Aerides odorata

Famille : Orchidaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Béatrice Udé

 

Aerides odorata est une épiphyte du sud-est asiatique avec des inflorescences de 20-35 cm et des tiges de 1 m © Giuseppe Mazza

Aerides odorata est une épiphyte du sud-est asiatique avec des inflorescences de 20-35 cm et des tiges de 1 m © Giuseppe Mazza

Cette espèce épiphyte est originaire du Bhoutan, de Chine (Guangdong et Yunnan), d’Inde, d’Indonésie, de Malaisie, du Népal, des Philippines, de Thaïlande et du Vietnam où elle pousse en forêts sur les branches les plus exposées, afin de recevoir un maximum de lumière, jusqu’à environ 1 200 m d’altitude.

Le nom de genre est une combinaison des termes grecs “ἀήρ” (aer) = air et “εἶδος” (eidos) = forme, aspect, en référence au comportement épiphyte de cette plante. Le nom d’espèce est l’adjectif latin “odoratus, a, um” = parfumé, en référence à l’intense parfum qui émane des fleurs.

Noms communs: fragrant air plant (Anglais); xiang hua zhi jia lan (Chinois).

Aerides odorata Lour. (1790) est une espèce épiphyte monopodiale très variable. Elle possède des tiges ramifiées à tendance retombante pouvant mesurer jusqu’à 1 m de long et des feuilles alternes linéaires, distiques, recourbées, charnues, vert pâle, longues de 15 à 25 cm et larges de 2 à 5 cm.

Des inflorescences racémeuses latérales pendantes, longues de 20 à 35 cm, portent jusqu’à 30 fleurs rapprochées, de 1,5 à 3 cm de diamètre, de couleurs variables allant du blanc, souvent avec des taches violettes, au violet avec l’éperon apical de couleur jaunâtre. Un sépale dorsal de forme oblongue à elliptique, d’environ 1 cm de longueur et de 0,8 cm de large, des sépales latéraux ovales de 1,2 cm de long et 1 cm de large, des pétales de forme oblongue à elliptique d’environ 1,2 cm de long et de 0,6 cm de large, ainsi qu’un labelle trilobé formant au sommet une sorte de sac pointu en forme d’éperon recourbé à l’avant, long d’environ 1 cm avec des lobes latéraux érigés et un lobe médian replié vers le haut au dessus de la colonne, composent la fleur.

On la reproduit par semis, in vitro, et micropropagation. Au niveau amateur, elle peut être multipliée à la reprise végétative en taillant le sommet de la tige en veillant à ce que la partie taillée et celle restante soient pourvues de feuilles et de nombreuses racines aériennes. La portion apicale doit être mise en pot avec un compost drainant et aéré dans un endroit présentant une humidité élevée et une température de 24 à 28 °C.

C’est l’espèce la plus connue du genre et la première à avoir été cultivée, recevant beaucoup d’intérêt de la part des collectionneurs pour ses fleurs de longue durée, environ deux semaines, de consistance cireuse et au parfum agréable; elle est a l’origine de nombreux hybrides.

I fiori, molto profumati, possono raggiungere i 3 cm di diametro. Il colore è quanto mai variabile © Giuseppe Mazza

I fiori, molto profumati, possono raggiungere i 3 cm di diametro. Il colore è quanto mai variabile © Giuseppe Mazza

Aerides odorata nécessite une forte luminosité, mais sans soleil direct, des températures moyennes à hautes, de 20 à 30°C en été, légèrement plus fraiches en hiver avec un minimum conseillé de 15°C, une forte humidité, de 70 à 85%, et un courant d’air constant.

Pendant la période de croissance, elle nécessite des arrosages réguliers et abondants avec de fréquentes brumisations (même plusieurs fois par jours en cas de températures élevées), plus espacés en hiver, avec de l’eau de pluie, déminéralisée ou osmosée. La fertilisation, au printemps-été, est effectuée de préférence avec des produits balancés hydrosolubles, contenant des micro-éléments, distribués à la moitié ou au quart des doses conseillées sur l’emballage. Elle est cultivée de préférence en panier suspendu, au vu de son comportement épiphyte, en laissant les robustes racines pousser librement hors du panier qui sera rempli avec un compost aéré et drainant pouvant être composé de fragments d’écorces (bark) ou de fibres de coco de gros calibre. Le rempotage, uniquement en cas d’absolue nécessité, sera effectué à la reprise végétative, en dérangeant le moins possible les racines.

L’espèce est inscrite à l’appendice II de la CITES (espèce dont le commerce est réglementé au niveau international).

Synonymes : Epidendrum aerides Raeusch. (1797); Limodorum latifolium Thunb. ex Sw. (1799); Aerides latifolia (Thunb. ex Sw.) Sw. (1806); Epidendrum odoratum (Lour.) Poir. (1810); Aeridium odorum Salisb. (1812); Aerides cornuta Roxb. (1832); Orxera cornuta (Roxb.) Raf. (1838); Aerides virens Lindl. (1843); Aerides suaveolens Blume (1849); Aerides suaveolens var. virens (Lindl.) Blume (1849); Aerides suavissima Lindl. (1849); Aerides flavida Lindl. (1851); Aerides reichenbachii Linden (1858); Aerides odorata var. major Ortgies (1859); Aerides jucunda Rchb.f. (1860); Aerides nobilis R.Warner (1865); Polytoma odorifera Lour. ex B.A.Gomes (1868); Aerides reichenbachii var. cochinchinensis Rchb.f. (1880); Aerides rohaniana Rchb.f. (1884); Aerides ballantiniana Rchb.f. (1885); Aerides odorata var. demidovii Linden (1885); Aerides wilsoniana auct. (1885); Aerides odorata var. birmanica Rchb.f. (1887); Aerides odorata var. ballantiniana (Rchb.f.) A.H.Kent (1891); Aerides micholitzii Rolfe (1904); Aerides odorata var. eburnea Cogn. (1904); Aerides odorata var. annamensis Costantin (1917); Aerides dayana Guillaumin (1933); Aerides odorata var. pallida Guillaumin (1962); Aerides odorata var. micholitzii (Rolfe) Guillaumin (1963); Aerides odorata f. immaculata (Guillaumin) M.Wolff & O.Gruss (2007).

 

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