Aechmea bracteata

Famille : Bromeliaceae


Texte © Pietro Puccio

 


Traduction en français par Renata Rasia

 

L’inflorescence de l’Aechmea bracteata atteint 150 cm de haut © Giuseppe Mazza

L’inflorescence de l’Aechmea bracteata atteint 150 cm de haut © Giuseppe Mazza

L’Aechmea bracteata (Sw.) Griseb (1864) est originaire des forêts humides et des mangroves de la Colombie, Costa Rica,Guatemala, Honduras, Mexique, Panama et Vénézuela.

Le nom du genre vient du grec “ aichme “ = pointe de lance, se référant aux sommets épineux des sépales et des bractées florales; le nom de l’espèce est le mot latin “ bracteata “ = douée de bractées, avec sens évident.

Noms communs : vase bromeliad (anglais); cardòn, cardo hembra, cuatecomate, gallito, guapina, pita tecoloame, xchu (espagnol).

Espèce herbacée semper virens, monocarpique (elle fructifie une seule fois et après elle meurt), acaule, épiphyte, elle présente une rosette de nombreuses feuilles, placées pour former une cavité centrale, comme une fiasque, d’habitude remplie d’eau.

Les feuilles sont linéaires, longues jusqu’ 1 m et plus, larges de 5-10 cm, de couleur vert-clair et recouvertes de microscopiques écailles grises; les marges sont munies d’épines recourbées, longues de 1 cm, de couleur verte.

L’inflorescence, au centre de la rosette, est composée d’une hampe florale longue de 0,5-1,5 m recouverte d’un toment blanc à la base, muni de bractées lancéolées pas dangereuses, de couleur verte dans la partie inférieure, rose- foncé ou rouge dans la supérieure.

La hampe se termine par une inflorescence de longue durée haute de 40 à 90 cm, formée d’un racème composé, c’est-à-dire composée de plusieurs racèmes qui partent d’un axe central; les bractées sous chaque racème, de la même couleur que celles qui sont à la fin de la hampe, sont plus longues que les grappes de fleurs dans la partie inférieure, jusqu’à 15 cm environ pour se réduire progressivement vers le sommet à de simples écailles de couleur verte.

Chaque racème est formé de 6- 14 fleurs, placées en deux rangs (distiques) avec des bractées ovales de couleur verte, recouvertes d’un toment mince et blanc, longues de 5-10 mm et avec une épine au sommet.

Chaque fleur a des sépales triangulaires longs de 5 mm de couleur verte, pointus tandis que les pétales sont linéaires et leur sommet est arrondi, longs de 10 mm et larges de 5 mm, de couleur jaune-pâle.

Les fruits sont des baies globuleuses vertes qui tirent au pourpre foncé ou noir quand elles sont mûres, longues de 10 mm et larges de 5 mm, avec un cône de 3 mm environ au sommet formé du reste des sépales; les graines sont brun-rougeâtre, ovoïdes, recourbées, longues à peu près de 3 mm. Elle se reproduit, outre que par graine, par voie végétative grâce aux nouvelles plantes qui poussent à la base de la plante et qu’on peut détacher quand elles ont atteint une dimension correspondant à au moins un tiers de la plante mère.

Espèce très robuste, diffusée en nature où elle a une importance remarquable pour le micro-habitat qu’elle offre à de nombreuses espèces, comme quelques grenouilles arboricoles qui y retrouvent leur refuge pendant la saison sèche. Depuis longtemps elle est cultivée dans les climats tropicaux et subtropicaux humides comme épiphyte sur les arbres, mais comme terrestre aussi, pour former des bordures et des plates-bandes, en plein soleil ou à mi-ombre. On peut essayer de la cultiver aussi dans les climats tempérés chauds, dans une place à l’abri, pouvant supporter pour un court délai des températures à peu près de 0 °C.

Elle peut être cultivée en pot, sur des substrats très airés, poreux, drainants et riches en substances organiques, pour décorer les intérieurs spacieux, pour ses dimensions et pour la présence d’épines robustes, les vérandas et les jardins d’hiver, placée en pleine lumière mais pas directement au soleil, avec des températures qu’on doit maintenir supérieures à 14-16 °C, mieux à 20-24 °C. Les arrosages doivent être abondants en été et espacés en hiver, l’humidité du milieu élevée, augmentée, en présence d’air sec et des températures élevées, avec les nébulisations d’eau à température ambiante et non calcaire, afin d’éviter des taches inesthétiques sur les feuilles. En été on peut laisser un peu d’eau dans la cavité centrale formée des rosettes de feuilles, en la renouvelant fréquemment pour éviter qu’elle devienne un foyer de larves de moustiques, tandis qu’en hiver il est préférable de la laisser sèche pour éviter d’éventuelles pourritures.

Dans les lieux d’origine l’eau contenue dans la rosette est utilisée sur les brûlures et pendant quelques rites, comme “le bain des 7 jours”, une cérémonie où les bébés qui ont eu 7 jours, sont mouillés avec leurs mères. En outre des feuilles on peut tirer des fibres robustes, utilisées pour fabriquer des cordes et des produits de l’artisanat, alors que des fruits pressés et mis dans l’eau pour fermenter, on obtient une boisson au goût d’ananas.

Synonymes : Bromelia bracteata Sw. (1788); Aechmea schiedeana Schltdl. (1845); Aechmea laxiflora Benth. (1846); Hohenbergia bracteata Beer (1856); Hoplophytum bracteatum (Sw.) K.Koch (1860); Hohenbergia bracteata (Sw.) Baker (1871); Hohenbergia laxiflora (Benth.) Baker (1871); Aechmea regularis Baker (1879); Aechmea macracantha Brongn. ex André (1880); Aechmea barleei Baker (1883); Aechmea isabellina Baker (1890); Tillandsia spinosa Sessé & Moc. (1894); Aechmea bracteata var. pacifica Beutelsp. (1971).

 

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