Ficus superba

Famille : Moraceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Serge Forestier

 

Originaire du sud-est asiatique, Ficus superba atteint 30 m de haut. Pousses et jeunes feuilles sont consommées localement comme légume. Espèce particulièrement adaptée comme bonsaï © Mazza

Originaire du sud-est asiatique, Ficus superba atteint 30 m de haut. Pousses et jeunes feuilles sont consommées localement comme légume. Espèce particulièrement adaptée comme bonsaï © Mazza

L’espèce est originaire d’Indonésie (Java, Kalimantan, Petites Îles de la Sonde, Moluques et Sulawesi), de Malaisie, de Singapour, de Thaïlande et du Vietnam où elle croit dans les forêts moussoniques du niveau de la mer jusqu’à environ 1800 m d’altitude.

Le nom de genre est celui que les latins utilisaient pour le figuier commun (Ficus carica) ; le nom spécifique est l’adjectif latin “superbus, a, um” = superbe, magnifique, en référence évidente.

Noms communs : cedar fig, deciduous fig, sand fig (anglais) ; gedag, jeraka bulu, ulebe (Indonésie) ; ara laut (Malaisie) ; krai, sai-liap (Thaïlande) ; cây sop, da sop (Vietnam).

Ficus superba Miq. (1866) est un arbre décidu ou semi-décidu, hémiépiphyte ou lithophyte, mesurant jusqu’à 30 m de hauteur, au tronc dressé doté à la base de racines tabulaires (racines aplaties semblables à des contreforts contribuant au soutien des grands arbres) et à l’écorce rugueuse de couleur brun rouge ; une abondante sève laiteuse exude des blessures.

Les feuilles, sur un pétiole long de 4 à 10 cm, sont disposées en spirales, simples, ovales-elliptiques à marge entière et à l’apex obtus ou acuminé, longues de 7 à 15 cm et larges de 3,5 à 7 cm, coriaces, de couleur vert intense brillant au-dessus, plus clair en-dessous ; stipule (appendice à la base de la feuille qui a pour but principal de la protéger pendant la phase initiale de croissance) décidue, ovale-lancéolée, pubescente, longue d’environ 3 cm.

Les inflorescences sont des cavités aux parois charnues, appelées sycones, qui enferment complètement les fleurs, accessibles par une ouverture apicale fermée par trois minuscules écailles. Le sycone, sur un pédoncule long de 0,7 à 1,5 cm, prend naissance sur les vieilles branches privées de feuilles par paire ou fasciculé, globuleux, d’environ 2 cm de diamètre, de couleur jaune tendant vers le pourpre ponctuée de rose à maturité, avec des fleurs femelles et mâles présentes en même temps dans le sycone ; les fruits minuscules (akènes) ne contiennent qu’une seule graine.

La pollinisation est effectuée par des insectes appartenant à la famille des Agaonidae, dans notre cas Platyscapa corneri Wiebes (1980) ; comme cela est connu, à chaque espèce de Ficus est associé un insecte spécifique, qui à son tour ne peut se reproduire qu’en présence de l’espèce à laquelle il est associé. Les fruits sont un aliment important pour plusieurs espèces d’oiseaux qui contribuent à la dispersion des graines. Dans la nature, il peut d’abord se développer comme épiphyte sur d’autres arbres, entourant le tronc avec ses racines qui en atteignant le sol finissent par “l’étrangler” après un certain nombre d’années. La multiplication se fait par les graines, placées en surface d’un substrat organique, sableux, maintenu constamment humide, dans un endroit lumineux à une température de 24 à 26 °C ; il se reproduit également par bouturage au printemps et par marcottage en début d’été.

Espèce qui pour sa végétation luxuriante et ses fruits apparents, prenant naissance sur les branches privées de feuilles, mérite une plus grande diffusion comme plante ornementale dans les parcs et grands jardins des régions au climat tropical et subtropical humide, également caractérisés par une forte saisonnalité. Elle exige le plein soleil ou un léger ombrage pendant la phase initiale de croissance et n’a pas d’exigences particulières en ce qui concerne le sol, même rocheux et pauvre.

Il convient de tenir compte lors de l’implantation, de l’appareil racinaire superficiel et relativement envahissant pour sa localisation correcte, suffisamment loin des trottoirs et des rues. Les jeunes plantes peuvent être cultivées en pots pour la décoration aussi bien des espaces extérieurs qu’intérieurs, à une exposition très lumineuse, en utilisant un substrat drainant maintenu modérément humide, avec des températures, en hiver, supérieures à 14 °C ; Il est considéré comme une espèce particulièrement adaptée comme bonsaï.

Les pousses et les jeunes feuilles sont consommées localement, après cuisson, comme légumes. Le bois, clair veiné de brun, de densité moyenne, a une utilisation limitée pour fabriquer des caisses, des boîtes et et des articles artisanaux et artistiques.

Synonymes : Urostigma accedens Miq. (1859) ; Ficus petiolata Reinw. ex Miq. (1867) ; Urostigma superbum Miq. (1884) ; Ficus tenuipes S.Moore (1925).

 

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