Famille : Labrisomidae

Texte © Giuseppe Mazza

Traduction en français par Michel Olivié

Connu sous le nom de Blennie diamant à cause des motifs présents sur ses côtés, Malacoctenus boehlkei se reconnaît de suite par son ocelle flamboyant au bord jaune © Mickey Charteris
Inscrit dans la classe des Actinopterygii, les poissons aux nageoires rayonnés, l’ordre étonnant des Blenniiformes accueille des espèces de grandes dimensions qui dépassent un mètre telles que Anarhichas orientalis, Anarhichas lupus ou le gigantesque Anarrichthys ocellatus qui atteint une longueur de 240 cm et un poids de18,4 kg mais aussi des espèces de taille modeste comme Blennius ocellaris, la Blennie ocellée qui est fréquente en Méditerranée, et des espèces minuscules comme Acanthemblemaria aceroi qui dépasse de peu 4 cm et se réfugie sous terre dans des tubes dérobés aux annélides, Hypsoblennius invemar long de moins de 6 cm qui habite la coquille vide d’un cirripède, ou la changeante et flamboyante Cochleoceps orientalis de taille similaire.
Cet ordre accueille aussi des poissons qui ressemblent à de petits serpents comme Stathmonotus hemphillii, des imposteurs perfides comme Aspidontus taeniatus qui imite à la perfection un honnête poisson nettoyeur pour arracher ensuite en le discréditant des lambeaux de chair à ses clients et aussi une espèce venimeuse Meiacanthus grammistes qui a des dents creuses reliées comme chez les vipères à des glandes à venin.

Il vit aux Caraïbes où, en s’appuyant en diagonale sur ses grandes nageoires pelviennes, il chasse à l’affût, immobile, de petits crustacés et d’autres invertébrés benthiques © www.carlosestape.photoshelter.com
Malacoctenus boehlkei Springer, 1959 connu sous le nom de Blennie de diamant est un Blenniiformes inscrit dans la famille des Labrisomidae qui surprend par son ocelle flamboyant caractéristique au bord jaune situé entre les premiers rayons de la nageoire dorsale et par ses taches en forme de diamant placées sur les côtés qui sont à l’origine de son nom vulgaire.
Le nom du genre Malacoctenus, créé par Gill en 1860, est composé du grec “malacos”, mou, et “cteno”, peigne, en référence aux cirrhes pectiniformes de sa tête tandis que le nom de l’espèce boehlkei est une reconnaissance de la contribution fournie à la description de cette espèce par James Erwin Böhlke et son épouse Eugénia Louisa qui travaillaient tous deux pour l’Académie des Sciences Naturelles de Philadelphie où Springer était le directeur d’ichtyologie.
Zoogéographie

Les mâles présentent, alignées en haut, 7 taches irrégulières noirâtres au centre clair accompagnées en bas de 10 plus petites en forme de diamant et au centre blanc © Pauline Walsh Jacobson

Chez les femelles le motif est similaire mais de couleur orange brunâtre © Pauline Walsh Jacobson
Malacoctenus boehlkei vit le long des côtes du centre-Ouest de l’Atlantique, des Bahamas et des Îles Vierges jusqu’à Bonaire au Venezuela et atteint à l’Ouest le Belize.
Écologie-Habitat
Il se trouve en général dans des eaux où la température est comprise entre 25,4 et 28,1 °C, la plupart du temps entre 2 et 8 m de profondeur, mais aussi à 30 m, sur les pentes de récifs et les cavités rocheuses où appuyé sur ses longues nageoires pelviennes il attend, immobile, le passage de petits crustacés et d’autres invertébrés benthiques qu’il attrape en un éclair.
Parfaitement immunisé contre son venin il n’est pas rare de le trouver à la base ou parmi les tentacules de Condylactis gigantea, une anémone-boule des Caraïbes qui le protège des prédateurs.

Parfaitement immunisé contre son venin, il n’est pas rare de trouver Malacoctenus boehlkei entre les tentacules de Condylactis gigantea, une anémone de mer qui le protège © www.carlosestape.photoshelter.com
Malacoctenus boehlkei atteint au maximum 6,4 cm de long. Son corps qui a des écailles lisses dans sa partie postérieure est allongé. Sa tête est mince et son museau pointu. Il a sur les yeux un cirrhe ramifié. Il en a ensuite sur la nuque deux autres qui ont plus de ramifications. La mâchoire supérieure comporte une rangée externe de dents qui sont par contre absentes sur les côtés du palais.
La nageoire dorsale a 18 à 23 rayons épineux qui sont suivis d’une rangée de 9 à 13 rayons inermes. L’anale a 2 rayons épineux et 20 à 23 rayons inermes. Les pectorales ont 15 rayons et les très longues nageoires pelviennes qui les précèdent rejoignent et dépassent le début de la nageoire anale.
Sa tête est de couleur marron grisâtre. Son corps est marron clair et comporte une série de petits points clairs sur les flancs.

Les juvéniles, reconnaissables à leur yeux proportionnellement plus grands et à leurs courtes nageoires pelviennes, se fient surtout à leur livrée mimétique © www.carlosestape.photoshelter.com
Sa livrée fait apparaître un léger dimorphisme sexuel. Les mâles présentent, alignées en haut vers le dos, 7 taches irrégulières noirâtres dont le centre est clair et qui sont accompagnées en bas de 10 taches plus petites en forme de diamant avec un centre blanc. Chez les femelles le motif est similaire mais de couleur orange brunâtre.
Éthologie-Biologie reproductive
Comme chez les autres Labrisomidae les oeufs de la Blennie de diamant sont pondus sur les fonds et surveillés par le mâle jusqu’à leur éclosion.
Sa résilience est inconnue mais sa vulnérabilité à la pêche, très faible, s’établit à peine à 10 sur une échelle de 100. Étant donné de plus sa vaste diffusion Malacoctenus boehlkei figure donc en tant que “LC, Least Concern”, c’est-à-dire “Préoccupation mineure”, dans la Liste Rouge de l’UICN des espèces menacées.
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