les fruits individuels sont combinés pour former un fruit composite (syncarpe) ovoïde, long d’environ 5 cm, contenant de nombreuses graines ovoïdes d’environ 8 mm de longueur, immergées dans une pulpe blanche. La reproduction se fait généralement à partir de portions de tige, par semis et industriellement par micropropagation in vitro.

C’est l’espèce la plus répandue du genre, en particulier dans ses nombreuses variétés panachées de blanc, de crème ou de jaune, cultivable en plein air dans les régions tropicales et subtropicales humides, où elle est souvent utilisée comme couvre-sol ou pour couvrir les rochers et les murs auxquels elle adhère par ses racines aériennes, dans les zones ombragées.

Ailleurs, elle est cultivable en pot, et en tant que telle, c’est l’une des plantes les plus appréciées pour la décoration intérieure, sur un substrat riche en substance organique, poreux et bien drainé ; elle s’adapte aux expositions ombragées, bien que les variétés à feuilles panachées tirent profit d’une exposition lumineuse, mais cependant loin du soleil direct.

La température doit rester supérieure à 14-16 °C, l’optimale étant autour de 20-22 °C. Les arrosages doivent être fréquents en été plus espacés en hiver, en évitant toujours l’eau stagnante qui peut provoquer la pourriture.

Toutes les parties de la plante contiennent des substances toxiques, en particulier de l’oxalate de calcium, qui peuvent provoquer des réactions, même graves, si elles sont mâchées et avalées.

Synonymes : Syngonium podophyllum var. typicum Engl. (1920).

 

→ Pour apprécier la biodiversité au sein de la famille des ARACEAE et trouver d’autres espèces, cliquez ici.