Crotalus horridus

Famille : Viperidae

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Texte © Dr. Gianni Olivo

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Crotalus horridus atricaudatus, Crotale des bois

Un Crotalus horridus atricaudatus. Même s’il dépasse 150 cm il est peu agressif. Il reste immobile ou s’enfuit © Giuseppe Mazza

Le Crotale des bois (Crotalus horridus Linnaeus, 1758), appelé aux États-Unis Timber rattlesnake ou Canebrak rattlesnake, comporterait, selon certains, des sous-espèces telles que le Crotalus horridus atricaudatus mais tous les spécialistes ne sont pas d’accord. Pisani, dans les années 70, a en effet fait observer que ces variantes n’étaient pas assez importantes pour justifier la création de sous-espèces.

On ne peut nier, quoi qu’il en soit, l’existence de variations dans les livrées, souvent liées aux zones géographiques, et plus précisément : une variante jaune avec une couleur de fond jaunâtre sur laquelle se détachent des bandes transversales foncées alors que la queue tend souvent à être plus foncée que le reste du corps et qui est caractéristique des zones situées le plus au Nord (le Canada par exemple), une variante méridionale avec une couleur de fond rougeâtre ou de couleur saumon qui contraste avec des taches foncées, souvent en forme de V, entaillées dans le sens de la longueur par une bande dorsale rougeâtre ou marron, une variante occidentale qui occupe la bande centrale du continent avec une couleur de fond tendant vers le gris et enfin une variante mélanique.

Ce sur quoi tout le monde est d’accord à mon avis c’est le nom vulgaire, ou plutôt les noms vulgaires, qui se réfèrent à certains des habitats préférés de ce reptile : les bois, les forêts, les zones arborées et les plantations de cannes à sucre. C’est un serpent de l’Amérique du Nord qui possède une aire de répartition qui est vaste mais limitée à la moitié Est du continent depuis le Canada (Ontario) au Nord jusqu’à l’Est du Texas et à la Floride au Sud en passant par les États de New-York, du New-Hampshire, du New-Jersey, du Minnesota, du Kentucky, de l’Indiana, de la Caroline du Nord, de la Virginie, etc…

C’est le seul crotale ainsi qui atteint le Nord-Est. Il s’adapte aussi bien à la plaine qu’à la montagne mais a une nette préférence pour les régions boisées. Dans les zones septentrionales de grandes concentrations de ces serpents (jusqu’à plus de 100 individus) hibernent souvent ensemble dans des “tanières” communes qu’ils partagent souvent avec les Mocassins à tête cuivrée (Agkistrodon contortrix) qui sont des crotales dépourvus de “sonnette”.

Crotalus horridus, Crotale des bois

Il hiberne dans des abris communs regroupant jusqu’à 100 individus souvent mélangé avec l’Agkistrodon contortrix © Giuseppe Mazza

Ces abris sont d’habitude situés sur des versants orientés au Sud où en hiver le soleil fournit un peu de chaleur. Au printemps et en été les reptiles sortent et se dispersent sauf pour ensuite se regrouper à l’arrivée des premiers froids.

Les caractéristiques physiques sont assez semblables à celles des autres serpents à sonnette : la tête est déprimée, large et distincte du corps, les yeux sont placés plutôt vers l’avant et ont une pupille verticale, les fossettes sont sensibles à la chaleur et servent à localiser les proies, la sonnette est bien apparente, etc…

Les dimensions sont importantes : en moyenne 90 à 150 cm de long, le record étant de 190 cm. Les crochets à venin ont une longueur notable (2 cm). Le Crotale des bois a cependant un tempérament beaucoup moins agressif que d’autres espèces. Il est même qualifié par certains de “placide” et pour cette raison il est responsable d’un très faible nombre d’accidents.

Sa raréfaction qui a été signalée par de nombreuses personnes pourrait en réalité être liée aussi à des raisons biologiques. Il s’agit en effet d’une espèce qui a une longue durée de vie (jusqu’à 20 ans)  et dont le taux de reproduction est faible.

La femelle ne procrée pas avant l’âge de 10 ou 12 ans et ne met au monde qu’une douzaine de petits déjà vivants ( espèce ovovivipare) après quoi elle n’est plus gravide pendant au moins 2 ans (parfois même 4 ou 6 ans). Par conséquent, durant toute son existence,  les “nichées” pourront être au maximum de cinq ou six et parfois seulement d’une ou deux.

Si l’on s’approche de lui le Timber rattlesnake préfère s’enfuir discrètement ou rester immobile en se fiant à sa livrée mimétique mais il est rare qu’il morde ou se montre véritablement agressif. Son venin, quoi qu’il en soit, est puissant et essentiellement cytotoxique et est capable de tuer un homme adulte si celui-ci a la malchance d’être victime d’une morsure incluant une dose maximale de venin.

 

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