Famille : Myrtaceae

Texte © Pietro Puccio

Traduction en français du Dr Errol Véla – Université Montpellier-2

Le Myrtus communis a des fleurs de 2-3 cm avec de longues étamines © G. Mazza
Le nom du genre dérive du grec “myrtos” du myrte commun ; le nom spécifique est le terme latin “communis” = commun.
Noms communs : bridal myrtle, myrtle (anglais); myrte, myrte commun (français); myrtos (grec); mirto, mortella (italien); mirta, murta, murteira (portugais); arrayán, mirta, mirto, mortera, murta, murtera (espagnol); brautmyrte, myrte (allemand); rihan, mersin (arabe); tarihant, chilmoun (berbère); morta, mortula (corse); nertha, nerthe, nerto (occitan).
Le Myrtus communis L. (1753) est un arbuste ou petit arbre sempervirent très variable, ramifié, haut jusqu’environ 3 m, mais des exemplaires dans la nature peuvent atteindre 5 m, avec des rameaux ascendants écorce rougeâtre qui tend au gris avec le temps et feuillage épais. Les feuilles sont simples, entières, opposées, généralement sessiles (privées de pétiole), ovale-lancéolées pointues à l’apex, longues de 2,6-5 cm, coriaces, de couleur vert intense luisant en dessus, vert clair opaque en dessous, ponctuées superficiellement de glandes huileuses, visibles par transparence, qui les rendent particulièrement aromatiques quand on les froisse.
Les fleurs, en été, sur un long pédoncule, sont axillaires, solitaires, hermaphrodites, de 2-3 cm, odorantes, avec 5 sépales triangulaires longs de 1-2 mm, 5 pétales obovales longs de 6-15 mm, blancs ou rosés, et de nombreuses étamines blanches un peu plus longues que les pétales. Les fruits sont des baies charnues ellipsoïdes de 1,2-1,4 cm de longueur et environ 0,7 cm de diamètre, de couleur bleue-pourpre noirâtre à maturité, contenant des graines réniformes de couleur blanchâtre longues de 2,5-3 mm ; il existe aussi une variété à fruits blancs.
Il se reproduit par graines, marcottage aérien et bouture semi-ligneuse en été. Espèce a croissance plutôt lente, typique de la région méditerranéenne, est cultivable en plein soleil ou légère ombre sur des sols de nature variée, aussi de préférence ceux plutôt sableux, neutres ou alcalins, bien drainés ; supporte la salinité, les températures élevées et, bien enraciné, les périodes de sécheresse. Il est relativement résistant aux basses températures, résistant jusqu’à environ -6 °C et, si bien protégé, jusqu’à-9 °C, mais avec dommages du feuillage.

Les baies sont comestibles et les feuilles, aromatiques, sont utilisées en cuisine. Propriétés médicinales © G. Mazza
Les baies sont comestibles et en Sardaigne, où la plante est particulièrement diffuse à l’état spontané, sont employées pour préparer une liqueur célèbre, “Mirto” ; les feuilles, fraiches comme desséchées, sont utilisées comme épice dans la cuisine méditerranéenne et le bois pour aromatiser, par enfumage, beaucoup de spécialités locales, en particulier en Italie. Le bois, de bonne qualité, dur, compact et à grain fin, est utilisé pour des ustensiles, bâtons et meubles, est aussi excellent bois de chauffe.
Feuilles et baies sont employées dans la médecine traditionnelle pour les propriétés antioxydantes, astringentes, antiseptiques et expecrtorantes, contenant des tanins (14%) et de l’huile essentielle (0,3-0,6%), constituée principalement de myrténol, cinéol, alpha-pinène, acétate de myrténil et géraniol. L’huile essentielle extraite des feuilles est aussi utilisée dans l’industrie alimentaire, pour aromatiser sauces et boissons, dans les produits pharmaceutiques et cosmétiques. Le myrte a joué un rôle important dans la culture et les traditions des pays méditerranéens, en particulier la Grèce et l’Italie.
Deux sous-espèces sont reconnues : Myrtus communis subsp. communis, décrite ci-dessus, et Myrtus communis subsp. tarentina (L.) Nyman (1879), qui se différencie par la hauteur limitée, inférieure à 2 m, les feuilles des gros plans d’une longueur ne dépassant pas 2 cm et les fruits globuleux, particulièrement approprié pour les haies basses, comme couvre-sol et l’art topiaire.
Synonymes de Myrtus communis subsp. communis : Myrtus major Garsault (1764); Myrtus minor Garsault (1764); Myrtus acuta Mill. (1768); Myrtus baetica (L.) Mill. (1768); Myrtus belgica (L.) Mill. (1768); Myrtus italica Mill. (1768); Myrtus minima Mill. (1768); Myrtus littoralis Salisb. (1796); Myrtus macrophylla J.St.-Hil. (1803); Myrtus microphylla J.St.-Hil. (1803); Myrtus romanifolia J.St.-Hil. (1803); Myrtus romana (L.) Hoffmanns. (1824); Myrtus buxifolia Raf. (1838); Myrtus lanceolata Raf. (1838); Myrtus latifolia Raf. (1838); Myrtus borbonis Sennen (1923); Myrtus media Hoffmanns. (1824); Myrtus angustifolia Raf. (1838); Myrtus oerstedeana O.Berg (1856); Myrtus sparsifolia O.Berg (1856); Myrtus veneris Bubani (1899); Myrtus acutifolia (L.) Sennen & Teodoro (1929); Myrtus augustinii Sennen & Teodoro (1929); Myrtus baui Sennen & Teodoro (1929); Myrtus briquetii (Sennen & Teodoro) Sennen & Teodoro (1929); Myrtus christinae (Sennen & Teodoro) Sennen & Teodoro (1929); Myrtus eusebii (Sennen & Teodoro) Sennen & Teodoro (1929); Myrtus gervasii (Sennen & Teodoro) Sennen & Teodoro (1929); Myrtus josephi Sennen & Teodoro (1929); Myrtus mirifolia Sennen & Teodoro (1929); Myrtus petri-ludovici (Sennen & Teodoro) Sennen & Teodoro (1929); Myrtus rodesi Sennen & Teodoro (1929); Myrtus theodori Sennen (1929); Myrtus vidalii (Sennen & Teodoro) Sennen & Teodoro (1929).
Synonymes de Myrtus communis subsp. tarentina : Myrtus communis var. tarentina L. (1753); Myrtus tarentina (L.) Mill. (1768).
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