Copernicia hospita

Famille : Arecaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Serge Forestier

 

Fréquent à Cuba et en culture, Copernicia hospita atteint 8 m de hauteur © Giuseppe Mazza

Fréquent à Cuba et en culture, Copernicia hospita atteint 8 m de hauteur © Giuseppe Mazza

L’espèce est endémique de Cuba où elle est présente, sur presque tout le territoire de l’île, dans les forêts ouvertes et la savane côtière semiaride à basse altitude.

Le genre est dédié à l’astronome polonais Niccolò Copérnico (1473-1543) ; l’étymologie du nom spécifique, le substantif latin “hospita, ae” = hôtesse, qui n’a pas été spécifiée par l’auteur, est considérée comme se référant à la masse de feuilles sèches persistantes qui donne l’hospitalité à de petits animaux.

Noms communs : Cuban wax palm (anglais) ; guano cano, jata, palma jata, yarey,yarey hediondo, yarey de sabana (Cuba).

Copernicia hospita Mart. (1838) est une espèce monoïque très variable, dressée, solitaire, rarement avec des pousses basales, mesurant dans la nature 4-8 m, au stipe cylindrique, de 15-30 cm de diamètre, recouvert par les bases foliaires persistantes chez les plantes jeunes, lisse et grisâtre chez les adultes.

Les feuilles, sur un pétiole pourvu aux marges de robustes épines recourbées, longues de 0,8-1 m et larges de 4-5 cm, sont palmées, orbiculaires, sans épines aux marges, de couleur gris-vert à bleuâtre et recouvertes d’une plus ou moins épaisse patine cireuse blanc-grisâtre des deux côtés.

Le limbe foliaire est incisé en 60-70 segments linéaires-triangulaires rigides à apex acuminé et à marges légèrement dentées, mesurant au centre jusqu’à plus de 1m de longueur, réunis à la base sur environ la moitié de leur longueur.

Inflorescences entre les feuilles (interfoliaires) qui se projettent vers l’extérieur du feuillage, mesurant jusqu’à environ 2,5 m de longueur, à 6 ordres de ramification recouvertes d’une pubescence blanchâtre et à rachillets florifères, longs de 0,8-2 cm, densément poilus. Fleurs hermaphrodites rapprochées, généralement solitaires, moins fréquemment par paires, longues d’environ 0,5 cm, de couleur crème, à corolle campanulée trilobée recouverte extérieurement de poils courts et épais, 3 carpelles et 6 étamines aux larges filaments réunis à la base. Les fruits, se développant généralement à partir d’un seul carpelle, sont globuleux, de 1,8-2 cm de diamètre, de couleur noire à maturité, ne contenant qu’une seule graine globuleuse d’environ 1,5 cm de diamètre.

Les inflorescences ramifiées, longues jusqu’à 2,5 m, portent une multitude de fleurs hermaphrodites de couleur crème © Giuseppe Mazza

Les inflorescences ramifiées, longues jusqu’à 2,5 m, portent une multitude de fleurs hermaphrodites de couleur crème © Giuseppe Mazza

La reproduction se fait par les graines, préalablement immergées dans l’eau pendant deux-trois jours, dans un substrat sableux drainant maintenu humide à une température de 26-28 °C, avec des temps de germination à partir d’un mois.

Espèce à croissance lente courante dans la nature et également en culture, pour la couleur particulière de ses feuilles et l’épaisse cire qui les recouvre, plus que toute autre espèce cubaine, semblable au moins connu Copernicia glabrescens qui diffère, outre par l’absence de poils sur les ramifications de l’inflorescence, par les feuilles vertes et l’absence totale ou presque de patine cireuse.

Elle est d’un grand effet ornemental et paysager en tant que spécimen isolé ou en groupes dans les jardins des régions au climat tropical, subtropical et marginalement tempéré chaud plus doux, où les adultes peuvent supporter des valeurs occasionnelles de température voisines de -1 °C, à condition qu’elles soient de courte durée.

Les fruits globuleux, de 1,8-2 cm de diamètre, sont noirs à maturité et ne contiennent qu’une graine ronde de 1,5 cm © Giuseppe Mazza

Les fruits globuleux, de 1,8-2 cm de diamètre, sont noirs à maturité et ne contiennent qu’une graine ronde de 1,5 cm © Giuseppe Mazza

Elle nécessite le plein soleil dès les premiers stades de la croissance et n’est pas particulièrement exigeante en termes de sol, de légèrement acide à légèrement alcalin, pourvu qu’il soit parfaitement drainant ; bien enraciné elle peut supporter des périodes de sécheresse, mais se développe mieux si elle est régulièrement irriguée dans les zones caractérisées par de longues saisons chaudes et sèches. Des fertilisations avec des produits équilibrés contenant des microéléments à libération lente sont utiles pour une croissance plus rapide et un aspect plus luxuriant. Elle tolère les aérosols salins, et peut donc être utilisée dans les jardins à proximité de la mer.

Les feuilles sèches sont utilisées comme couverture pour les habitations rurales et pour fabriquer des chapeaux, des sacs, des paniers, des balais et autres objets artisanaux d’usage courant ; les stipes, résistants et durables, sont utilisés dans la construction et pour faire des clôtures.

Synonymes : Copernicia escarzana León (1931).

 

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