Heliconia hirsuta

Famille : Heliconiaceae


Texte © Pietro Puccio

 


Traduction en français par Elisabeth Michaux

 

Heliconia hirsuta, Heliconiaceae

Heliconia hirsuta, très cultivée sous les tropiques, forme de denses touffes de 0,75 à 3 m © Giuseppe Mazza

L’espèce est originaire du nord est de l’Argentine, du Bélize, de Bolivie, du Brésil, de Colombie, de l’Equateur, de Guyane, de la Guyane française, du Honduras, du Nicaragua, de Panama, du Paraguay, du Pérou, de Surinam, de Trinité et Tobago et du Venezuela où elle vit dans des forêts humides à feuilles persistantes, et à basses altitudes.

Le nom du genre dérive du latin “Heliconius, a, um” = de l’Hélicon, mont sacré d’Apollon et des Muses dans la mythologie grecque : le nom de l’espèce est l’adjectif latin “hirsutus,a, um = hirsute, poilu, en référence au rachis hirsute.

Les noms communs : pacova (portugais, brésilien); bijao, isira, platanillo, fosforito, riqui riqui (espagnol).

Heliconia hirsuta  L. f. (1782) est une espèce herbacée, dressée, rhizomateuse, vivace, persistante qui forme rapidement des touffes hautes de 0,75 à 3 m. Les feuilles, subsessiles, d’ovales à elliptiques avec un apex pointu et une nervure centrale saillante au revers, sont distiques, longues de 15 à 35 cm et larges de 8 à 12 cm avec les bases foliaires tubulaires engainantes qui forment un pseudo tronc élancé.

L’inflorescence, sur un pédoncule long de 10 à 30 cm, est un épis terminal dressé long de 6 à 15 cm, avec un rachis mince, légèrement ondulé, recouvert d’un dense duvet, constitué de 4 à 10 bractées alternes, distiques, concaves et longuement pointues, coriaces, de couleur orange à rouge, longues à la base de 7 à 12 cm, progressivement décroissantes vers le haut qui soutiennent 6 à 10 fleurs tubulaires, longues de 2,5 à 4 cm, de couleur jaune ou orange avec tâche verte foncé à l’apex, sur un pédicelle pubescent long  d’environ 1 cm.

Les fleurs, à symétrie bilatérale, sont hermaphrodites, avec 3 sépales dont 2 fusionnés et un libre et 3 pétales fusionnés ensemble, peu différenciés entre eux, 5 étamines fertiles et un staminode opposé au sépale libre ; les fleurs sont pollinisés par les colibris. Dans les bractées sont présents des nectaires extrafloraux qui exsudent une substance sucrée qui attire diverses espèces de fourmis. Les fruits sont des drupes globuleuses d’environ 0,8 cm de diamètre de couleur bleu foncé, contenant 1 à 3 graines.

Elle se reproduit par semis, d’abord mis dans l’eau pendant 2 jours pour ramollir le tégument, en terreau organique additionné de 30 % de sable siliceux ou de perlite, maintenu humide à la température de 26 à 28°C, avec des temps de germination variables jusqu’à 6 mois, mais on recourt habituellement et facilement à la division des rhizomes.

Heliconia hirsuta est une espèce des plus répandues et variables du genre dont ont été sélectionnées de nombreuses variétés appréciées par la facilité de culture, les dimensions relativement contenues, le refleurissement et les inflorescences colorées à la longue durée et pour cela fréquemment utilisée dans les parcs et jardins même de taille modeste.

Elle demande une température élevée et une humidité atmosphérique, adaptée par conséquent seulement aux régions tropicales et subtropicales, une exposition en plein soleil ou un léger ombrage et des sols riches en substances organiques, acides ou neutres, drainants, maintenus constamment humides mais sans stagnation. Elle s’adapte bien à la culture en pot où elle fleurit facilement, utilisant un substrat organique particulièrement drainant et aéré, elle peut ensuite être mise en serres, vérandas ou jardins d’hiver très lumineux là où le climat ne permet pas un lieu ouvert en permanence pendant les mois d’hiver avec des valeurs minimales nocturnes d’une température non inférieure à 15 °C.

Heliconia hirsuta, Heliconiaceae

De nombreuses variétés ont été sélectionnées dont ‘Halloween’ à gauche et ‘Panama Jaune’ à droite © Giuseppe Mazza

Les arrosages doivent être réguliers et abondants en été, laissant partiellement sécher le substrat avant redonner de l’eau, évitant la stagnation cause de pourritures faciles, plus espacés en hiver mais sans faire sécher complètement le substrat et les engrais réalisés de préférence avec des produits équilibrés à libération lente avec ajout de microéléments. Elle est facilement sujette aux attaques d’acariens et de cochenilles à traiter avec des produits spécifiques. Les feuilles sont utilisées localement pour envelopper la nourriture et les inflorescences coupées, de longue durée, sont utilisées dans les compositions florales.

Synonymes : Thalia nemorosa Willd. ex Link (1820) ; Limnocharis haenkei C.Presl (1832) ; Heliconia bicolor Klotzsch (1847) ; Bihai hirsuta (L.f.) Kuntze (1891) ; Bihaia hirsuta Kuntze (1891) ; Heliconia psittacorum Sessé & Moc. (1894) ; Bihai harrisiana Griggs (1915) ; Bihai straminea Griggs (1915); Heliconia straminea (Griggs) Standl. (1927) ; Heliconia cardenasii L.B.Sm. (1939) ; Heliconia harrisiana (Griggs) L.B.Sm. (1939) ; Heliconia burle-marxii Emygdio (1957) ; Heliconia costanensis Aristeg. (1964) ; Heliconia cararensis Abalo & G.Morales (1982).

 

 

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