Phalaenopsis pulcherrima

Famille : Orchidaceae


Texte © Pietro Puccio

 

serge.gif
Traduction en français par Serge Forestier

 

Forme pélorique de Phalaenopsis pulcherrima. L’espèce est native du sud-est asiatique © Giuseppe Mazza

Forme pélorique de Phalaenopsis pulcherrima. L’espèce est native du sud-est asiatique © Giuseppe Mazza

L’espèce est originaire de l’Assam, de Bornéo, du Cambodge, de Chine (Hainan), du Laos, de la péninsule Malaise, de Birmanie, de Singapour, de Sumatra, de Thaïlande et du Vietnam où elle croit dans les forêts et les buissons sur des sols sableux ou rocheux, couverts ou non de mousse, le long des berges des cours d’eau ou dans des lieux ouverts le long de la côte, du niveau de la mer jusqu’à environ 1200 m d’altitude.

Le nom de genre est la combinaison du substantif grec “φάλαινα” (phalaina) = papillon et “ὄψις” (opsis) = aspect, en référence évidente ; le nom d’espèce est l’adjectif latin “pulcherrimus, a, um” (superlatif de “pulcher”) = plus que belle.

Phalaenopsis pulcherrima (Lindl.) J.J.Sm. (1933) est une espèce terrestre ou lithophyte, très variable par la couleur et la dimension des fleurs, à la tige courte pourvue de 3 à 6 feuilles de oblongues à oblancéolées, distiques, coriaces, rigides, de 5 à 15 cm de longueur et de 1,5 à 3 cm de large, de couleur verte souvent imprégnée de pourpre, en particulier sur la face inférieure.

Inflorescence latérale, sur un long pédoncule de 20 à 40 cm, dressée, racémeuse, de 10 à 25 cm de long, avec de nombreuses fleurs, de 2 à 3,5 cm de diamètre, disposées en spirale sur le rachis, s’ouvrant successivement sur une période de 1 à 3 mois, habituellement avec des pétales et des sépales de couleur rose à pourpre, dans différentes nuances, et labelle avec des lobes latéraux rougeâtres et un lobe médian pourpre foncé parcouru à la base de lignes blanches ; il existe des variantes de couleur blanche, ou blanche avec les lobes latéraux du labelle jaune, et de couleur bleu-violet dans diverses tonalités.

Sépale dorsal oblong à elliptique à l’apex obtus, long de 0,8 à 1,6 cm et large de 0,5 à 0,7 cm, sépales latéraux ovales-triangulaires, de 0,8 à 1,5 cm de long et 0, 8 cm de large, fusionnés à la base de la colonne pour former une sorte d’éperon conique (mentum) long de 0,8 à 1 cm.

Pétales obovales à l’apex arrondi, long de 0,8 à 1,4 cm et large d’environ 0,6 cm, labelle trilobé, d’environ 1,4 cm de long et 1,7 cm de large, avec des lobes latéraux oblongs-elliptiques, dressés, et un lobe médian oblong-ovale.

Il existe également des formes péloriques (photo), caractérisées par des pétales presque identiques au labelle de par la forme et la couleur, la fleur passe alors de la symétrie bilatérale (zigomorphe), typique des orchidées, à la symétrie radiale (actinomorphe).

Une fois la floraison terminée, la partie de la tige florale sous le premier nœud qui a porté des fleurs doit être laissée, sauf si elle est complètement sèche, car une nouvelle tige peut être émise, même après un certain temps, à partir des nœuds inférieurs.

Dans la mutation pélorique les pétales sont presque identiques au labelle par la forme et la couleur. La fleur passe alors de la symétrie bilatérale, typique des orchidées, à la symétrie radiale  © Giuseppe Mazza

Dans la mutation pélorique les pétales sont presque identiques au labelle par la forme et la couleur. La fleur passe alors de la symétrie bilatérale, typique des orchidées, à la symétrie radiale © Giuseppe Mazza

La reproduction se fait par semis, in vitro, par micro propagation et facilement à partir des jeunes plantes qui se forment à la base et sur l’inflorescence (en jargon, “keiki”, qui signifie en hawaïen “fils”), qui peuvent être enlevées quand elles ont formé un bon appareil racinaire. Espèce diffusée à l’état sauvage, de culture et d’adaptabilité faciles, largement utilisée pour obtenir des hybrides, nécessitant une luminosité élevée, voire quelques heures d’ensoleillement direct, des températures moyennes à élevées, de 18 à 32 °C, avec des minima nocturnes pendant les mois les plus froids supérieurs à 16 °C , une humidité élevée, 60 à 80 %, et une ventilation constante.

Durant de la période de croissance active les arrosages doivent être abondants et réguliers, tout en laissant sécher avant de remettre de l’eau, plus espacés lorsque les températures sont plus basses et la croissance ralentie ; on évitera la stagnation à l’aisselle des feuilles, surtout la nuit et avec des températures moyennes à basses, ce qui pourrait provoquer la pourriture. Les arrosages et les nébulisations seront effectués en utilisant de l’eau de pluie, de l’eau distillée ou osmosée ; les apports d’engrais, convenablement alternés pour éviter une accumulation excessive de sels dans le substrat, doivent être faits durant la période de croissance avec des produits équilibrés hydrosolubles, contenant des oligoéléments, au quart de la dose recommandée par le fabricant. A cultiver de préférence dans des pots en terre bas sur un substrat parfaitement drainant qui peut être fait de fragments de poterie et de morceaux de charbon de bois ou d’écorce de calibre moyen, avec ajout éventuel de sphaigne ; moins fréquemment, elle sera montée sur des morceaux d’écorce, sur troncs, sur radeaux de liège ou de fougère arborescente. Transplantation et rempotage doivent être effectués à la fin de la floraison à l’apparition de nouvelles racines.

L’espèce est inscrite à l’Annexe II de la CITES (espèces dont le commerce est réglementé au niveau international).

Synonymes : Doritis pulcherrima Lindl. (1833); Phalaenopsis esmeralda Rchb.f. (1874); Phalaenopsis esmeralda var. albiflora Rchb.f. (1877); Phalaenopsis antennifera Rchb.f. (1879); Phalaenopsis esmeralda var. candidula Rolfe (1890); Phalaenopsis esmeralda var. rubra Stein (1892); Phalaenopsis mastersii King & Pantl. (1897); Phalaenopsis esmeralda var. punctulata Cogn. (1904); Doritis pulcherrima var. caerulea Fowlie (1969); Doritis pulcherrima f. alba O.Gruss & Roeth (1999); Doritis pulcherrima f. albiflora (Rchb.f.) Roeth & O.Gruss (1999); Doritis pulcherrima f. caerulea (Fowlie) O.Gruss & Roeth (1999); Phalaenopsis pulcherrima f. alba (O.Gruss & Roeth) Christenson (2001); Phalaenopsis pulcherrima f. albiflora (Rchb.f.) Christenson (2001); Phalaenopsis pulcherrima f. caerulea (Fowlie) Christenson (2001); Doritis pulcherrima f. apiculata Aver. (2009); Doritis pulcherrima var. apiculata Aver. (2009); Doritis pulcherrima var. laotica O.Gruss (2009); Doritis pulcherrima f. nivea Aver. (2009); Doritis pulcherrima f. purpurea Aver. (2009).

 

→ Pour des notions générales sur les ORCHIDACEAE cliquer ici.

→ Pour apprécier la biodiversité au sein de la famille des ORCHIDACEAE et trouver d’autres espèces, cliquez ici.