Dendrobium catenatum

Famille : Orchidaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Serge Forestier

 

Dendrobium catenatum est populaire en Chine pour ses prétendues vertus médicinales. Des pseudobulbes on extrait en effet la dendrobine, substance qui l’a fait entrer sur la liste rouge pour sa récolte aberrante © Giuseppe Mazza

Dendrobium catenatum est populaire en Chine pour ses prétendues vertus médicinales. Des pseudobulbes on extrait en effet la dendrobine, substance qui l’a fait entrer sur la liste rouge pour sa récolte aberrante © Giuseppe Mazza

L’espèce est originaire de Chine (Anhui, Chongqing, Fujian, Guangdong, Guangxi, Guizhou, Henan, Hong Kong, Hubei, Hunan, Jiangsu, Jiangxi, Kin-Men, Macao, Ma-tsu-Pai-chúan, Shanghai, Sichuan, Yunnan e Zhejiang), du Japon, de l’archipel Nansei et de Taïwan où elle pousse épiphyte dans les forêts de montagne ou lithophyte sur les rochers couverts de mousse jusqu’à 1600 m d’altitude.

Le nom de genre est la combinaison des noms grecs “δένδρον” (dendron) = arbre et “βίος” (bios) = vie, en référence aux nombreuses espèces du genre qui vivent sur les arbres ; le nom d’espèce est l’adjectif latin “catenatus, a, um” = similaire à une chaîne, en référence à la forme des pseudobulbes.

Noms communs : huang shi hu, tie pi shi hu (chinois) ; kibana-no-sekkoku (japonais).

Dendrobium catenatum Lindl. (1830) est une espèce épiphyte ou lithophyte très variable aux pseudobulbes dressés ou retombants, cylindriques, de 5 à 40 cm de longueur et 0,3 à 0,7 cm de diamètre, renflés aux nœuds, pourvus dans leur partie supérieure de feuilles persistantes alternes, distiques, minces, linéaires-lancéolées à l’apex aigu ou obtus, longues de 3 à 10 cm et larges de 0,5 à 2 cm. Inflorescences racémeuses à partir des nœuds supérieurs des pseudobulbes, soit privées soit pourvues de feuilles, portant de 2 à 8 fleurs d’environ 3 cm de diamètre de couleur variant du blanc au jaune verdâtre avec des taches rouge pourpre sur le labelle. Sépale dorsal oblong-lancéolé à l’apex pointu, long de 1,2 à 1,8 cm et large d’environ 0,5 cm, sépales latéraux oblongs-lancéolés, longs de 1,2 à 1,7 cm et larges de 1,2 cm, unis à la base de la colonne pour former une sorte d’éperon (mentum) conique long d’environ 0,6 cm, pétales ovales-lancéolés, longs de 1,2 à 1,6 cm et larges d’environ 0,6 cm, labelle ovale-lancéolé aux marges entièrement ou juste trilobées, légèrement ondulées, long de 1,3 à 1,7 cm et large d’environ 1 cm. Les fleurs sont de longue durée, environ deux semaines.

La reproduction se fait par semis, in vitro, par micro propagation et par division, à effectuer à la reprise végétative, de chaque section pourvue d’au moins 3 ou 4 pseudobulbes.

Espèce populaire, en particulière en Chine, pas tant pour ses fleurs que pour ses vertus médicinales supposées, exigeant une luminosité et une humidité élevées, 60 à 75 % ; elle n’est pas particulièrement exigeante en ce qui concerne la température, étant donné sa grande aire de distribution, car elle peut supporter des valeurs élevées en été et basses en hiver, même voisines de 0 °C pendant une brève période, mais des valeurs intermédiaires, de 22 à 30 °C le jour et de 13 à 16 °C la nuit sont préférables ainsi qu’une constante légère ventilation. Arrosages réguliers et abondants pendant la croissance des pseudobulbes, puis réduits avec d’éventuelles nébulisations afin d’éviter leur flétrissement, en utilisant de l’eau de pluie, de l’eau déminéralisée ou osmosée. Apports d’engrais au printemps et en été avec des produits hydrosolubles, contenant des oligoéléments, au quart ou à la moitié de la dose suggérée sur l’emballage. Cultivable en pots, sur un substrat constitué de fragments d’écorce de calibre moyen avec ajout de matériaux inertes, comme des billes de polystyrène, pour un drainage optimal et une bonne circulation de l’air aux racines, ou montée sur branche, radeau de liège ou de fougères arborescentes.

Les pseudobulbes contiennent des polysaccharides et divers alcaloïdes, parmi lesquels la dendrobine, et sont utilisés depuis des temps reculés par la médecine traditionnelle chinoise ; ceci a provoqué sa réduction drastique dans la nature, et c’est pour cette raison qu’elle est abondamment cultivée et que des études sont en cours sur des méthodes plus rapides de propagation afin de répondre à la demande croissante.
L’espèce est inscrite à l’annexe II de la CITES (espèces dont le commerce est réglementé au niveau international) et est insérée dans la liste rouge de l’International Union for Conservation of Nature (IUCN) en tant qu’espèce “gravement menacée” (critically endangered).

Synonymes : Dendrobium stricklandianum Rchb.f. (1877); Callista stricklandiana (Rchb.f.) Kuntze (1891); Dendrobium tosaense Makino (1891); Dendrobium pere-fauriei Hayata (1916); Dendrobium officinale Kimura & Migo (1936); Dendrobium huoshanense Z.Z.Tang & S.J.Cheng (1984); Dendrobium funiushanense T.B.Chao, Z.X.Chen & Z.K.Chen (1992).

 

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