Pandanus utilis

Famille : Pandanaceae


Texte © Pietro Puccio

 


Traduction en français par Jean-Marc Linder

 

L’espèce est originaire des Mascareignes, où elle vit surtout sur les sols sablonneux du littoral.

Le nom du genre dérive du nom malais “pandang” ; l’épithète spécifique est l’adjectif latin “utilis, e” = utile : il fait référence aux feuilles et aux fibres qu’elles donnent, très utilisées par les populations locales pour de nombreux usages.

Noms communs : common screw pine, common screw-pine, common screwpine, vacoa, vacoua palm (anglais) ; gewone Skroefpalm (afrikaans) ; pain pain, pim pin (créole de la Réunion) ; baquois, baquoua, vacoa, vacuoa, vaquois (français) ; fandra, fandrana, hôfa, hoffa, vakoa, vakoana (malgache) ; pândano (portugais) ; palma de caracol, palma de tirabuzón, palma tornillo, pandano, pandano de cestas (espagnol) ; mkadi (swahili) ; Schraubenbaum (allemand).

Pandanus utilis, Pandanaceae, baquois

Native des Mascareignes, où elle vit surtout sur les sols sablonneux côtiers, l’espèce utilis du genre Pandanus doit son nom aux feuilles fibreuses multi-usages, à ses qualités ornementales, et à son caractère brise-vent et résistant au sel pour protéger les cultures, comme les plantations de vanille à la Réunion © Giuseppe Mazza

Pandanus utilis Bory (1804) est une espèce monocotylédone dioïque, pérenne, sempervirente, qui ne dépasse généralement pas 6 à 9 m de hauteur en culture. Le tronc, ramifié, est porté par des racines-échasses aériennes de 3 à 8 cm de diamètre : outre leur fonction normale d’absorption et d’ancrage, elles supportent donc l’ensemble de partie aérienne de la plante.

Disposées à l’extrémité des branches en denses spirales tri-sériées, les feuilles, dont la base embrasse partiellement la tige et l’apex longuement pointu, sont simples, sessiles, linéaires, carénées, longues de 0,5 à 2 m et larges de 4 à 11 cm, cireuses et de couleur vert bleuâtre foncé ; les marges et la nervure médiane sont pourvus d’épines rougeâtres recourbées vers l’apex, longues de 1 à 4 mm. Les inflorescences sont terminales ; les mâles pendent en panicule et sont longues de 30 à 80 cm, avec des ramifications latérales en épis sous-tendues par des bractées blanchâtres, portant une multitude touffue de fleurs parfumées, apérianthées et avec 8 à 12 étamines jaune crème ; les femelles sont globuleuses, aux fleurs sessiles étroitement juxtaposées, constituées uniquement de l’ovaire et du stigmate.

Pandanus utilis, Pandanaceae, baquois

Dépassant rarement 6 à 9 m de hauteur, la tige de cette espèce est ramifiée et pourvue à la base de racines-échasses aériennes : outre la fonction normale d’absorption et d’ancrage, elles portent le poids de la plante © Giuseppe Mazza

Porté par un pédoncule robuste, le fruit est un syncarpe (ensemble de fruits agglomérés et soudés ensemble), globulaire, pendant, de 15 à 22 cm de diamètre, composé de 100-200 drupes longues d’environ 4 cm, rendues anguleuses par la pression des voisines mais libres dans leur moitié supérieure, vertes, puis jaunes à maturité, avec une bande rougeâtre à la base.

On reproduit cette espèce en semant ses graines, préalablement trempées dans l’eau pendant 2 jours, en surface d’un sol drainant maintenu humide à la température de 28 à 30 °C, la germination intervenant après 2 à 3 mois. On peut aussi utiliser les repousses qui apparaissent au pied, ou des grosses branches au bourgeon terminal intact (il n’y a pas de bourgeons dormants sur la tige).

Pandanus utilis est cultivée depuis très longtemps dans les Mascareignes et à Madagascar pour ses nombreux usages. Elle s’est ensuite répandue dans les pays africains qui font face à cette dernière île et, depuis le début du XIXe siècle, on l’a introduite dans des régions tropicales et subtropicales en raison de ses remarquables caractéristiques ornementales. Sa culture peut être tentée dans les zones tempérées-chaudes les plus douces, où les températures proches de 0 °C sont des événements exceptionnels et de courte durée.

Par les dimensions qu’elle peut atteindre en hauteur comme en largeur, elle convient aux parcs et aux grands jardins où un spécimen isolé produit un effet notable ; la présence d’épines fait qu’il est cependant préférable d’éviter les lieux de passage et de repos. Elle nécessite le plein soleil ou une ombre légère, et des sols parfaitement drainants de préférence sablonneux, même pauvres, qu’ils soient acides ou alcalins. De croissance particulièrement lente, arrosages et fertilisations réguliers dès le début lui sont profitables ; les individus bien enracinés nécessitent ensuite peu de soins et peuvent supporter des périodes de sécheresse. Les jeunes sujets, notamment  Red Edge, variété à marge rouge, peuvent être cultivés en pot pour la décoration des patios et des espaces ouverts.

A Madagascar, à l’Île Maurice et à la Réunion, les feuilles et les racines aériennes, encore plus résistantes, coupées en fines lanières, sont utilisées pour la fabrication de cordes, filets, sacs à grains, à sucre et à café, bourses, chapeaux, et autres objets du quotidien ainsi que, avec l’avènement du tourisme, pour l’artisanat et les objets d’art, dont la demande ne cesse de croître ; les feuilles servent également de couverture pour les habitations rurales. Sa cime touffue et sa résistance aux embruns salés le font apprécier comme brise-vent le long du rivage ; à la Réunion, il remplit souvent une fonction de support dans les plantations de vanillier (Vanilla planifolia Jacks. ex Andrews, 1808).

Pandanus utilis, Pandanaceae, baquois

Comme l’ananas, le syncarpe est constitué des fruits agglomérés et soudés ensemble. Globuleux, pendant, de 15 à 22 cm de diamètre, il termine un pédoncule robuste et réunit 100 à 200 drupes d’environ 4 cm de long, anguleuses mais libres dans leur moitié supérieure, d’abord vertes, puis jaunes à maturité, avec une bande rougeâtre à la base. Les pointes végétatives sont consommées localement comme légumes ; les fruits nourrissent les petits mammifères et, cuits, ils sont comestibles, mais peu prisés © Giuseppe Mazza

Source de nourriture pour les petits mammifères et comestibles après cuisson, les fruits sont cependant peu appréciés ; les pointes végétatives sont consommées localement comme légumes.

Synonymes : Pandanus odoratissimus Jacq. (1801) ; Pandanus maritimus Thouars (1808) ; Pandanus nudus Thouars (1808) ; Pandanus sativus Thouars (1808) ; Vinsonia stephanocarpa Gaudich. (1841) ; Vinsonia utilis Gaudich. (1841) ; Marquartia globosa Hassk. (1842) ; Hasskarlia globosa (Hassk.) Walp. (1849) ; Pandanus elegantissimus Veitch (1863) ; Pandanus spurius Miq. (1863) ; Pandanus flabelliformis Carrière (1866) ; Pandanus distichus auct. (1872) ; Pandanus utilis var. stephanocarpa (Gaudich.) Brongn. (1875) ; Pandanus vacqua Carmich. ex Balf.f. (1878) ; Vinsonia consanguinea Gaudich. ex Balf.f. (1878) ; Vinsonia macrostigma Gaudich. ex Balf.f. (1878) ; Vinsonia media Gaudich. ex Balf.f. (1878) ; Vinsonia propinqua Gaudich. ex Balf.f.J (1878) ; Vinsonia striata Gaudich. ex Balf.f. (1878) ; Vinsonia thouarsii Gaudich. ex Balf.f. (1878).

 

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