Calloplesiops altivelis

Famille : Plesiopidae

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Texte © Giuseppe Mazza

 

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Traduction en français par Serge Forestier

 

Prudent et craintif le Poisson-comète à longues nageoires (Calloplesiops altivelis) vit, avec une discontinuité qui n'est peut-être qu'apparente, dans l'Indo-Pacifique tropical

Prudent et craintif le Poisson-comète à longues nageoires (Calloplesiops altivelis) vit, avec une discontinuité qui n’est peut-être qu’apparente, dans l’Indo-Pacifique tropical © Mark Rosenstein

L’insolite et spectaculaire Poisson-comète (Calloplesiops altivelis Steindachner, 1903) appartient à la classe des Actinopterygii, les poissons à nageoires rayonnées, à l’ordre des Perciformes et à la famille des Plesiopidae qui ne compte que 11 genres et 38 espèces, des animaux à bien des égards similaires aux serranidés, d’où le surnom italien de Mérou-comète.

Le nom de genre “calloplesiops” vient du grec “kállos” = beauté, “plesios” = proche et “opsis” = aspect, en somme, un poisson qui incarne étroitement le concept de beauté.

On pourrait aussi dire, cependant, qu’il dérive de “kállos” = beauté, et de “plesiops”, le genre Plesiops qui appartient à la même famille des Plesiopidae.

Il n'est pas en effet facile à voir car il mesure moins de 20 cm, y compris sa longue nageoire caudale, et reste caché dans un abri toute la journée en ne chassant que la nuit

Il n’est pas en effet facile à voir car il mesure moins de 20 cm, y compris sa longue nageoire caudale, et reste caché dans un abri toute la journée en ne chassant que la nuit © Mark Rosenstein

Plesiops a été le premier genre à être décrit par Oken en 1817, lequel fut suivi par les genres Paraplesiops (Bleeker, 1875) = similaire à un Plesiops, Acanthoplesiops (Regan, 1912) = Plesiops épineux, et encore notre Calloplesiops (Fowler & Bean, 1930) que nous pourrions donc traduire par Plesiops splendide.

Celui de l’espèce altivelis dérive du latin “altus” = haut et “velis” = voiles, par conséquent, avec des “hautes voiles” en référence évidente aux nageoires.

Zoogéographie

Il est présent dans les eaux tropicales de l’Océan Indien et du Pacifique.

C'est un carnivore, une sorte de mérou miniature, qui se nourrit surtout de petits poissons et de petits crustacés benthiques

C’est un carnivore, une sorte de mérou miniature, qui se nourrit surtout de petits poissons et de petits crustacés benthiques © François Libert

A titre indicatif, on le trouve de l’Afrique orientale à la Mer Rouge, aux Seychelles et aux Maldives, dans l’Archipel des Chagos, à l’île Christmas, en Australie, en Indonésie, en Nouvelle-Guinée, en Micronésie, aux Philippines, à Taiwan, en Chine et jusqu’au sud du Japon. À l’est, il est chez lui aux Kiribati et aux Tuamotu. Vers le sud il atteint Vanuatu, les Fidji et les Tonga. La distribution, qui montre des zones de discontinuité, est probablement plus vaste, car c’est un petit poisson, prudent et réservé, qui tombe difficilement dans les filets.

Il passe toute la journée dans une tanière et n’est actif que la nuit, quand, grâce à ses dessins mimétiques, il est pratiquement invisible.

Écologie-Habitat

Il vit entre les rochers et les coraux, jusqu’à 50 m de profondeur, passant d’une cachette à une autre.

Les femelles pondent 300 à 500 œufs qu'elles collent au substrat avec des fils adhésifs et surveillent le nid 5 à 6 jours jusqu'à l'éclosion

Les femelles pondent 300 à 500 œufs qu’elles collent au substrat avec des fils adhésifs et surveillent le nid 5 à 6 jours jusqu’à l’éclosion © Benoit Lallement

Morphophysiologie

La taille du corps, comprimé sur les côtés et doublé par les nageoires, ne dépasse pas 20 cm. La livrée, presque noire avec des reflets bruns, est constellée de points blancs et de dessins qui, dans la pénombre, trompent les prédateurs.

Compte tenu de la forme, on ne sait pas où sont la tête et la queue, et un faux œil, dessiné sur la dorsale, évoque, entre les rochers, la tête inquiétante d’une murène aux aguets, Gymnothorax meleagris qui a plus ou moins le même dessin.

Il n’a qu’une nageoire dorsale avec 11 rayons épineux et 8 à 10 rayons inermes, similaire, mais plus grande que l’anale qui compte 3 rayons épineux et 9 mous. Les nageoires pectorales comportent 17 à 20 rayons inermes et les ventrales sont très allongées avec 1 épine et 4 rayons mous.

Beau, facile à nourrir et à reproduire, il est parfois élevé et et vendu pour les aquariums domestiques sous le nom de Betta splendens de mer à cause d'une certaine ressemblance des nageoires

Beau, facile à nourrir et à reproduire, il est parfois élevé pour les aquariums domestiques sous le nom de Betta splendens de mer à cause d’une certaine ressemblance © Giuseppe Mazza

La caudale, majestueuse et arrondie, se superpose au lobe postérieur de l’anale et de la dorsale pour une continuité parfaite du dessin. Jusqu’à l’iris qui est tacheté et il en résulte que l’œil est pratiquement invisible. Des halos bleus entourent souvent les taches blanches. Le faux œil à côté de la queue montre, en bas, une petite barre orange, présente également, en position spéculaire, sur la nageoire anale ; couleur qui se retrouve aussi sur les pectorales et sur le bord des ventrales. La bouche est modérément protractile, avec de petites dents pointues sur les mâchoires et quelques dents palatines et sur le vomer.

Éthologie-Biologie reproductive

A son échelle, le poisson-comète suit, comme les vrais mérous, un régime carnivore, pillant crustacés et petits poissons. En aquarium le nourrir n’est pas un problème, mais à part sa splendide livrée c’est un poisson qui ne donne que de rares satisfactions car il se cache pendant le jour et timide comme il est, dans un milieu restreint, il est sans cesse stressé par les autres hôtes, prêts à lui ôter la nourriture de la bouche.

Mais ce n'est pas un poisson très attrayant car il reste caché tout le jour et ne sort de son repaire que lorsque les propriétaires dorment

Mais ce n’est pas un poisson très attrayant car il reste caché tout le jour et ne sort de son repaire que lorsque les propriétaires dorment © Giuseppe Mazza

Les femelles pondent 300 à 500 œufs, collés par des fils adhésifs au substrat, et elles montent la garde au nid. L’éclosion a lieu au bout de 5 à 6 jours à environ 26 °C.

Calloplesiops altivelis se reproduit assez aisément en captivité où il peut vivre même une décennie. Il serait trop couteux de le pêcher et les exemplaires du commerce proviennent donc, d’une façon générale, d’élevages. Dans la nature, les populations peuvent doubler en 1,4 à 4,4 années. L’index de vulnérabilité à la pêche, très bas, est de 10 sur une échelle de 100.

Synonymes

Barrosia barrosi Smith, 1952; Callopresiops altivelis Steindachner, 1903; Plesiops altivelis Steindachner, 1903.

 

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