Farfugium japonicum

Famille : Asteraceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Cultivée surtout pour ses grandes feuilles insolites elle aime l'ombre, résiste aux embruns et revient à la mode © G. Mazza

Cultivée surtout pour ses grandes feuilles insolites elle aime l'ombre, résiste aux embruns et revient à la mode © G. Mazza

Cette espèce est originaire de la Chine (Fujian, Guangdong, Guangxi, Hubei et Hunan), de la Corée, du Japon (Honshu, îles de Ryukyu, Kyushu et Shikoku) et de Taïwan où elle pousse principalement sur des pentes rocheuses côtières et le long des rives des fleuves.

Le nom du genre vient du latin “far” = épeautre, farine et de “fugio” = fuir, disparaître, par allusion à la pruine blanche qui est présente sur le pétiole et la tige florale et disparaît précocement.

Le terme de l’espèce “japonicum” = du Japon fait référence à un des lieux d’origine de cette plante.

Noms vernaculaires : leopard plant (anglais) pata-de-cavalo, planta-leopardo-gigante (portu- gais) boina de vasco, capa de la reina, gorra de vasco (espagnol) Leopardenpflanze (allemand).

Le Farfugium japonicum (L.) Kitam (1939) est une plante herbacée sempervirente, cespiteuse, acaule, rhizomateuse,haute de 30 à 45 cm et large d’environ 60 cm, qui a de grandes feuilles très apparentes portées sur un pétiole droit, long de 10 à 35 cm, recouvert au début d’un léger duvet blanc et ensuite glabre. Les feuilles qui ont de 20 à 30 cm de diamètre sont coriaces, circulaires, cordiformes ou réniformes, de couleur vert foncé et brillantes avec des bords recourbés, lisses ou dentés et des nervures bien apparentes qui partent du centre de la feuille.

Pouvant atteindre 30 cm les feuilles rappellent les décors pompeux de la Belle Époque © Giuseppe Mazza

Pouvant atteindre 30 cm les feuilles rappellent les décors pompeux de la Belle Époque © G. Mazza

Les inflorescences, hautes de 30 à 70 cm, se présentent sous la forme d’un capitule composite, c’est-à-dire qu’elles sont formées d’un axe principal doté de nombreuses ramifications terminées par un capitule, l’inflorescence typique des Asteraceae, constitué d’une multitude de fleurs sessiles insérées en spirale sur une base arrondie, le réceptacle, entourée par un involucre tubulaire d’environ 1,5 cm de haut et de 2 cm de diamètre constitué par une série de bractées oblongues, pointues et de couleur verte.

Les fleurs de l’anneau extérieur, dites fleurs du rayon, au nombre de 8 à 13, ont une corolle oblongue ou presque elliptique, longue de 1,5 à 2,2 cm et large de 0,5 cm, constituée de cinq pétales soudés ensemble de couleur jaune.

Les fleurs du rayon sont femelles mais ont surtout pour rôle d’attirer l’attention des pollinisateurs, comme les pétales d’une fleur simple. À l’intérieur de l’anneau se trouvent les fleurs bisexuées, dites fleurs du disque, qui ont une corolle tubulaire à 5 lobes longue d’environ 1 cm et de couleur jaune.

Les fruits, qui contiennent une seule graine et sont appelés akènes (ou plus correctement cypsèles) chez les Asteraceae, sont cylindriques, longs de 0,6 cm et surmontés par le pappus, le calice modifié de la fleur, constitué d’une couronne de soies longues d’environ 1 cm et ayant pour rôle de faciliter la dispersion des fruits. On reproduit cette plante au printemps au moyen de ses graines ou, plus facilement, par division. C’est une espèce cultivée principalement pour ses grandes feuilles brillantes ainsi que pour les bigarrures et les taches blanches et jaunes de ses nombreuses variétés dont la plus connue est la ‘Aureomaculata’, ce qui lui a valu le nom vernaculaire de “plante léopard”. Elle s’adapte très bien aux emplacements où règne une lumière filtrée ou la pénombre car elle ne supporte la lumière directe du soleil, si ce n’est pendant quelques heures, et peut donc être utilisée avantageusement comme couvre-sol ou comme bordure au pied des arbres. Elle offre une certaine résistance aux embruns et peut donc être employée à proximité de la mer. Elle préfère les sols humides, légers et drainants, enrichis en substances organiques.

Les capitules sont certes modestes mais créent une joyeuse note de couleur en plein hiver © Giuseppe Mazza

Les capitules sont certes modestes mais créent une joyeuse note de couleur en plein hiver © Giuseppe Mazza

Elle résiste bien aux basses températures, les feuilles jusqu’à environ -6 °C et la plante jusqu’à -15 °C ou même -20 °C à condition qu’on la protège par un bon paillis.  Elle s’adapte également à la culture en pot, suivant les mêmes conditions que celles indiquées plus haut. Elle est sujette à peu de maladies et, de façon limitée, aux attaques des pucerons et des cochenilles. Les escargots et les limaces qui endommagent les feuilles peuvent créer des problèmes.

Synonymes : Tussilago japonica L. (1767); Arnica tussilaginea Burm.f. (1768); Senecio japonicus Less. (1832); Senecio kaempferi (Siebold & Zucc.) DC. (1837); Farfugium kaempferi (Siebold & Zucc.) Benth. (1839); Farfugium grande Lindl. (1857); Senecio tussilagineus (Burm. f.) Kuntze (1891); Ligularia tussilaginea (Burm. f.) Makino (1904); Ligularia tussilaginea var. formosana Hayata (1919); Ligularia nokozanensis Yamam. (1928); Farfugium tussilagineum (Burm. f.) Kitam. (1939); Ligularia kaempferi Siebold & Zucc. (1939); Farfugium japonicum var. formosanum (Hayata) Kitam. (1942).

 

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