Pangium edule

Famille : Achariaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Le Pangium edule est un arbre haut jusqu’à 40 m originaire des Philippines, de l’Indonésie, de la Malaisie, de la Micronésie, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et du Vanuatu. C’est une espèce très vénéneuse, surtout les graines qui sont comestibles après un long traitement. Caractéristiques prometteuses pour son utilisation comme bio-carburant © Giuseppe Mazza

Le Pangium edule est un arbre haut jusqu’à 40 m originaire des Philippines, de l’Indonésie, de la Malaisie, de la Micronésie, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et du Vanuatu. C’est une espèce très vénéneuse, surtout les graines qui sont comestibles après un long traitement. Caractéristiques prometteuses pour son utilisation comme bio-carburant © Giuseppe Mazza

Cette espèce est originaire des Philippines, de l’Indonésie, de la Malaisie, de la Micronésie (Yap), de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et du Vanuatu où elle vit dans les forêts pluviales et le long des rives des cours d’eau depuis le niveau de la mer à proximité des mangroves jusqu’à environ 1.000 m d’altitude.

Le nom du genre vient d’un des noms locaux,”pangi”, en usage en Malaisie. Le nom de l’espèce est l’adjectif latin “edulis, e” = comestible, par référence aux graines.

Noms communs : football fruit (anglais), pukung, pakem (Java), buah kelnak (Indonésie), kepayang, pangi (Malaisie), ariami (Palawan), rumrum, suete (Papouasie-Nouvelle-Guinée) peyang, kapayang, kapekong, sumuang (Sumatra), nalake, vangge (Vanuatu).

Le Pangium edule Reinw. (1828) est un arbre dont la hauteur peut atteindre environ 40 m chez les individus les plus âgés présents dans la nature, au tronc d’un diamètre allant jusqu’à 1 m, à l’écorce gris marron légèrement fissurée longitudinalement et au feuillage dense de forme pyramidale. Les feuilles, portées sur un pétiole long de 15 cm, sont disposées en spirale, cordées-ovées ou sub-arrondies avec un apex pointu et un bord entier, longues de 15 à 40 cm et larges de 10 à 25 cm, de couleur vert intense et brillantes.

Cette espèce est polygame-dioïque et porte des inflorescences mâles et femelles sur des individus différents mais les inflorescences mâles peuvent avoir un ou deux fleurs hermaphrodites. Les fleurs mâles sont réunies sous forme de racèmes axillaires et ont un calice constitué de 2 à 3 sépales concaves, coriaces et recouverts d’un duvet roussâtre, une corolle avec 5 à 7 pétales oblongs-ovés, longs d’environ 2 cm, de couleur verdâtre et 20 à 25 étamines. Les fleurs femelles, portées sur un pédoncule long de 7 à 8 cm, sont habituellement solitaires, axillaires, presque identiques aux fleurs mâles mais avec des étamines stériles. Les fruits sont des capsules indéhiscentes d’ovoïdes à piriformes, longues de 15 à 28 cm, recouvertes d’un épais duvet marron, qui contiennent de nombreuses graines presque ovoïdes, d’environ 5 cm de long et de 2,5 cm de diamètre et recouvertes d’un arille charnu de couleur blanc crème, hautement toxiques.

On reproduit cette plante au moyen de ses graines que l’on plonge au préalable dans de l’eau tiède pendant un jour, dans un terreau organique drainant maintenu humide à la température de 26 à 28 °C. La durée de germination est de 20 à 40 jours et la première fructification survient à partir de la dixième année. On cultive cette plante exclusivement dans les régions tropicales et subtropicales à la pluviosité annuelle élevée. Elle a besoin d’une exposition en plein soleil, sauf durant la phase initiale de croissance où elle est sensible à un excès d’ensoleillement, et de sols drainants, de légèrement acides à neutres, maintenus presque constamment humides. Ailleurs elle peut être plantée dans des récipients de grand capacité à condition de la mettre à l’abri dans des serres ou des jardins d’hiver particulièrement lumineux, avec des températures minimales hivernales qui ne soient pas inférieures à 16 °C et une humidité ambiante élevée.

Toutes les parties de cette plante sont très vénéneuses, en particulier les graines, en raison de la présence importante d’un glycoside cyanogénétique (la gynocardine). Malgré cela et grâce à un long processus auquel on doit les soumettre pour qu’elles soient consommées en toute sécurité, les graines ont joué un grand rôle dans l’alimentation des populations locales et constituent encore un ingrédient important de certains plats typiques. Pour cette raison l’espèce est souvent cultivée à proximité des villages.

Le traitement destiné à éliminer la substance toxique comporte l’enlèvement de la membrane qui entoure la graine, des lavages répétés et des cuissons. L’un des plus utilisés consiste dans un lavage répété à l’eau courante, une longue cuisson à l’eau, une fermentation pendant 40 jours dans une fosse remplie de cendres et recouverte de terre et de feuilles de bananier et ensuite une autre cuisson. Une préparation non adéquate peut être fatale.

En raison de leurs propriétés antiseptiques les feuilles et les graines pilées sont encore utilisées par des populations isolées pour la conservation de la viande et des poissons. Les graines et l’écorce sont employées localement pour étourdir les poissons et les capturer facilement. L ‘huile extraite des graines était utilisée dans le passé pour la cuisine et l’éclairage. Elle présente des caractéristiques prometteuses pour son utilisation comme bio-carburant.