Ciconia ciconia

Famille : Ciconiidae

GIULIANO.gif
Texte © D. Sc. Giuliano Russini – Biologiste Zoologiste

 

michel.gif
Traduction en français par Michel Olivié

 

Ciconia ciconia col piccolo nel nido.

Une cigogne blanche (Ciconia ciconia) avec un petit dans le nid © Giuseppe Mazza

Les Cigognes, qui appartiennent au genre Ciconia, sont de grands échassiers qui se distinguent des autres espèces européennes par les grandes dimensions de leur bec qui est long et pointu et en même temps solide et massif.

Pour le reste ce sont des oiseaux assez comparables aux Hérons qui appartiennent à la famille des Ardeidae mais toutes les parties de leur corps présentent une plus grande solidité qui est nettement apparente et, parmi elles, surtout le cou qui est manifestement plus robuste.

D’autre part le doigt arrière de leurs pattes, au lieu de se trouver au même niveau que les autres doigts, est implanté nettement plus haut.

Il est encore plus aisé pour les biologistes ornithologues de distinguer en vol les cigognes des hérons car les premières volent avec le cou tendu alors que les seconds le gardent serré contre leur corps.

Il y a en Europe deux espèces de cigognes, la Cigogne blanche ou européenne (Ciconia ciconia Linnaeus, 1785) dont il sera question dans cette fiche et la Cigogne noire (Ciconia nigra) qui sont identiques quant à leur aspect et à leurs dimensions mais qu’il est facile de distinguer grâce à la couleur de leur livrée. Les comportements sont assez différents entre ces deux espèces pourtant étroitement apparentées sur le plan phylogénétique, surtout au niveau de leurs contacts avec les hommes.

La Cigogne blanche (Ciconia ciconia) est une espèce qui appartient à la classe des Oiseaux (Aves), à la sous-classe des Ornithures (Ornithura), au super-ordre des Carénés (Carenata), à l’ordre des Ciconiformes (Ciconiformes), à la famille des Ciconiidés (Ciconiidae) et au genre Cigogne (Ciconia).

Zoogéographie

La Cigogne blanche est de loin l’espèce la plus connue de son genre. Ces oiseaux sont des voiliers très endurants. Ils effectuent de longues migrations saisonnières en se déplaçant au sein de vastes formations en forme de U renversé. Ils passent l’été en Europe centrale et septentrionale où ils nidifient et se rendent ensuite l’hiver dans leurs quartiers d’hivernage en Afrique.

Les biologistes ont confirmé il y a de cela plusieurs décennies que les cigognes, et plus précisément la Cigogne blanche, migrent en Afrique non pour échapper à la froidure de l’hiver européen qu’elles pourraient très bien supporter (comme le prouvent les individus laissés à l’extérieur dans les jardins zoologiques) mais pouvoir se procurer de la nourriture en quantité suffisante.

Les cigognes sont muettes et se saluent en claquant du bec © Giuseppe Mazza

Écologie-Habitat

Cette espèce est bien connue depuis les temps anciens pour sa familiarité avec les habitations humaines. En effet pour construire son grand nid elle préfère aux arbres les toits et les cheminées des maisons.

Cette habitude jointe à sa fidélité conjugale avérée (c’est en effet une espèce monogame dont les couples sont stables et ne se séparent qu’à la mort de l’un des deux partenaires), à la constance avec laquelle elle retourne chaque année à son ancien nid et à son activité de chasseuse d’animaux nuisibles pour l’homme et l’agriculture ont fait qu’elle a toujours été bien acceptée par l’homme qui à toutes les époques a considéré comme de bon augure sa présence sur le toit de son habitation et à jugé criminel le fait de la tuer.

S’agissant de l’ethnologie et des légendes cet oiseau est associé à la naissance des enfants et donc à des faits survenant sous d’heureux auspices.

De nos jours les habitants des pays du Nord de l’Europe, en particulier les Hollandais et les Allemands, non seulement tolèrent la présence des cigognes sur leur propre maison mais facilitent leur installation en disposant sur le toit des caisses ou des couvertures pour permettre à ces oiseaux d’aménager leur nid plus facilement. Ces dernières années on a aussi observé en Italie, en France et en Espagne un comportement analogue.

Ces superbes échassiers, de plus, sont très sociables et peuvent facilement être domestiqués si on les élève quand ils sont petits mais ils ne résistent pas à l’instinct inné et puissant de la migration qui les pousse à s’envoler à l’automne pour se joindre aux grandes bandes de cigognes sauvages.

À la belle saison, toutefois, ils retournent invariablement à leur point de départ et se montrent contents de retrouver la vie de famille en exprimant leur joie au moyen de bruits secs qu’ils produisent en claquant les deux mandibules de leur grand bec rouge, un comportement que les éthologues anglo-saxons appellent ” Bill Clattering”. Le même son est produit chaque fois qu’un mâle retourne au nid après avoir trouvé un peu de nourriture. La cigogne, en effet , ne peut émettre de cris car elle est muette.

C’est une espèce pratiquement omnivore. Elle se nourrit aussi bien d’amphibiens que de poissons, d’invertébrés aquatiques et terrestres, de gros insectes, de reptiles tels que des lézards (quand elle est en Afrique aussi de crocodiles à peine nés), de petits rongeurs et complète son régime avec des baies, des graines et des pousses. Elle se nourrit aussi de charognes qu’elle dépèce. En Afrique il n’est pas rare de les apercevoir autour du cadavre de gros vertébrés après en avoir chassé même les redoutables vautours.

Ciconia ciconia in autunno migra in Africa.

En automne elles migrent vers l’Afrique non à cause du froid mais par manque de nourriture © Giuseppe Mazza

Morphophysiologie

Le plumage de la Cigogne blanche est effectivement blanc sur presque tout son corps mais on distingue bien une grande bande noire sur les tectrices et les rémiges.

Les pattes et le bec, par contre, ont une belle couleur rouge vif.

Sa longueur totale atteint un mètre dont près de 20 cm pour le bec et environ 25 cm pour la queue.

Elle ne présente aucun signe de dimorphisme sexuel.

Éthologie-Biologie reproductive

Les deux parents de cette espèce aviaire consacrent des soins parentaux assidus à l’élevage de leurs petits.

À l’arrivée du printemps (mars-avril) les deux parents construisent un grand nid qui atteint jusqu’à 1,5 m de diamètre.

À la campagne, en terrain découvert, ils utilisent comme support un arbre ou un rocher ou sinon , comme déjà indiqué, les cheminées, les toits des habitations et même les pylônes des réseaux électriques.

Le nid est formé de petites branches, de brins d’herbe et de boue. La femelle y pond 3 à 4 œufs, gros et de couleur blanc sale, qui sont couvés par les deux parents pendant 35 à 38 jours. Après l’éclosion  le mâle et la femelle prennent l’un et l’autre soin de leurs petits et se préoccupent de les nourrir. Les poussins apprennent à voler à l’âge d’environ 70 à 75 jours.

L’UICN a accordé à cette espèce le statut de “préoccupation mineure” (“Least Concern“).

 

→ Pour apprécier la biodiversité au sein des CICONIIFORMES cliquez ici.