Dentex dentex

Famille : Sparidae

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Texte © D. Sc. Giuliano Russini – Biologiste Zoologiste

 

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Traduction en français par Serge Forestier

 

Dentex dentex, Sparidae, Denté commun

Les dents de devant de Dentex dentex dépassent de la lèvre et sont crochues afin de retenir les proies © Giuseppe Mazza

La famille des Sparidés (Sparidae), répandue dans tous les océans du monde, comprend environ 127 espèces, et même plus, de poissons osseux, souvent de couleurs éclatantes.

Parmi ces poissons, appartenant à l’ordre des Perciformes (Perciformes), il y a aussi différentes espèces de dentés, parmi lesquels le Denté commun (Dentex dentex), objet de cette fiche.

Il faut dire que les membres de cette famille apportent une contribution considérable à l’industrie de la pêche pour l’alimentation humaine.

Zoogéographie

En Méditerranée et Atlantique oriental vi- vent le Denté commun (Dentex dentex), le Denté à gros yeux (Dentex macroph- talmus) et le Denté bossu (Dentex filo- sus), tous communs dans les eaux italien- nes, y compris le Denté couronné (Dentex coronatus), présent en Mer de Sicile. Le long des côtes du Maroc, vit le Denté marocain (Dentex maroccanus).

Écologie-Habitat

Ces poissons sont tous des nageurs très rapides et adroits. Ce sont des animaux grégaires, vivant et constituant de nombreux bancs. Plus précisément Dentex dentex se déplace rapidement en pleine mer, en d’énormes bancs, à la recherche de proies, principalement d’autres poissons, qu’il saisit avec ses fortes dents et dévore rapidement.

La pêche de Dentex dentex et des autres espèces du genre Dentex, a lieu en été, quand ils approchent de la côte pour pondre. Cela a malheureusement induit une diminution considérable de la densité de population, à tel point que l’organisme qui contrôle la pêche et la FAO, ont imposé des règles. Pendant cette période, la pêche doit avoir lieu une année sur deux, ou ne pas dépasser certains quotas numériques, en épargnant de toute façon les alevins par l’utilisation de filets à larges mailles.

Morphophysiologie

Le corps de Dentex dentex est comprimé latéralement et entièrement recouvert de grandes écailles cycloïdes, avec des reflets bleu-argent. La couleur de la livrée est similaire chez les différentes espèces : le dos apparaît bleu foncé, parfois avec des taches irisées, le ventre et les côtés sont argentés, tandis qu’une tache bleu-noir se détache dans la zone sous les nageoires pectorales. Les dimensions vont de un mètre de long pour Dentex dentex jusqu’à 50 cm pour le Denté à gros yeux (Dentex macrophtalmus).

Dentex dentex, Sparidae, Denté commun

Le denté commun (Dentex dentex) est très vorace et peut atteindre un mètre de long © Giuseppe Mazza

La tête porte sur le sommet un relief bien visible, dû à une crête supra-occipitale considérablement développée. Les yeux, grands et un peu proéminents sont placés en position latérale. La bouche, disposée horizontalement, n’est pas très grande. Des dents robustes de formes variées sont insérées dans la mâchoire ; celles situées en position antérieure sont terminées par un crochet, les autres sont pointues.

La fonction essentielle est de maintenir la proie, plutôt que de mâcher. Les dents de devant, bouche fermée, dépassent des lèvres. Sur les côtés du corps, l’organe de la ligne latérale est bien visible. La nageoire dorsale, est inégale et en position très postérieure. On distingue deux régions différentes : l’antérieure, soutenues par 10 à 13 rayons épineux et la postérieure molle. Les nageoires pectorales sont assez longues, tandis que les ventrales sont peu développées. La nageoire anale, elle-même soutenue par trois rayons épineux, est plutôt courte. La queue diphycerque (bipartite) est caractéristique.

Éthologie-Biologie reproductive

Dentex dentex, comme de nombreux autres congénères, possède une “gonade hermaphrodite”. Cependant seule une partie de celle-ci, dite par les biologistes “territoire reproductif”, est fonctionnelle, tandis que l’autre est avortée ou atrophiée.

Malgré cela il peut arriver que quelques spécimens femelles de Dentex dentex, comme pour les femelles d’autres congénères, présentent quelques spermatocytes dans l’ovaire, tandis que les mâles peuvent avoir quelques ovules dans les conduits séminifères, curiosité d’un hermaphrodisme imparfait ! Le fonctionnement des gonades est régulé d’une manière très sophistiquée, par un mécanisme hormonal compliqué. Si l’équilibre entre les différentes hormones impliquées est rompu, on observe le phénomène “d’inversion sexuelle” (voir aussi le texte sur Pagrus pagrus ).

L’accouplement a lieu en été et pendant cette période, les spécimens de Dentex dentex (et il en va de même pour d’autres espèces) accumulent des réserves considérables de graisses, visibles extérieurement par la présence de protubérances. Les œufs sont pondus au voisinage des côtes rocheuses, où la végétation marine est particulièrement riche, et où ils adhèrent. De l’œuf fécondé, sort d’une larve qui achève son développement en pleine mer.

L’indice de vulnérabilité de l’espèce est actuellement de 66 sur une échelle de 100.

 

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