Odonus niger

Famille : Balistidae

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Texte © Giuseppe Mazza

 

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Traduction en français par Serge Forestier

 

Odonus niger a des yeux indépendants et de solides dents qui deviennent rougeâtres © G. Mazza

Odonus niger a des yeux indépendants et de solides dents qui deviennent rougeâtres © G. Mazza

Le Baliste à dents rouges également appelé Baliste bleu (Odonus niger Rüppell, 1836) appartient à la classe des Actinopterygii, les poissons à nageoires rayonnées, à l’ordre multiforme et diversement coloré des Tetraodontiformes et à la famille des Balistidae, les poissons dits balistes ou à détente.

Le nom de genre vient du grec “odous” = dent et “onos” = âne. Un poisson aux dents d’âne, en somme, un hommage aux robustes dents acérées avec lesquelles il coupe les éponges et n’hésite pas à mordre s’il est menacé.

Le nom d’espèce vient du latin “niger” = noir, en raison de sa couleur sombre, bleu violacé, qui dans la pénombre du fond marin semble presque noire.

Zoogéographie

Il est chez lui dans les eaux tropicales de l’Océan Indien et du Pacifique. A titre indicatif, on le trouve le long de toute la côte africaine, de l’Afrique du Sud et Madagascar à la Mer Rouge et à la Mer Arabique, aux Seychelles, à l’île Maurice, à la Réunion, aux Maldives, en Inde, au Sri Lanka, en Thaïlande, en Malaisie, à l’île Christmas, en Australie, en Indonésie, en Nouvelle-Guinée, en Micronésie, aux Philippines, à Taiwan et en Chine jusqu’au sud du Japon. Il a colonisé les Kiribati, les Samoa et les îles Marquises. Au sud, il atteint la Nouvelle-Calédonie et les Tonga.

Écologie-Habitat

Il vit dans les formations coralliennes entre 4 et 40 m de profondeur, généralement à l’extérieur du récif au cœur des courants riches en zooplancton, dont il se nourrit souvent en bancs démontrant une exceptionnelle habileté à la nage. En cas de danger et pour passer la nuit il se rapproche cependant de la côte, pour se réfugier dans les anfractuosités des rochers et parmi les coraux.

Morphophysiologie

Le baliste à dents rouges peut atteindre les 50 cm, mais en général, en particulier en aquarium, il ne dépasse pas les 30 cm. Le corps est plat, protégé comme tous les balistes par un solide revêtement d’écailles osseuses, et les yeux, placés hauts sur la tête, sont indépendants l’un de l’autre dans leurs mouvements pour une vision en toutes directions.

A première vue, dans la pénombre du fond il parait noir, mais éclairé il affiche des couleurs insoupçonnées © Giuseppe Mazza

A première vue, dans la pénombre du fond il parait noir, mais éclairé il affiche des couleurs insoupçonnées © Giuseppe Mazza

Sur le dos, on peut voir la gâchette érectile caractéristique composée de trois épines. Elle est souvent repliée dans un logement approprié, mais le poisson peut la déclencher et la verrouiller en position dressée, pour menacer ou se défendre. Bien qu’elle soit moins visible que chez les autres balistes elle joue néanmoins un rôle dissuasif vis-à-vis des prédateurs, car elle reste dressée même après la mort, causant des blessures à ceux qui l’ingèrent.

La seconde nageoire dorsale, grande et extrêmement mobile compte 33 à 36 rayons mous et est pratiquement spéculaire à l’anale, un peu plus courte, qui en a 28 à 31. Les nageoires pectorales comportent de 15 à 16 rayons inermes, les ventrales sont réduites à un petit pic et la caudale est en forme de croissant avec des marges très allongées chez les adultes.

La bouche est robuste, armée de solides incisives qui repoussent immédiatement lorsqu”elles sont brisées. Au début, elles sont blanches, mais elles prennent ensuite une teinte rougeâtre, d’où les noms anglais et français bien connus de “Red-toothed triggerfish” ou “Baliste à dents rouges”. Elles servent à grignoter les éponges, mais aussi à se défendre en infligeant des morsures profondes.

La livrée est un mélange de bleu, de violet, de vert et de turquoise, selon le secteur, l’âge, l’humeur du poisson, mais surtout l’éclairage. La gorge est, dans chaque cas, plus claire avec des hachures bleu brillant qui deviennent continues autour des lèvres pour repartir vers le haut par deux lignes parallèles qui atteignent l’œil. Celui-ci, bien camouflé, se trouve, en pratique, au milieu des deux zones de couleur. Le corps montre un relief granuleux très décoratif et les nageoires ont une élégante bordure claire.

Il est convoité par les aquariophiles pour sa splendide livrée bleue, violette, verte et turquoise © Giuseppe Mazza

Il est convoité par les aquariophiles pour sa splendide livrée bleue, violette, verte et turquoise © Giuseppe Mazza

Il n’est alors pas étonnant que le poisson baliste à dents rouges soit un invité fréquent des aquariums, où il vit longtemps si les dimensions du réservoir sont adéquates et si les paramètres de l’eau sont corrects.

Éthologie-Biologie reproductive

Il se nourrit de zooplancton et d’éponges, mais probablement aussi de petits crustacés, à tel point que, dans la nature, il inspecte souvent les rochers et, en aquarium, il les dévore allégrement.

Les œufs sont pondus dans un nid, creusé dans le sable, où ils sont fécondés. Les jeunes, après les stades larvaires, grandissent, comme toutes les espèces, dans les crevasses des coraux.

Le baliste à dents rouges est souvent pris dans des filets des pêcheurs et est consommé frais ou séché. Puis il y a la chasse des jeunes pour les aquariums domestiques, et même si ce n’est pas actuellement une espèce menacée, elle doit certainement être surveillée. Théoriquement les populations pourraient doubler en 1,4 à 4,4 années, mais l’indice de vulnérabilité a déjà atteint 39 sur une échelle de 100.

Synonymes

Balistes erythrodon Günther, 1870; Odonus erythrodon Günther, 1870; Xenodon niger Rüppell, 1836.

 

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