Plectranthus amboinicus

Famille : Lamiaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Le Plectranthus amboinicus est une plante aromatique ornementale souvent cultivée dans les parcs tropicaux comme bordure en raison de ses inflorescences bleu lavande et dans les petits jardins familiaux pour ses vertus culinaires et médicinales pour diverses pathologies d’ordre digestif, respiratoire et neurologique © Giuseppe Mazza

Le Plectranthus amboinicus est une plante aromatique ornementale souvent cultivée dans les parcs tropicaux comme bordure en raison de ses inflorescences bleu lavande et dans les petits jardins familiaux pour ses vertus culinaires et médicinales pour diverses pathologies d’ordre digestif, respiratoire et neurologique © Giuseppe Mazza

Cette espèce est originaire de l’Angola, du Burundi, de l’Inde, du Kenya, du Kwazulu-Natal, du Mozambique, du Swaziland et du Yémen où elle pousse dans des espaces découverts sur des pentes et des affleurements rocheux.

Le nom du genre est issu de la combinaison des substantifs grecs “plectron” = plectre, une petite lame en ivoire ou dans une autre matière en forme d’amande qui servait à pincer les cordes de la lyre, et de “anthos” = fleur, par allusion à la forme de la partie postérieure de la corolle. Le nom de l’espèce est l’adjectif latin “amboinicus, a, um” = d’Ambon, une île de l’Indonésie supposée être le lieu d’origine de catte plante.

Noms communs : country-borage, cuban oregano, five-in-one, french-thyme, indian borage, indian-mint, mexican-mint, sour-mint, soup-mint, spanish-thyme (anglais), dao shou xiang, zuo shou xiang (chinois), coléus d’Afrique, oreille (français), patharcur, patta ajawayin (hindi), dann kucing, dann kambing (indonésien), karpuravalli (sanscrit), orégano, orégano brujo, orégano de Cartagena, orégano de la Roja ancha, orégano de la tierra, orégano francés, orégano poleo, toronjil de limón (espagnol), cubanischer Orégano, jamaika-thymian, (allemand), hom duan huu suea, niam huu suea (thaïlandais) , can day la, rau cang (vietnamien).

Le Plectranthus amboinicus (Lour.) Spreng (1825) est une espèce herbacée pérenne sempervirente, ramifiée, haute de 30 à 90 cm, aux tiges charnues, velues, formant des racines à la hauteur des nœuds et plutôt fragiles. Les feuilles, portées sur un pétiole long de 0,5 à 3 cm, sont simples, opposées, subcordées avec des bords crénelés et un apex arrondi, longues de 4 à 8 cm et larges 4 à 6 cm, plutôt charnues, velues, dotées en partie basse de nombreux poils glanduleux et fortement aromatiques. Les inflorescences sont des racèmes terminaux d’une longueur pouvant atteindre 30 cm qui portent des fleurs sessiles ou subsessiles disposées en verticelles denses et écartées les unes des autres. La fleur simple a un calice campanulé, bilabié, velu, long de 1,5 à 4 mm, avec une lèvre supérieure ovale et une lèvre inférieure à 4 dents pointues, une corolle bilabiée longue de 0,7 à 1,2 cm, de couleur bleu lavande avec un tube légèrement replié dans sa partie moyenne, une lèvre supérieure dressée, longue de 4 mm et large de 3 mm avec 4 lobes et une lèvre inférieure entière, longue de 5 à 6 mm, concave et 4 étamines. Le fruit est un tétrakène de couleur marron clair. On reproduit cette plante en semant ses graines en surface dans un terreau sableux maintenu humide à la température de 22 à 24 °C. Le délai de germination est de 1 à 3 mois mais habituellement la reproduction est réalisée aisément par bouturage apical en été et par division au printemps.

C’est une espèce largement répandue dans les pays tropicaux et subtropicaux tant comme plante ornementale que pour des usages culinaires dans des jardins familiaux. Facile à cultiver et poussant rapidement on la cultive dans les zones au climat tropical et subtropical. Elle ne supporte pas les températures situées aux alentours de 0 °C sauf si elle est sèche et pendant une période très brève. Elle a besoin d’une exposition en plein soleil et n’est pas particulièrement exigeante en ce qui concerne les sols, qui peuvent même être pauvres, à condition qu’ils soient bien drainés car elle ne supporte pas les rétentions d’eau. On l’utilise pour des bordures, comme couvre-sol et dans les jardins de rocaille en effectuant des arrosages modérés et en laissant la couche supérieure du sol s’assécher avant de remette de l’eau. Une fois bien enracinée elle peut supporter de longues périodes de sécheresse. Elle est fréquemment cultivée en pot, surtout pour les usages culinaires. Pendant les mois les plus froids là où le climat ne permet pas de la laisser en permanence à l’extérieur, elle doit être mise à l’abri dans un endroit bien éclairé, tel qu’une fenêtre exposée au Sud, avec des minimums de température en hiver qui ne soient pas inférieurs à 10 °C. Les arrosages doivent être modérés et espacés de façon à laisser le substrat s’assécher en partie et presque suspendus en cas de basses températures. Diverses variétés ont été sélectionnées dans un but décoratif.

Les feuilles fraîches sont largement utilisées, en particulier dans la cuisine caraïbe et celle du Sud-Est asiatique, pour aromatiser les plats de viande et de poisson, les sauces, les soupes et les salades. En Inde elles sont consommées frites. L’arôme est habituellement décrit comme étant intermédiaire entre celui du thym (Thymus vulgaris L. 1753) et celui de l’origan (Origanum vulgare L. 1753).

Cette plante joue aussi un rôle important dans la médecine traditionnelle pour diverses pathologies d’ordre digestif, respiratoire et neurologique. On attribue à l’huile essentielle extraite de ses feuilles des propriétés anti-inflammatoires, anti-oxydantes, larvicides et anti-microbiennes.

Synonymes : Ocimum vaalae Forssk. (1775); Coleus amboinicus Lour. (1790); Coleus aromaticus Benth. (1830); Coleus crassifolius Benth. (1830); Coleus suganda Blanco (1837); Coleus carnosus Hassk. (1842); Coleus suborbicularis Zoll. & Moritzi (1846); Majana amboinica (Lour.) Kuntze (1891); Majana carnosa (Hassk.) Kuntze (1891); Majana suganda (Blanco) Kuntze (1891); Coleus vaalae (Forssk.) Deflers (1894); Coleus subfrutectosus Summerh. (1928).

 

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