Guzmania sanguinea

Famille : Bromeliaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Guzmania sanguinea, Bromeliaceae

Les feuilles se colorent pour les colibris. L’inflorescence au centre de la rosette est courte © Giuseppe Mazza

La Guzmania sanguinea (André) ex Mez (1896) est originaire des forêts pluviales du Brésil, de la Colombie, du Costa Rica, de l’Équateur, de l’île Clipperton, de l’île Cocos, du Panama, de Trinité-et-Tobago et du Venezuela où elle pousse jusqu’à 1.000 m d’altitude.

Le genre est dédié au naturaliste espagnol Anastasio Guzman (mort en 1807). Le nom de l’espèce est le terme latin “sanguinea” = rouge sang, par allusion à la couleur de ses feuilles centrales en période de floraison.

Noms communs : bromélia-sanguinea (portugais), huaicundo (espagnol), blutrote Guzmanie (allemand).

C’est une espèce herbacée, sempervirente, monocarpique (elle fleurit une seule fois et meurt ensuite), acaule et épiphyte qui est haute d’environ 20 cm. Elle comporte une rosette large et plate de feuilles inermes disposées de manière à former une cavité centrale habituellement remplie d’eau. Les feuilles sont lancéolées, longues de 25 à 35 cm, larges de 4 à 6 cm, de couleur verte et brillantes sauf à leur base qui sur une longueur d’environ 10 cm est de couleur marron et comporte des raies longitudinales de couleur violette. Les feuilles centrales, plus courtes, prennent au moment de la floraison une couleur rouge vif ou jaune-orangé avec des taches vertes, une coloration qui persiste plusieurs mois jusqu’à la fin de la floraison où la couleur redevient verte.

L’inflorescence, à la différence de la plupart des Guzmania, est constituée d’un racème extrêmement court situé au centre de la rosette, de sorte qu’on peut facilement la prendre pour une Neoregelia. Les bractées florales sont longues d’environ 16 mm, larges de 14 mm et un peu plus courtes que les sépales alors que les fleurs tubulaires ont des pétales longs d’environ 6 cm et de couleur jaune orangé. La pollinisation est en général l’oeuvre de colibris qui sont attirés par la couleur rouge vif des feuilles centrales. Le fruit est une capsule cylindrique déhiscente (un fruit qui s’ouvre spontanément à maturité le long des lignes de moindre résistance) qui contient de nombreuses graines dotées d’un appendice plumeux qui facilite leur dispersion.

On reproduit cette plante, en plus qu’au moyen de ses graines, par voie végétative grâce aux nouveaux plants qui se forment près du centre de la rosette, habituellement un ou deux au maximum, une disposition qui ne favorise pas leur diffusion. Du fait de leur implantation particulière qui est peu accessible il convient de retarder au maximum leur enlèvement, celui-ci entraînant dans les faits la destruction de la plante-mère. Cette espèce, certainement une des plus décoratives de son genre pendant la période de floraison, peut être cultivée à l’extérieur dans les climats tropicaux et subtropicaux humides aussi bien comme plante épiphyte sur les branches basses des arbres que comme plante terrestre sur des substrats acides, aérés, drainants et riches en substances organiques et à des emplacements de préférence ombragés. Ailleurs on la cultive en pot, et comme telle elle est très appréciée pour la décoration des intérieurs, sur des substrats poreux et drainants qui peuvent être constitués d’écorces concassées et de tourbe grossière auxquelles on ajoute du sable ou d’autres matériaux inertes. Elle n’est pas très exigeante en ce qui concerne la lumière et peut même être installée dans des milieux peu lumineux avec des températures qu’il convient de maintenir au-dessus de 14 °C, l’idéal se situant entre 20 et 24 °C.

Les arrosages doivent être réguliers en été, mais en laissant sécher le substrat avant de remette de l’eau, et espacés en hiver. L’humidité ambiante, en cas d’air sec et de températures élevées, peut être augmentée par des pulvérisations en utilisant de l’eau à température ambiante et dépourvue de calcaire non seulement pour éviter des taches inesthétiques sur les feuilles mais aussi parce que cette plante ne supporte pas sa présence. En été on peut laisser un peu d’eau, toujours dépourvue de calcaire, dans la cavité centrale formée par la rosette de feuilles en la renouvelant fréquemment pour éviter qu’elle ne devienne un foyer de larves de moustique. En hiver et en particulier pendant toute la période de floraison il faut la maintenir sèche vu qu’elle est sensible aux risques de pourrissement.

Synonymes : Caraguata sanguinea André (1883).

 

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