Flacourtia rukam

Famille : Salicaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

La Flacourtia rukam est un parent tropical du saule. Fruits acidulés mais vertus médicinales © G. Mazza

La Flacourtia rukam est un parent tropical du saule. Fruits acidulés mais vertus médicinales © G. Mazza

Cette espèce est originaire de la Chine (Guangdong, Guangxi, Hainan et Yunnan), de l’Indonésie, de la Malaisie, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, de Taïwan, de la Thaïlande et du Vietnam où elle vit dans les forêts humides sempervirentes jusqu’à environ 1.500 m d’altitude, souvent le long des rives des cours d’eau.

Le genre est dédié au Français Étienne de Flacourt (1607-1660) qui fut gouverneur de Madagascar. Le nom de l’espèce est le nom local employé en Malaisie.

Noms communs : Indian prune, rukam (anglais), da ye ci li mu (chinois), prunier de Chine, prunier malgache (français), rukam gajah, rukam manis, rukem (malais), ciruela de Madagascar (espagnol), Madagaskarpflaume (allemand), khrop dong, ta khop thai (thaïlandais), mung guan ru’ng (vietnamien).

La Flacourtia rukam Zoll. § Moritzi (1846) est un arbre généralement dioïque, sempervirent, très ramifié depuis sa base, dont le tronc a de 5 à 18 m de haut et jusqu’à 30 cm de diamètre, pourvu de d’épines robustes, simples ou fourchues, longues jusqu’à 10 cm, présentes aussi sur les branches les plus vieilles et parfois absentes chez les plantes cultivées.

Les feuilles, portées sur un pétiole long d’environ 0,5 cm, sont simples, alternes, oblongues-elliptiques avec un bord légèrement denté et un apex long et mince, de 6 à 13 cm de long et de 3 à 6 cm de large, glabres, de couleur vert foncé en partie supérieure, plus claire en partie basse. Les feuilles jeunes sont pendantes, de couleur d’un rose soutenu à rouge brun.

Les inflorescences sont de courts racèmes axillaires légèrement pubescents qui portent de minuscules fleurs unisexuées, rarement bisexuées, dépourvues de pétales et de couleur jaune verdâtre. Les fruits sont des baies sphériques de 1,5 à 2,5 cm de diamètre sur lesquelles les styles subsistent à l’apex, de couleur vert pâle à rose ou pourpre foncé à maturité, à la pulpe blanchâtre, juteuse et acidulée et contenant 4 à 7 graines aplaties de forme irrégulière et d’environ 8 x 5 mm.

S’agissant d’une espèce habituellement dioïque, des plantes des deux sexes doivent être présentes pour la fructification. On reproduit facilement cette espèce au moyen de ses graines, au point qu’elle s’est naturalisée dans beaucoup d’aires tropicales où elle a été introduite, en les semant dans un terreau drainant maintenu humide à la température de 22 à 24 °C, la durée de germination étant de 6 à 8 semaines, ou bien par marcottage ou au moyen des drageons racinaires qu’elle produit habituellement.

C’est une espèce adaptée aux zones de climat tropical et subtropical humide. On peut essayer de la cultiver dans les zones tempérées chaudes au climat plus doux où les valeurs de température autour de 0 °C surviennent exceptionnellement et pendant une très courte durée. Elle a besoin d’une exposition en plein soleil ou d’un ombrage partiel. Elle n’est pas particulièrement exigeante en ce qui concerne les sols, qui peuvent même être pauvres, à condition qu’ils soient presque constamment humides, bien qu’elle pousse le mieux dans ceux qui sont sableux et acides.

La pulpe acidulée et astringente n’est pas habituellement consommée crue, quoiqu’en écrasant le fruit, par exemple avec les mains, son astringence semble s’atténuer, mais elle est utilisée pour des conserves et des condiments. Les jeunes pousses sont consommées dans certaines localités comme légume aussi bien crues que cuites. Le bois, particulièrement dur, est utilisé dans les constructions ou pour des objets d’usage courant. Les feuilles, les fruits et les racines sont employés dans la médecine traditionnelle pour diverses pathologies.