Phalaenopsis lueddemanniana

Famille : Orchidaceae


Texte © Pietro Puccio

 

serge.gif
Traduction en français par Serge Forestier

 

Phalaenopsis lueddemaniana est très diffusée auprès des collectionneurs d’orchidées botaniques pour sa culture facile  © Giuseppe Mazza

Phalaenopsis lueddemaniana est très diffusée auprès des collectionneurs d’orchidées botaniques pour sa culture facile © Giuseppe Mazza

L’espèce est originaire des Philippines, où elle croit dans les forêts humides à basse altitude.

Le nom de genre est la combinaison des mots grecs “phalaina” = papillon et “opsis” = aspect, en référence évidente ; l’espèce est dédiée au botaniste et producteur d’orchidée français G.A. Lüddeman (1821-1884).

Phalaenopsis lueddemanniana Rchb. f. (1865) est une espèce épiphyte à la tige recouverte par les bases foliaires imbriquées et aux feuilles charnues oblongues-elliptiques, longues de 10 à 30 cm et larges de 9 cm. Inflorescence latérale mesurant jusqu’à 50 cm, arquée ou pendante, racémeuse ou paniculée, portant de 2 à 5 fleurs s’ouvrant simultanément, cireuses, charnues et légèrement parfumées de 5 à 6 cm de diamètre, de longue durée, jusqu’à 8 semaines.

Les fleurs sont très variables en forme et surtout en couleur, le plus souvent les sépales et les pétales sont blanchâtres avec des rayures plus ou moins fines magenta, pourpres ou brun rougeâtre, de différentes nuances, et le labelle est trilobé avec une tache jaune à la base et sur les lobes latéraux et le lobe central est rose pourpre. Les sépales sont plus ou moins elliptiques, longs de 2 à 3 cm et larges de 1 à 1,4 cm, au dos caréné, les pétales ovales-elliptiques, mesurent 2,6 cm de long et 1,2 cm de large, le labelle, long de 1,8 à 2,2 cm et large de 1,5 à 1,8 cm, a les lobes latéraux oblongs tronqués à l’apex, dressés, et un lobe médian ovale-oblong, charnu, avec une crête le long de la ligne médiane pourvue de poils hirsutes blancs. La colonne est cylindrique, légèrement arquée, d’environ 1 cm de long.

La reproduction se fait par semis, in vitro, par micropropagation et au niveau amateur au moyen des jeunes plantes qui se forment facilement sur l’inflorescence (en jargon, “keiki”, qui signifie en hawaïen “fils”), qui peuvent être enlevées quand elles ont formé un bon appareil racinaire.

Parmi les Phalaenopsis botaniques, c’est l’une des plus diffusées auprès des collectionneurs, en raison de sa facilité de culture et de reproduction à travers les keiki produits par l’inflorescence, qui ne sera coupée qu’une fois sèche. Elle requiert des températures moyennes à élevées avec des minima hivernaux non inférieurs à 14 °C, une humidité élevée, 60 à 80 %, une ombre partielle, mais également quelques heures de soleil direct dans la matinée.

Au printemps et en été, durant la période végétative, les arrosages doivent être réguliers et abondants, mais en laissant le terrain s’assécher partiellement avant d’arroser à nouveau, légèrement réduits en hiver de manière à offrir à la plante une petite période de repos ; on évitera la stagnation au niveau de l’aisselle des feuilles, surtout la nuit et avec des températures moyennes à basses ; une bonne ventilation constante est fondamentale pour prévenir la pourriture. Pour les arrosages et les nébulisations, on utilisera de l’eau de pluie, de l’eau osmosée ou de l’eau déminéralisée ; les apports d’engrais, distribués de manière appropriée et en alternance, de façon à éviter l’accumulation de sels au niveau des racines, doivent être faits au cours de la période végétative de préférence avec des produits équilibrés hydrosolubles, contenant des oligoéléments, au quart de la dose recommandée sur l’emballage. La plante peut être montée sur troncs, écorces, radeaux de liège ou cultivée en pots ou en paniers, de préférence suspendus, sur un substrat très drainant et aéré qui peut être constitué de morceaux d’écorce de calibre moyen, avec ajout possible de matériaux inertes pour améliorer le drainage. Les éventuels rempotages doivent être effectués au printemps à la reprise végétative, signalée par la croissance de nouvelles racines.

L’espèce est inscrite à l’Annexe II de la CITES (espèces dont le commerce est réglementé au niveau international).

Synonymes : Phalaenopsis lueddemanniana var. delicata Rchb.f. (1865); Phalaenopsis lueddemanniana var. ochrata Rchb.f. (1865); Phalaenopsis lueddemannii Náves (1880); Polychilos lueddemanniana (Rchb.f.) Shim (1982); Phalaenopsis lueddemanniana f. delicata (Rchb.f.) O.Gruss & M.Wolff (2007); Phalaenopsis lueddemanniana f. ochracea (Rchb.f.) O.Gruss & M.Wolff (2007).

 

→ Pour des notions générales sur les ORCHIDACEAE cliquer ici.

→ Pour apprécier la biodiversité au sein de la famille des ORCHIDACEAE et trouver d’autres espèces, cliquez ici.