Bromelia balansae

Famille : Bromeliaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Spectaculaire mais épineuse et encombrante. Fruits comestibles et médicinaux © Giuseppe Mazza

Spectaculaire mais épineuse et encombrante. Fruits comestibles et médicinaux © Giuseppe Mazza

La Bromelia balansae Mez (1891) est originaire de l’Amérique du Sud tropicale (Argentine, Bolivie, Brésil, Colombie et Paraguay) où elle vit dans des aires semi-arides aux côtés d’autres plantes xérophytes.

Le genre a été dédié par le missionnaire, botaniste et explorateur français Charles Plumier au botaniste suédois Olaf Bromel (1639-1705) et son nom a été ensuite repris par Linné. L’espèce est dédiée au botaniste et explorateur français Benedict Balansa (1825-1891).

Noms communs : heart of flame (anglais), caraguata, gravata, gravata-de-Balansa (portugais), caraguata, chaguar, macambira (espagnol), Bromelie (allemand).

C’est une espèce herbacée, sempervirente, monocarpique (elle fructifie une seule fois et meurt après), acaule, terrestre, qui possède une rosette de nombreuses feuilles linéaires, rigides, de couleur verte en partie supérieure et gris vert en partie basse, longues jusqu’à 1,5 m, larges de 3 cm et amincies avec une longue épine à l’apex. Les bords des feuilles sont dotés de fortes épines, coupantes et recourbées, longues de 5 mm.

Les feuilles du centre prennent avant la floraison une couleur brillante rouge cinabre. Le scape floral, au centre de la rosette, court et robuste, est recouvert d’un épais duvet blanc et de bractées ressemblant à des feuilles, brillantes et de couleur rouge cinabre, et se termine par une inflorescence composée, c’est-à-dire formée de plusieurs épis qui partent d’un axe central, presque cylindrique, d’un diamètre d’environ 9 cm et d’une longueur de 18 à 20 cm , constituée de bractées repliées vers l’intérieur, d’une couleur allant du rose au rouge et bordées de fortes épines, avec un épais duvet blanc à la base.

La longueur des bractées va en diminuant vers l’apex jusqu’à être, pour celles en partie haute, plus courtes que les fleurs. Celles-ci sont longues de 4 à 5 cm et ont des pétales de couleur violette bordée de blanc et longs d’environ 2,5 cm. Les fruits sont ovoïdes, de couleur verte virant au jaune orangé à maturité, d’un diamètre de 2 cm et d’une longueur d’environ 4,5 cm, comestibles et consommés localement nature ou sous forme de jus. Les graines, nombreuses, sont plates, larges de 5 mm et de couleur noirâtre.

On reproduit cette espèce en semant ses graines, par division ou au moyen des robustes stolons souterrains qu’elle produit. Malgré son inflorescence décorative c’est une espèce relativement peu cultivée à cause de ses dimensions et des fortes épines qui la caractérisent, celles-ci faisant qu’elle est utilisée, en particulier dans ses zones d’origine, pour créer d’efficaces barrières de défense. Dans les mêmes zones la pulpe et le jus des fruits sont employés dans la médecine traditionnelle et les fibres robustes que l’on extrait des feuilles sont utilisées pour fabriquer des cordes, des paniers et des objets artisanaux.

Elle est adaptée à la culture dans les climats tropicaux et subtropicaux semi-arides, voire de type méditerranéen dans la mesure où elle supporte des températures descendant jusqu’à -9 °C, en plein soleil et sur des sols même pauvres à condition qu’ils soient particulièrement drainants vu qu’elle est sujette au pourrissement dû à la stagnation de l’eau, spécialement lorsque celle-ci est associée à de basses températures. Son implantation idéale du point de vue ornemental est celle de grand jardins “désertiques” où l’on doit dans tous les cas prendre soin de son implantation en disposant éventuellement des obstacles propres à limiter son développement, étant donné que cette plante une fois adulte grossit rapidement et s’étend au moyen de ses longs stolons souterrains en réussissant à coloniser de vastes espaces.

Synonymes : Karatas guianensis Baker (1889); Bromelia argentina Baker (1892); Bromelia balansae f. tricolor L.B.Sm. (1967).

 

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