Fraxinus excelsior

Famille : Oleaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Le Fraxinus excelsior atteint 35 m de haut avec un tronc de 1,5 m de diamètre © Giuseppe Mazza

Le Fraxinus excelsior atteint 35 m de haut avec un tronc de 1,5 m de diamètre © Giuseppe Mazza

Cette espèce est originaire de l’Asie (Arménie, Azerbaidjan, Géorgie, Iran , Russie et Syrie) et de l’Europe (Autriche, Bulgarie, Danemark, Espagne, Estonie, France, Grande-Bretagne, Irlande, Italie, Lettonie, Moldavie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, République Tchèque, Roumanie, Russie, Slovaquie, Suisse et Ukraine) où elle pousse dans les forêts mixtes alluvionnaires et ripuaires sur des sols fertiles.

Le nom du genre correspond au nom latin de la plante qui est probablement dérivé du grec “phrassein” = fermer, clôturer, vu qu’elle est souvent utilisée pour réaliser des haies.

Le nom spécifique latin est l’adjectif comparatif “excelsior” = plus haut, par référence à la hauteur atteinte par cet arbre en comparaison des autres espèces du même genre.

Noms communs : ash, black ash, européan ash (anglais) frêne commun (français) frassino comune, frassino maggiore (italien) frexio comum (portugais) fresno comun, fresno europeo, fresno grande (espagnol) gewöhnliche Esche (allemand).

Le Fraxinus excelsior L. (1753) est un arbre aux feuilles caduques d’une hauteur pouvant atteindre environ 35 m avec un tronc droit ayant jusqu’à 1,50 m de diamètre et une écorce qui est lisse et de couleur gris vert chez les sujets jeunes et fissurée et de couleur grisâtre chez les arbres adultes.

Les feuilles sont opposées ou sous-opposées, imparipennées, longues de 20 à 35 cm avec 7 à 13 folioles oblongues à lancéolées, longues de 4 à 10 cm et larges de 1 à 3 cm, finement dentées sur les bords, glabres et de couleur vert vif dans la partie supérieure, vert clair et parfois duveteuses le long de la nervure centrale dans la partie inférieure; les bourgeons dormants noirâtres et veloutés sont caractéristiques.

Les inflorescences, axillaires et en panicule, se forment au printemps avant l’apparition des feuilles sur les branches d’un an et portent des fleurs hermaphrodites ou unisexuées sur le même arbre ou sur des arbres différents; ces fleurs sont dépourvues de calice et de corolle et n’ont ni nectar ni odeur.

Les feuilles imparipennées sont longues de 20 à 35 cm avec 7 à 13 folioles © Giuseppe Mazza

Les feuilles imparipennées sont longues de 20 à 35 cm avec 7 à 13 folioles © Giuseppe Mazza

Les inflorescences mâles sont compactes, avec plusieurs centaines de fleurs constituées de deux étamines de couleur rouge pourpre alors que les inflorescences femelles, moins compactes, ont une centaine de fleurs constituées d’un stigmate verdâtre teinté de pourpre.

Chez les plantes monoïques qui ont des inflorescences unisexuées présentes sur la même plante le stigmate est réceptif avant la maturité des pollens (protérogynie) , ce qui favorise la fécondation croisée; la pollinisation est anémophile comme le laisse supposer l’absence de quelque élément que ce soit qui pourrait accueillir ou attirer d’éventuels pollinisateurs.

Les fruits, en petites grappes pendantes, sont des samares (fruits secs indéhiscents dotés d’une aile membraneuse), elliptiques, longs de 2,5 à 6 cm, verts à l’origine, marron à la fin de leur maturation ; ils contiennent une seule graine longue de 1 à 2 cm qui subsiste sur l’arbre jusqu’au printemps suivant avant d’être dispersée par le vent grâce à la présence de leur aile.

Le frêne se reproduit en général par ses graines qui se caractérisent par un long repos végétatif. Dans la nature, en fait, la germination survient deux ans ou plus après la fin de leur maturation; pour raccourcir ce délai on peut procéder à l’ensemencement à la fin de l’été quand les samares sont sur le point de passer du vert au marron ou bien au printemps avec des graines parfaitement mûres après une stratification à chaud, les graines étant disposées en couches dans la tourbe, le sable ou l’agroperlite et maintenues humides à une température de 18 à 22° C pendant 2 à 3 mois et ensuite à froid autour de 4° C pendant 4 mois. La première floraison a lieu 20 à 30 ans après l’ensemencement.

Cette espèce arborée est l’une des plus ornementales de la flore européenne. Le frêne croît rapidement durant les premières années de sa vie. Il préfère les emplacements ensoleillés, à l’ombre il pousse lentement, les terrains profonds, dégagés, fertiles, neutres ou alcalins, et humides mais sans eau stagnante. L’absence d’humidité dans l’air et dans le sol est un des principaux facteurs limitant sa culture.

Les fruits en petites grappes pendantes sont des samares de 2,5 cm avec une seule graine© Giuseppe Mazza

Les fruits en petites grappes pendantes sont des samares de 2,5 cm avec une seule graine© Giuseppe Mazza

Il supporte les températures très basses, vu son aire d’origine, mais les jeunes bourgeons sont sensibles aux gelées tardives du printemps.

Le fait qu’ils commencent à pousser alors que le printemps est déjà avancé est un moyen de défense contre cette éventualité.

Il est souvent employé seul ou en groupes dans les parcs et jardins; il faut cependant tenir compte dans le choix de son emplacement du fait qu’il possède un système racinaire très étendu qui, par ailleurs, le rend utile également pour le contrôle de l’érosion.

On a sélectionné diverses variétés dans un but ornemental avec des feuilles de couleurs variées ou avec des branches pendantes comme le Fraxinus excelsior ‘Pendula’ qui est très apprécié.

Le bois, clair ou rosé, est d’excellente qualité, particulièrement résistant et élastique; il es t utilisé en ébénisterie, pour la fabrication d’ustensiles, d’articles de sport, de parties d’embarcations et dans les constructions.

C’est également un très bon bois de chauffage.

Cet arbre, qui a joué un rôle important dans la mythologie de nombreux peuples, est utilisé depuis des temps reculés dans la médecine populaire et en phytothérapie, en particulier l’écorce des jeunes branches, les feuilles et les bourgeons à cause de leurs propriétés diurétiques et anti-inflammatoires mais il faut préciser qu’un usage inapproprié et prolongé sans contrôle médical peut présenter des risques.

 

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