Cacatua galerita

Famille : Cacatuidae

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Texte © D. Sc. Giuliano Russini – Biologiste Zoologiste

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Un cacatua galerita galerita en colère avec sa crête bien visible en érection © G. Mazza

Un cacatua galerita galerita en colère avec sa crête bien visible en érection © G. Mazza

Même un profane reconnaîtrait à première vue, parmi les diverses espèces de Psittaciformes, les membres de la famille des Cacatuidae, à cause de leur originale crête érectile qu’ils dressent ou abaissent à volonté suivant leur état émotionnel. Leurs dimensions varient d’une espèce à l’autre, ce qui est typique de ces oiseaux.

L’idée communément admise est que le cacatoès est un oiseau blanc (comme, par exemple, le Cacatua alba, ou Cacatoès blanc des îles Moluques). Cependant beaucoup d’espèces ne le sont pas : par exemple les Cacatoès noirs et deux autres espèces dont le plumage est enrichi de teintes de couleur rose.

C’est le cas du Cacatoès rosalbin (Eolophus roseicapillus, appelé par d’autres biologistes Cacatua roseicapillus), dont les caractéristiques morphologiques et éthologiques sont si particulières que certains biologistes ornithologues estiment plus correct de le classer dans le genre Eolophus, qui est distinct du genre Cacatua. Le Cacatoès de Leadbeater (Cacatua leadbeateri leadbeateri) lui aussi, est rose, en accord avec la couleur de son ventre, et a une crête tachée d’une bande orange bien apparente, ce qui le fait considérer, non à tort, comme une des espèces les plus belles.

L’objet de cette notice, le bien-connu Cacatoès à huppe jaune (Cacatua galerita galerita or Kakatoe galerita galerita Latham, 1790), à ne pas confondre avec le Cacatoès soufré (Cacatua sulphurea citrinocristata), est, d’un côté, considéré comme un oiseau nuisible par les agriculteurs australiens parce qu’il saccage leurs récoltes de blé, de maïs, de sorgho et autres plantes cultivées tandis que, d’un autre côté, il est très recherché pour leurs collections par les jardins zoologiques, les parcs aquatiques et les particuliers. C’est précisément la raison pour laquelle la CITES tend de plus en plus à s’opposer au commerce de ces oiseaux qui sont très compliqués et délicats et que seul un professionnel – et encore pas toujours – peut réussir à élever correctement et à faire se reproduire en milieu artificiel.

Dans le genre Cacatua, on compte 14 espèces qu’il n’est pas toujours facile de distinguer sinon par leur biotope et leur aire géographique d’appartenance. La sous-espèce Cacatua galerita galerita vit en Australie au sein de populations permanentes. Il existe trois autres sous-espèces dans trois autres aires de l’Océanie. En général les cacatoès de grandes dimensions, comme le Cacatoès à huppe jaune, sont des animaux difficiles à élever. Les garder à la maison n’est pas comme avoir un couple d’Inséparables ou de Diamants à queue rousse. Ces animaux sont mal adaptés à la vie en appartement et ne conviennent donc pas comme animaux de compagnie. Leur chant assourdissant et leur tendance à détruire tout ce qui passe à portée de leur bec grand et fort ont tôt fait d’inciter leurs acquéreurs imprudents à s’en débarrasser ou à les enfermer en permanence dans une cage parfois hors de la maison et sur un balcon où ils dépérissent rapidement et finissent par mourir.

Zoogéographie

Ce sont des oiseaux endémique à l’Australie et ses environs avec 4 sous-espèces:  Cacatua galerita galerita Latham, 1790; Cacatua galerita triton Temminck, 1849; Cacatua galerita eleonora Finsch, 1863; Cacatua galerita fitzroyi Mathews, 1912.

Habitat-Écologie

Les biotopes occupés par les populations permanentes de Cacatua galerita galerita sur le continent australien sont variées. Celles qui vivent dans les zones de la partie Nord de l’Australie ont tendance à être plus arboricoles dans la mesure où elles vivent et se reproduisent dans les secteurs boisés, les forêts collinaires et les montagnes, encore qu’il ne soit pas rare de voir des membres de ces populations adopter un comportement terricole et se déplacer sur le sol à proximité des secteurs habités où ils cherchent à la dérobée des restes de nourriture. Les populations qui habitent les zones du Sud-Est de l’Australie préfèrent vivre dans les savanes, les prairies ou le bush et se caractérisent toutes par une adaptation terricole très nette.

Un pied zygodactyle pour tous usages et un bec très robuste © Giuseppe Mazza

Un pied zygodactyle pour tous usages et un bec très robuste © Giuseppe Mazza

Morphophysiologie

Les dimensions de cet oiseau sont remarquables : les mâles comme les femelles atteignent une longueur de 50 à 55 cm et peuvent vivre jusqu’à 65 ou 70 ans. Leur corps est massif et complètement blanc (les tectrices tant primaires que secondaires sont blanches tout comme les rémiges des ailes). La queue est large et en forme de cœur mais elle n’est pas très longue et a des rectrices inférieures légèrement jaunes.

Le bec, complètement noir chez les deux sexes, est de grandes dimensions et robuste au point de casser facilement la coquille, notoirement très dure, des noix du Brésil. Ils ont des pattes solides et des pieds zygodactyles. Les doigts ont des griffes relativement robustes. L’iris est marron foncé. La crête est large,jaune et porte des plumes étroites. Elle s’ouvre et se referme rapidement, à volonté, quand ils sont en colère ou excités pour quelque raison que ce soit et il est peut-être possible de reconnaître dans ces ouvertures et fermetures un code de communication entre les individus des deux sexes de la même espèce.

Le Cacatua galerita galerita, doit laisser son gros bec en mouvement de façon permanente. Pour cette raison il a besoin en captivité, à l’exemple de ce qui se fait dans la nature, qu’on lui fournisse un billot de bois à écorcer et qu’on y joigne d’autres objets sur lesquels il puisse dépenser son trop-plein d’énergie. Il en résulte que les éleveurs doivent souvent utiliser pour verser l’eau et la nourriture des récipients en terre cuite, ce qui évite qu’ils ne les cassent avec leur bec.

Ils sont à la fois granivores et frugivores. Ils aiment becqueter la nourriture et sont friands de bulbes d’oignon sauvage. Ils ne dédaignent pas les larves de coléoptères. En milieu artificiel leur régime nécessite un apport de végétaux plus important, comme c’est le cas pour les Amazones, par exemple des trognons de choux, des choux-fleurs ou des poivrons. Il est bon de leur donner aussi des noix, des noisettes, des amandes, des noix du Brésil, des pignons et des cacahuètes. Il faut ajouter qu’en raison de leur façon ludique de se nourrir une grande partie des aliments ira finir au fond de la cage et que celle-ci devra donc être nettoyée fréquemment.

De la précédente description de leur livrée comme aussi du fait que l’iris est marron foncé chez les deux sexes on peut déduire qu’ils n’ont aucune forme de dimorphisme sexuel, qu’elle soit permanente ou saisonnière et temporaire. La détermination du sexe se fait donc au moyen du sexage par prélèvement de l’ADN sur les plumes tectrices ou en procédant à une laparoscopie.

Éthologie-Biologie de reproduction

Dans la nature comme en captivité la formation des couples crée des problèmes. Souvent le mâle attaque la femelle qu’ il a choisie si elle n’est pas encore prête à s’accoupler. Cela vaut pour le Cacatua galerita galerita, comme pour le Cacatua sulphurea, le Cacatua ducorpsii et le Cacatua leadbeateri. Les attaques, qui sont soudaines, peuvent même être fatales et ont parfois pour conséquence la cassure de la partie supérieure du bec de la femelle. Ce phénomène peut se produire tant chez les couples nouvellement formés que chez les couples de date ancienne.

À la différence toutefois de la plupart des Psittaciformes, le mâle des Cacatua galerita galerita, collabore avec la femelle pour couver les œufs, en principe pendant le jour. La nichée compte de 2 à 4 œufs qui sont couvés durant environ 28 jours. Les petits restent au nid de 10 à 11 semaines, parfois 12. Les petits du Cacatoès à huppe jaune, comme d’autres espèces de Cacatoès, grandissent lentement. À leur quarante-septième jour de vie, bien que pesant de 450 à 455 gr, ils n’ont pas encore revêtu toutes leurs plumes.

Pendant la durée de la couvaison la mère a en général besoin d’une grande quantité de protéines animales pour reprendre des forces et se maintenir en bonne santé. La CITES n’interdit pas le commerce de cet oiseau encore que son acquisition doive être déclarée s’il est destiné à être élevé par un particulier.

 

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