Carapa guianensis

Famille : Meliaceae


Texte © Pietro Puccio

 

michel.gif
Traduction en français par Michel Olivié

 

Native des Caraïbes et de l'Amérique du Sud tropicale et vivant dans les forêts pluviales et le long des fleuves, la Carapa guianensis est un arbre de 20 à 50 m aux racines tabulaires et au tronc de 0,6 à 1,5 m de diamètre © Giuseppe Mazza

Native des Caraïbes et de l’Amérique du Sud tropicale et vivant dans les forêts pluviales et le long des fleuves, la Carapa guianensis est un arbre de 20 à 50 m aux racines tabulaires et au tronc de 0,6 à 1,5 m de diamètre © Giuseppe Mazza

Cette espèce est originaire du Belize, du Brésil, de la Colombie, de Cuba, du Costa Rica, de l’Équateur, de la Grenade, de la Guadeloupe, du Guatemala, du Guyana, de la Guyane française, du Honduras, de la Martinique, du Nicaragua, du Panama, du Pérou, de la République dominicaine, de St-Vincent-et-les-Grenadines, du Surinam, de Trinité-et-Tobago et du Venezuela où elle vit dans les forêts pluviales d’arbres sempervirents ou à feuilles semi-caduques et dans les forêts marécageuses où elle représente parfois l’espèce dominante, principalement le long des rives des cours d’eau, depuis le niveau de la mer jusqu’à environ 1.200 m d’altitude.

Le nom du genre est celui qui est utilisé par les Kali’nas (autrefois appelés Galibis par les Européens), une population indigène des côtes caraïbes de l’Amérique du Sud. Le nom latin de l’espèce : “guianensis” = de la Guyane fait référence au lieu d’origine de l’exemplaire-type à partir duquel cette espèce a été décrite.

Noms communs : andiroba, Brazilian mahogany, crabwood, royal mahogany (anglais), andiroba, carapa, bois rouge (français), andiroba, andiroba branca, andiroba-do-igapo, andiroba-saruba, canapé carapa, carapinha, castanha-mineira, iandiroba, iandirova, nandiroba (portugais-Brésil), andiroba, andiroba vermelha, cabrima de guiana, caobilla, cedro cobano, cedro macho, mazabalo (espagnol), Läuseholz (allemand).

La Carapa guianensis Aubl. (1775) est un arbre à feuilles caduques ou semi-caduques, haut de 20 à 50 m, au tronc droit et cylindrique de 0,6 à 1,5 m de diamètre, doté à sa base de racines tabulaires (des racines aplaties qui sont comparables à des contreforts et qui aident à soutenir les grands arbres) hautes jusqu’ à 2,5 m, à l’écorce grisâtre ou brun grisâtre et fissurée de façon irrégulière.

Les feuilles, portées sur un pétiole long de 30 cm, sont alternes, paripennées, longues de 30 à 60 cm avec 4 à 9 paires de folioles opposées ou subopposées, oblongues-ovées au bord entier et à l’ apex pointu, longues de 10 à 30 cm et larges de 4 à 7 cm, coriaces, de couleur vert intense et brillant en partie supérieure, mat en partie basse. Les inflorescences sont des panicules axillaires ou subterminaux. Elles sont droites, longues de 20 à 60 cm, et ont des fleurs unisexuées subsessiles disposées sur la même inflorescence, d’environ 1 cm de diamètre, parfumées, avec un calice vert clair à 4 (ou 5) lobes longs d’environ 1 mm, 4 (ou 5) pétales de couleur blanche ou crème, obovés à elliptiques, d’environ 5 mm de long, et un tube staminal long d’environ 3 mm.

Le fruit est une capsule ligneuse déhiscente sous-sphérique, quadrangulaire, de 9 à 14 cm de diamètre, à 4 lobes dont chacun contient 2 à 4 graines placées de biais, de couleur marron clair et au goût particulièrement amer. Ces graines peuvent flotter et sont dispersées principalement par l’eau.

On reproduit cette plante en semant ses graines, qui doivent être fraîches vu que leur capacité à germer est de courte durée, dans un terreau riche en substances organiques maintenu humide à la température de 26 à 28 °C. La durée de germination est d’environ trois semaines. Cette durée peut être ramenée à une semaine avec scarification. On peut aussi recourir au bouturage.

Feuilles oblongues-ovées de 30 cm. Inflorescences de 20-60 cm. Le bois, dur et de couleur rose clair à brun rougeâtre devenant foncé avec le temps, est durable et facile à travailler. Il est souvent utilisé en remplacement de l’acajou. L’huile extraite des graines est employée par l’industrie cosmétique et a des vertus médicinales © Giuseppe Mazza

Feuilles oblongues-ovées de 30 cm. Inflorescences de 20-60 cm. Le bois, dur et de couleur rose clair à brun rougeâtre devenant foncé avec le temps, est durable et facile à travailler. Il est souvent utilisé en remplacement de l’acajou. L’huile extraite des graines est employée par l’industrie cosmétique et a des vertus médicinales © Giuseppe Mazza

C’est un arbre imposant à la croissance rapide qui est adapté exclusivement aux régions tropicales et subtropicales humides où la pluviosité annuelle est élevée. Il a besoin d’une exposition en plein soleil pour pousser dans les meilleures conditions ou d’un ombrage léger. Il n’est pas particulièrement exigeant en ce qui concerne les sols, qui peuvent même être marécageux, mais préfère ceux qui sont riches en substances organiques. Il est souvent utilisé dans ses lieux d’origine comme plante ornementale. Le bois, de couleur rose clair à brun rougeâtre et qui devient plus foncé avec le temps, est dur, résistant, durable, facile à travailler et résistant aux termites. Il peut être utilisé en remplacement de l’acajou (Swietenia macrophylla) pour la fabrication de meubles de prix, dans la construction des habitations pour la réalisation d’encadrements, de parquets, d’escaliers et de cloisons et pour la fabrication de parties intérieures d’embarcations et de véhicules.

L’huile extraite des graines est utilisée dans l’industrie des cosmétiques et des savons, pour la confection de bougies inodores employées comme insectifuges et, localement, pour l’éclairage. De même que l’écorce et les feuilles elle est utilisée depuis des temps reculés dans la médecine traditionnelle, en particulier celle des tribus amazoniennes, pour le traitement des maladies de peau et comme analgésique, anti-inflammatoire, antipyrétique et anti-bactérien.

Synonymes : Persoonia guareoides Willd. (1799); Carapa latifolia Willd. ex C.DC. (1878); Granatum guianense (Aubl.) Kuntze (1891); Guarea mucronulata C.DC. (1917); Carapa macrocarpa Ducke (1922).

 

→ Pour apprécier la biodiversité au sein de la famille des MELIACEAE cliquez ici.