Crotalus adamanteus

Famille : Viperidae

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Testo © Dr. Gianni Olivo

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Crotalus adamanteus, Viperidae, Crotalinae

Le Crotalus adamanteus peut dépasser 2 m de long et a des crochets à venin de 3 cm © Giuseppe Mazza

Le Crotale diamantin de l’Est ou Eastern diamondback (Crotalus adamanteus Palisot de Beauvois, 1799) est un des plus connus, des plus fameux et des plus malfamés serpents à sonnette du Nouveau Monde et certainement un des plus grands crotalidés aujourd’hui classés dans la famille des vipéridés (Viperidae)et la sous-famille des crotalinés (Crotalinae), considérés autrefois comme un groupe à part.

Comme tous les vipéridés,  les plus évolués parmi les serpents venimeux,  il possède de longs crochets à venin qu’il peut replier sur le palais et qui sont situés sur sa partie antérieure (serpents solénoglyphes). C’est pourquoi, étant donné sa grande longueur qui est en moyenne de 90 à 190 cm (le record étant de 243 cm),  les “dents du venin”, creusées d’un canal comme des aiguilles à injection, peuvent atteindre une longueur de 3 cm et être capables d’inoculer profondément de fortes doses de venin même à travers des vêtements légers.

Ajoutons à cela un tempérament irritable et une forte tendance à mordre à la moindre provocation et nous obtiendrons un des plus grands serpents venimeux de l’Amérique du Nord et surtout un de ceux qui peuvent causer la mort d’êtres humains.

Comme son nom le laisse entendre sa livrée est caractérisée par des motifs dorsaux en forme de diamant et de losange, de couleur foncée (noire ou marron) et encadrés par une mince rangée d’écailles claires, en général de couleur crème. Ces motifs se détachent sur la couleur de fond du corps qui peut être beige, rougeâtre, noisette ou jaunâtre.

Sa tête est grande, large, aplatie et  nettement distincte du cou. Elle présente dans sa partie supérieure un mélange d’écailles grandes et petites comme les autres Crotalus mais à la différence des crotales pygmées et de la Massasauga (Sistrurus) dont la tête est recouverte d’écailles de grandes dimensions.

Son œil, placé très en avant, a une pupille verticale. Les fossettes thermo-réceptrices sont bien visibles. Elles lui servent à localiser les proies à sang chaud même dans l’obscurité ou quand elles ne sont pas en mouvement : pour cette raison les crotalidés sont appelés “pit vipers” ou vipères à fossettes.

La “sonnette” qui a valu son nom pittoresque à tout le groupe, souvent de façon inappropriée vu qu’il existe des crotalidés dépourvus de cet …accessoire, est un organe sonore constitué de segments de tissu corné enfilés comme les perles d’un collier de façon relativement lâche, suffisamment pour qu’ils puissent  s’entrechoquer  quand la queue est agitée rapidement.

Le son produit varie en fonction des dimensions.  Naturellement plus le serpent est grand plus le bruit sera audible,  même de loin. Chez les espèces plus petites il peut rappeler le bourdonnement d’une abeille mais chez un grand “diamondback” il ressemble plus à la stridulation d’une gigantesque sauterelle ou, mieux encore, à cette divertissante rafale de mitrailleuse qui plaisait tant aux enfants (du moins à ceux qui étaient enfants quand je l’étais moi-même) et que l’on obtenait en fixant une carte à jouer à la fourche d’une bicyclette de telle façon que le passage des rayons la fasse vibrer.

Crotalus adamanteus, Viperidae, Crotalinae

Irritable et agressif il est très dangereux parce qu’il peut injecter profondément de grandes quantités de venin © Giuseppe Mazza

Dans certains cas également le bruit est comparé à une émission de vapeur ou à d’autres sons si bien que les descriptions et les comparaisons de ceux qui ont rencontré ce serpent sont très discordantes et liées non seulement à la taille de l’animal décrit mais aussi à l’imagination de chacun.

Chez les individus très jeunes la sonnette est presque une ébauche qui ressemble à un nœud ou à un bouton mais par la suite il s’y ajoute chaque année 2 à 4 segments au moment des “mues”. Les segments les plus anciens peuvent devenir fragiles et se détacher.

Le territoire de ce serpent comprend le Sud-Est des États-Unis, y compris la Floride, la Louisiane, la Caroline du Sud et  le bassin du Mississippi. Le crotale diamantin de l’Est est à son aise dans une grande variété d’habitats, depuis les bois de conifères à ceux constitués de diverses variétés de palmiers et des zones marécageuses ou détrempées à celles semi-arides. Bon nageur il s’aventure aussi en mer et a atteint et colonisé des petites îles au large de la côte de la Floride (les keys de la Floride). Les proies dont il se nourrit vont des rongeurs aux oiseaux ainsi que  d’autres reptiles à des batraciens.

Il s’agit d’un animal qui préfère souvent affronter une menace supposée plutôt que s’enfuir. Le fait est que la vue de ce gros serpent lové dans un grand empilement de spires puissantes, la tête levée et tirée en arrière, prête à bondir en avant et la queue également levée et agitée rapidement de façon  à produire le fameux crépitement d’avertissement est un spectacle qu’il est difficile d’oublier.

Son venin, même s’il est moins puissant que celui d’autres espèces, est produit et inoculé en grande quantité. C’est pourquoi une éventuelle morsure (mis à part les cas de morsure sèche où le reptile n’inocule pas de venin) est un accident grave, surtout s’il se produit dans des zones isolées et éloignées d’un centre habité.

Le venin, qui n’est autre que de la salive modifiée, a divers effets. Celui qui prédomine est l’effet cytotoxique qui entraîne la destruction des tissus, des nécroses et des gangrènes. L’œdème (l’extravasation de plasma dans les tissus à partir des capillaires) est souvent important. En plus de conduire à un manque d’irrigation sanguine du fait d’un mécanisme compressif à l’intérieur des fibres musculaires avec l’apparition possible de gangrènes il peut provoquer un choc hypovolémique.

L’action sur les vaisseaux et la coagulation peut causer des hémorragies et des thromboses et la réabsorption de substances toxiques à partir des zones nécrotiques peut dans certains cas endommager les reins et causer une insuffisance rénale.

De grandes quantités de sérum sont nécessaires dans les cas d’empoisonnement sérieux. Tout retard peut, quoi qu’il en soit, se traduire par des dommages et des séquelles permanentes même si le sérum à sauvé la vie du patient.

 

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