Holacanthus bermudensis

Famille : Pomacanthidae

PEPPINO.gif
Texte © Giuseppe Mazza

 

serge.gif
Traduction en français par Serge Forestier

 

Holacanthus bermudensis vit dans les Caraïbes.

Holocanthus bermudensis vit dans les eaux tropicales de l’Ouest de l’Atlantique, essentiellement entre le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes © Kevin Bryant

Le Poisson-ange bleu (Holacanthus bermudensis Goode, 1876), appartient à la classe Actinopterygii, les poissons à nageoires rayonnées, à l’ordre des Perciformes et à l’élégante famille des Pomacanthidae, les poissons-anges qui comptent 8 genres et 91 espèces présentes aussi dans des eaux saumâtres.

L’étymologie du genre Holacanthus vient du grec “olos” = entier, tout et de “akantha” = épine, pour mettre l’accent sur la grande épine sur le préopercule et la présence d’épines interoperculaires. C’est en bref, un poisson très épineux.

Holacanthus bermudensis est le plus grand poisson-ange.

Long jusqu’à 45 cm c’est le plus grand poisson-ange. On le trouve dans les lagons, parmi les coraux, mais aussi sur le bord extérieur des récifs jusqu’à 90 m de profondeur © Kevin Bryant

Le nom spécifique bermudensis vient du latin et signifie “des Bermudes”, en référence au fait que ce poisson est commun dans les eaux de ces îles et que l’un des syntypes (spécimens que l’auteur utilise pour décrire l’espèce) a été récolté par Goode dans ces îles.

Zoogéographie

Il est présent dans les eaux tropicales de l’Atlantique occidental. On le trouve aux Bermudes, dans le sud des États-Unis, au Mexique, au Belize, au Honduras, au Nicaragua et à Cuba.

Épine voyante sur le préopercule et autres épines interoperculaires.

Comme l’indique le nom du genre, “tout épineux” en grec, il se caractérise par une grande épine sur le préopercule à laquelle s’ajoutent d’autres épines interoperculaires © Pauline Walsh Jacobson

En fait, Holacanthus bermudensis vit principalement entre le Golfe du Mexique et la Mer des Caraïbes.

Écologie-Habitat

On le trouve dans les lagons, parmi les coraux, mais aussi le long des falaises rocheuses et au milieu des courants sur le bord extérieur des récifs où il peut descendre jusqu’à 90 m

Holacanthus bermudensis a une livrée jaune, bleu verdâtre et bleu pastel.

Sa livrée comporte du jaune et du bleu mais le bleu ciel verdâtre domine nettement avec des teintes bleu pastel © Kevin Bryant

Morphophysiologie

Comme Holacanthus ciliaris, auquel il ressemble beaucoup anatomiquement, il atteint 45 cm de longueur et un poids de 3 kg.

Le corps est plat, presque ovale, et ici, même chez les spécimens âgés, les nageoires dorsale et anale vont bien au-delà de la queue. Ici aussi, la livrée comporte du jaune et du bleu, mais le bleu verdâtre est nettement prépondérant avec des nuances bleu pastel, d’où le nom anglais sans équivoque de “Blue angelfish” et le nom français de “Poisson-ange bleu”.

Holacanthus bermudensis âgé avec de longues nageoires dorsale et anale.

Chez les individus âgés les nageoires dorsale et anale peuvent se prolonger démesurément sur les côtés. C’est une espèce qui se nourrit d’hydroides, de bryozoaires, de méduses, d’ascidies, d’éponges, d’algues ou herbiers. Bien qu’il soit souvent consommé, sa chair présente des risques de ciguatera, une grave intoxication alimentaire © Giuseppe Mazza

On notera la bande jaune sur les nageoires pectorales, sur le bord de la queue et sur le prolongement de la dorsale et de l’anale et un alignement vertical caractéristique de traits bleus sur l’opercule.

Même la livrée des jeunes, complètement différente de celle des adultes, est très similaire à celle de Holacanthus ciliaris : les deux espèces présentent en fait des lignes claires qui sont ici légèrement plus verticales. Étant donné le grand nombre d’œufs pondus et les zones de répartition qui se recouvrent largement certains parlent aussi d’hybridation entre les deux espèces.

Holacanthus bermudensis a trouvé une femelle.

Holocanthus bermudensis est une espèce solitaire mais celui-ci paraît excité, les nageoires pectorales déployées avec la bande jaune typique, car il vient de voir une femelle © Kevin Bryant

Éthologie-Biologie reproductive

Holacanthus bermudensis se nourrit de divers animaux benthiques tels que hydroïdes, bryozoaires, méduses, ascidies et éponges en particulier, mais aussi d’algues et de plantes aquatiques.

C’est une espèce territoriale plutôt solitaire, à l’exception du moment de l’accouplement, qui peut se reproduire toute l’année. Les œufs, pélagiques et flottants, sont fécondés en pleine mer.

Paire d'Holacanthus bermudensis.

Il peut se reproduire toute l’année. Les œufs, pélagiques et flottants, sont fécondés en pleine mer. Une femelle peut en relâcher jusqu’à 75.000 par jour © Kevin Bryant

Les femelles peuvent même en libérer 75 000 par jour et elles éclosent immédiatement, se nourrissant du sac vitellin pendant quelques jours.

Ensuite, ils se nourrissent voracement de plancton et grandissent à vue d’œil. Les juvéniles se comportent souvent, comme les Labroides, comme des poissons nettoyeurs, éliminant les parasites de diverses espèces, tortues comprises.

Holacanthus bermudensis peut s’adapter à la vie en aquarium, mais il doit être installé dans des bassins appropriés sans congénère car il entrerait immédiatement en conflit avec eux. Bien nourri il peut vivre jusqu’à vingt ans.

Holacanthus bermudensis juvénile.

Un juvénile. Sa croissance est rapide. Dans un premier temps, comme les labridés nettoyeurs, il débarrasse les poissons et les tortues des parasites de la peau © Kevin Bryant

Compte tenu de sa taille il est consommé, de temps à autre, par les pêcheurs des Caraïbes, au mépris du risque de ciguatera, une intoxication alimentaire grave liée à la présence d’organismes toxiques dans son régime alimentaire.

Dans la nature ses effectifs peuvent doubler en 1,4 à 4,4 ans et malgré une certaine vulnérabilité à la pêche cette espèce est actuellement classée “Least Concern”, c’est-à-dire non menacée, dans la Liste Rouge de l’UICN

Synonymes

Holacanthus ciliaris bermudensis Goode, 1876; Angelichthys isabelita Jordan & Rutter, 1898; Holacanthus isabelita Jordan & Rutter, 1898.

 

→ Pour des notions générales sur les poissons cliquer ici

→ Pour apprécier la biodiversité des Osteichthyes, les POISSONS OSSEUX, et trouver d’autres espèces cliquer ici.