Eugenia uniflora

Famille : Myrtaceae


Texte © Pietro Puccio

 


Traduction en français par Michel Anciaux

 

Eugenia uniflora peut atteindre 6 à 8 m, mais est généralement de taille plus petite en culture © G. Mazza

Eugenia uniflora peut atteindre 6 à 8 m, mais est généralement de taille plus petite en culture © G. Mazza

L’espèce est originaire du Nord de l’Argentine, de Bolivie, de l’est et du sud Brésil, du Paraguay et d’Uruguay, où elle pousse principalement à la lisière des forêts ou le long des berges des rivières où elle forme des fourrés épais.

Le genre a été désigné en l’honneur de la mémoire du général, diplomate et mécène, le Prince, Eugène de Savoie (1663-1736) ; le nom de l’espèce provient des termes latin “unus, a, um” = un et de “flos, oris” = fleur, en référence aux pédoncules non ramifiés.

Noms vernaculaires : Brazil-cherry, Florida-cherry, Surinam-cherry (Anglais); cerise à côtes, cerise côtelée, cerise créole, cerisier carré, cerisier de Cayenne (Français); ciliegio di Cayenna (Italien); pitanga-da-praia, pitanga-do-norte, pitanga-mulata, pitanga-rosea, pitanga-roxa, pitanga-vermelha, pitangueira, pitangueira branca, pitangueira-do-mato (Portuguais-Brésil); arrayán, cereza quadrada, cerezo de Cayena, cerezo de Surinam, guinda, nagapiry, ñanga-piré, pendanga, pitanga (Espagnol); Cayenne-kirsche, Surinam-Kirschmyrte, Surinam-kirsche (Allemand).

L’ Eugenia uniflora L. (1753) est un arbuste aux feuilles persistantes ou un petit arbre de 6 à 8 m de haut, mais qui en culture reste plus petit, très ramifié, à la couronne touffue, avec des feuilles, sur des pétioles longs de 0,2 à 0,4 cm, opposées, simples, de forme ovale à ovale-lancéolée, à bord entier, de 2 à 5 cm de long sur 1 à 3 cm de large, initialement de couleur rose bronze, ensuite devenant vert intense sur la face supérieure, plus pâle en dessous, plutôt coriaces et aromatiques. Les fleurs sont axillaires, bisexuelles, solitaires ou fasciculées, sur de longs pédoncules de 1,5 à 3 cm, avec calice persistant à 4 lobes rétrofléchis d’environ 0.4 cm de long, corolle à 4 pétales blanc, obovales, d’environ 1 cm de long, éphémères, à nombreuses étamines de 0.8 cm de long. Le fruit est une baie globuleuse aplatie aux 2 extrémités, habituellement à 8 nervures longitudinales, de 1,5 cm de long et de 2 à 4 cm de large, initialement vert, passant ensuite à l’orange et finalement rouge à maturité, à peau fine et une pulpe juteuse et rouge, doux acidulé, légèrement résineux, contenant généralement une graine globuleuse, rarement 2 ou 3, d’un diamètre de 0,5 à 1 cm.

Il se reproduit généralement par graines qui ont une capacité de germination courte, d’environ 1 mois, et germent en 3 à 4 semaines, avec les premières floraisons après 2 à 4 ans dans les meilleures conditions de culture, et dans une moindre mesure par marcottage aérien et bouturage.

Les fruits sont comestibles et les feuilles ont des vertus médicinales © Giuseppe Mazza

Les fruits sont comestibles et les feuilles ont des vertus médicinales © Giuseppe Mazza

Oiseaux et petits mammifères le dissémine facilement et dans de nombreuses zones des tropiques, il s’échappe des cultures et devient une nuisance dans certaines circonstances.

C’est le genre le plus cultivé dans les pays tropicaux et subtropicaux, à cause de ses caractéristiques ornementales, particulièrement de son feuillage, davantage que pour ses fruits comestibles et son adaptabilité à une grande variété de sols ; croissant rapidement, il est souvent utilisé comme bois pour les clôtures, et les barrières frontalières, car il supporte bien l’élagage même drastique. Il est cultivé de façon marginale dans les zones climatiques de type méditerranéen où les plantes adultes peuvent supporter des températures aussi basses que -5 °C pendant une période très courte, avec des dommages dans la partie supérieure, et en prenant soin de protéger les jeunes plants qui peuvent être endommagés dès des températures justes inférieures à 0 °C. Il nécessite une exposition plein soleil ou légèrement ombragée, des plantes bien enracinées pouvant résister à des périodes de sécheresse, mais avec un arrosage régulier les fruits sont plus grands et moins acides.

Les fruits périssent rapidement, ils doivent donc être récoltés lorsqu’ils sont parfaitement mûrs, les fruits frais ont une date de consommation limitée, ils sont souvent utilisés sous forme de jus, de crème glacée, de sirop de confiture et de gelées; au Brésil on obtient une boisson fermentée à partir du jus de fruit. Les feuilles sont utilisées en médecine traditionnelle; l’écorce contient environ 20 % de tannins, parfois utilisée pour le tannage de peaux.

Synonymes: Eugenia indica Nicheli (1729); Myrtus brasiliana L. (1753); Plinia rubra L. (1771); Plinia tetrapetala L. (1771); Plinia pedunculata L.f. (1782); Plinia petiolata L. (1785); Eugenia michelii Lam. (1789); Eugenia myrtifolia Salisb. (1796); Eugenia zeylanica Willd. (1799); Myrtus willdenowii Spreng. (1825); Eugenia willdenowii (Spreng.) DC. (1828); Eugenia costata Cambess. (1833); Stenocalyx affinis O.Berg (1857); Stenocalyx brunneus O.Berg (1857); Stenocalyx costatus (Cambess.) O.Berg (1857); Stenocalyx dasyblastus O.Berg (1857); Stenocalyx glaber O.Berg (1857); Stenocalyx impunctatus O.Berg (1857); Stenocalyx lucidus O.Berg (1857); Stenocalyx michelii (Lam.) O.Berg (1857); Stenocalyx oblongifolius O.Berg (1857); Stenocalyx strigosus O.Berg (1857); Syzygium michelii (Lam.) Duthie (1879); Eugenia dasyblasta (O.Berg) Nied. (1893); Eugenia oblongifolia (O.Berg) Nied. (1893); Stenocalyx rhampiri Barb.Rodr. (1903); Eugenia oblongifolia (O.Berg) Arechav. (1905); Eugenia strigosa (O.Berg) Arechav. (1905); Eugenia lacustris Barb. Rodr. (1907); Eugenia microphylla Barb. Rodr. (1907); Eugenia decidua Merr. (1914); Eugenia arechavaletae Herter (1931); Luma arechavaletae (Herter) Herter (1943); Luma costata (Cambess.) Herter (1943); Luma dasyblasta (O.Berg) Herter (1943); Luma strigosa (O.Berg) Herter (1943); Stenocalyx ruber (L.) Kausel (1956); Stenocalyx uniflorus (L.) Kausel (1967); Eugenia oblongifolia (O. Berg) Mattos (1989).

 

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