Calliandra tergemina var. emarginata

Famille : Fabaceae


Texte © Pietro Puccio

 

michel.gif
Traduction en français par Michel Olivié

 

La Callandria tergemina var. emarginata est un arbuste de 1 à 3 m qui sous les tropiques est presque toujours en fleur © Giuseppe Mazza

Callandria tergemina var. emarginata est un arbuste de 1 à 3 m qui sous les tropiques est presque toujours en fleur © Giuseppe Mazza

Cette variété est originaire du Belize, de la Colombie, du Costa Rica, du Guatemala, du Honduras, du Mexique, du Panama, du Salvador et du Venezuela où elle pousse dans les forêts situées sur les rives des fleuves, dans les vallées et sur les versants des montagnes jusqu’à environ 1.000 m d’altitude.

Le nom du genre est la combinaison des mots grecs “kàllos” = beauté et “anér, andros” = homme, mâle, par référence  aux étamines qui sont très apparentes. Le nom de l’espèce est l’adjectif latin “tergeminus, a, um” = triple, par référence aux trois paires de folioles dont se compose la feuille. Le nom de la variété est le participe passé du verbe latin “emarginare” = couper les bords, qui est utilisé en botanique pour qualifier un organe dont l’extrémité est échancrée.

Noms communs : dwarf powderpuff plant, powderpuff plant (anglais), barba de cabro, guamuchilillo, pata de venado, tabardillo (espagnol).

La Calliandra tergemina var. emarginata (Willd.) Barneby (1998) est un arbuste inerme ,sempervirent, haut de 1 à 3 m et dont les  tiges sont cylindriques  et plutôt minces. Les feuilles, portées sur un pétiole long de 0,5 à 3 cm, alternes et  bipennées, ont une paire de folioles obovées-obliques, asymétriques par rapport à la nervure centrale, dotées d’un apex arrondi, obtus ou légèrement émarginé,  longues de 2,5 à 6 cm et une foliole située à la base un peu au-dessus de la ramification et longue de 1 à 2,5 cm. Les feuilles sont d’abord de couleur orange puis d’un vert intense et brillantes.

Les inflorescences, axillaires, en capitules, d’environ 5 cm de diamètre, sont portées sur un pédoncule long de 1,5 à 3 cm et constituées d’une multitude de fleurs hermaphrodites, sessiles, serrées étroitement l’une contre l’autre, qui ont une corolle tubulaire longue d’environ 0,7 cm et des étamines d’une couleur rouge plus ou moins vive et  longues de 2,5 à 3 cm. Les fruits sont des gousses plates fortement pointues à leur extrémité (apiculées), longues de 5 à 10 cm et larges d’environ 0,7 cm, de couleur marron, qui contiennent 6 à 8 graines plates de couleur châtain foncé, ovales à elliptiques, d’environ 0,6 cm de long et de 0,3 cm de large et qui s’ouvrent brusquement à maturité en projetant les graines à une distance de plusieurs mètres. On reproduit cette plante en semant ses graines, qui doivent au préalable être mises dans de l’eau pendant un jour, dans un substrat sableux et riche en humus à la température de 20 à 24°C, la durée de germination étant d’une à trois semaines et la première floraison survenant à partir de la seconde année, et également par bouturage semi-ligneux en été. C’est une espèce qui est d’un grand effet décoratif en raison de son feuillage et de sa floraison abondante et très voyante qui sous les tropiques dure presque toute l’année.

De spectaculaires inflorescences axillaires en capitules de 5 cm de diamètre © Giuseppe Mazza

De spectaculaires inflorescences axillaires en capitules de 5 cm de diamètre © Giuseppe Mazza

On peut la cultiver dans les zones aux climats tropical et subtropical, en plein soleil ou sous un léger ombrage.

Elle résiste, au prix de dégâts du feuillage, jusqu’à environ -2°C et jusqu’à environ -5°C, pendant une très courte période, au niveau des racines et se régénère alors au printemps. Elle a besoin de sols riches en substances organiques, drainants et régulièrement arrosés en période sèche. Du fait de ses dimensions modérées et de sa croissance relativement lente on peut l’utiliser également dans de petits jardins. Elle supporte assez bien les tailles destinées à lui donner un aspect plus compact. On peut aussi la cultiver avec succès dans des pots pour décorer des cours, des patios et des terrasses ainsi que des intérieurs bien éclairés, là où le climat ne permet pas de la cultiver en permanence  à l’extérieur, moyennant des arrosages fréquents et abondants en été et espacés en hiver, mais sans laisser le substrat s’assécher complètement, les températures minimales ne devant pas être inférieures à 15°C. Les apports d’engrais doivent être effectués au printemps de préférence avec des produits à dispersion lente. À cause de ses caractéristiques elle est souvent utilisée comme bonsaï.

Synonymes : Inga emarginata Willd. (1806); Mimosa emarginata Poir. (1810); Inga canescens Cham. & Schltdl. (1830); Mimosa tetraphylla Sesse & Moc. (1831); Inga tetraphylla G.Don (1832); Inga semicordata Bertol. (1840); Calliandra canescens Benth. (1844); Calliandra emarginata (Willd.) Benth. (1844); Calliandra seemannii Seem. (1853); Calliandra tetraphylla (G.Don) Benth. (1875); Feuilleea canescens Kuntze (1891); Feuilleea emarginata Kuntze (1891); Feuilleea seemannii (Seem.) Kuntze (1891); Feuilleea tetraphylla Kuntze (1891); Calliandra rupestris Brandegee (1905); Calliandra purpusii Brandegee (1915); Calliandra langlassei Harms (1921); Calliandra mexicana Brandegee (1922); Anneslia canescens Britton & Rose (1928); Anneslia cruziana Britton & Rose (1928); Anneslia deamii Britton & Rose (1928); Anneslia emarginata (Willd.) Britton & Rose (1928); Anneslia juchitana Britton & Rose (1928); Anneslia langlassei Britton & Rose (1928); Anneslia mexicana Britton & Rose (1928); Anneslia rupestris Britton & Rose (1928); Anneslia seemannii (Seem.) Britton & Rose (1928); Anneslia sinaloana Britton & Rose (1928); Anneslia yucatanensis Britton & Rose (1928); Calliandra cruziana Standl. (1929); Calliandra deamii (Britton & Rose) Standl. (1929); Calliandra yucatanensis (Britton & Rose) Standl. (1929); Calliandra sinaloana Standl. (1933); Calliandra tolimensis Uribe (1942); Calliandra uribei Killip & Dugand (1944).

 

→ Pour apprécier la biodiversité au sein de la famille des FABACEAE cliquez ici.