Scyliorhinus stellaris

Famille : Scyliorhinidae

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Texte © Giuseppe Mazza

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Mesurant jusqu'à 170 cm, Scyliorhinus stellaris est présent en Méditerranée mais absent de la mer Noire, et de façon discontinue dans l'Atlantique Est de la Scandinavie au Sénégal.

Mesurant jusqu’à 170 cm, Scyliorhinus stellaris est présent en Méditerranée et de façon discontinue dans l’Atlantique Est de la Scandinavie au Sénégal © Giuseppe Mazza

La Grande roussette (Scyliorhinus stellaris Linnaeus, 1758), appartient à la classe des Chondrichthyens (Chondrichthyes), les poissons cartilagineux, à l’ordre des Carcharhi- niformes (Carcharhiniformes) qui compte plus de 270 espèces de requins, et à la famille des Scyliorhinidae.

Le nom du genre Scyliorhinus vient du grec “Skulla”, en français Scylla, une nymphe de la mer que Circé, par jalousie, avait transformée en un monstre marin avec 6 têtes de chien qui dévorait les marins dans le détroit de Messine, donné à un requin avec la peau rugueuse, et du grec “rhinos”,  nez, en référence au museau de ces poissons qui est long et aplati et doté de deux ouvertures nasales, bien séparées, qui ne rejoignent pas la bouche.

Le nom de l’espèce stellaris dérive du latin “stella” et signifie donc “étoilé”, ce qui se réfère clairement aux taches disposées comme des étoiles le long du corps de ces animaux.

Le nom français provient vraisemblablement de sa coloration brun roussâtre.

Les œufs de Scyliorhinus stellaris Scyliorhinus stellaris qui s'attachent en tombant sur les gorgones. Ici, en transparence, l'embryon et le jaune. L'incubation dure environ 9 mois.

Les œufs sont protégés par un étui avec des vrilles qui s’attachent en tombant sur les gorgones. Ici, en transparence, l’embryon et le jaune. L’incubation dure environ 9 mois © Giuseppe Mazza

Zoogéographie 

La grande roussette est présente dans toute la Méditerranée, la Mer Noire exceptée; au delà du détroit de Gibraltar elle remonte en direction du Nord la côte Est de l’Atlantique jusqu’à la Scandinavie et elle rejoint au Sud le Sénégal en colonisant les Açores, les îles Canaries, Madère et les îles du Cap Vert. Mais il s’agit souvent d’une répartition en taches de léopard avec des populations isolées.

Écologie-Habitat

Elle peut vivre au large jusqu’à une profondeur de 400m mais, ordinairement, elle se déplace entre 20 et 60 m dans des eaux limpides parmi les coraux, les rochers, les fonds pierreux et les prairies sous-marines. Le jour elle dort cachée parmi les rochers et chasse la nuit.

Morphophysiologie

Elle peut atteindre 1,70 m de long mais en Méditerranée elle dépasse rarement les 80 à 100 cm; sa longueur moyenne dans l’Atlantique est de 1,25 m.

Son aspect est celui d’un petit requin avec beaucoup de grandes taches sombres et un nombre moindre de taches blanches, plus petites, sur un fond brun cendré.

Les deux nageoires dorsales sont situées nettement en arrière, dans la seconde moitié du corps, et également en retrait par rapport aux nageoires ventrales.

Les fentes branchiales sont au nombre de 5; l’œil est ovale et n’a pas, tout comme les autres Chondrichthyes, de membrane nictitante.

Les mâchoires sont armées de nombreuses dents mais c’est une espèce totalement inoffensive pour l’homme.

Éthologie-Biologie de la reproduction

Elle se nourrit de tous les poissons qui passent à sa portée : morues, harengs et maquereaux sans parler des poissons de fond comme les chapons, les soles et les plies et dévore même de petits requins comme la Petite roussette (Scyliorhinus canicula ) qui est un congénère de plus petite taille.

Puis viennent les crustacés et les céphalopodes : seiches, calmars et poulpes. Et si l’un d’entre eux, de taille convenable, ose réagir à sa morsure avec ses tentacules, la grande roussette replie son long corps sur lui-même et utilise, à la façon d’une lime, sa peau armée d’écailles acérées jusqu’à ce que le malchanceux, en sang, soit contraint de relâcher sa prise.
Cette technique est utilisée aussi pour la défense, comme le savent bien les mains et les bras imprudents des pêcheurs qui les sortent des filets.

Le Scyliorhinus stellaris stellarisest une espèce ovipare à fécondation interne qui se reproduit presque toute l’année en Méditerranée.

Pendant l’accouplement le mâle étreint la femelle en s’enroulant autour d’elle à la façon d’un anneau et, si tout va bien, celle-ci peut pondre un œuf unique par ovaire, et donc deux au maximum.

Il s’agit de curieuses capsules longues de 10 à 13 cm et larges de 3 à 4 cm avec un bord épaissi caractéristique et des vrilles au-dessus et au-dessous, qui leur permettent de s’accrocher fermement aux gorgones ou autres supports sous-marins.

L’incubation dure 9 mois et comme l’enveloppe est relativement transparente on peut suivre la croissance de l’embryon relié au vitellus. À la naissance les jeunes mesurent de 10 à 16 cm et ont une espérance de vie de 19 ans.

Les juvéniles de Scyliorhinus stellaris, longs de 10 à 16 cm à la naissance, se nourrissent comme les adultes de poissons, de crustacés et de céphalopodes. Ils pourraient vivre 19 ans mais Scyliorhinus stellaris est surexploité, la résilience est faible et figure sur la liste rouge des espèces menacées, au statut “Vulnerable” depuis 2020.

Les juvéniles, longs de 10 à 16 cm à la naissance, se nourrissent comme les adultes de poissons, de crustacés et de céphalopodes. Ils pourraient vivre 19 ans mais l’indice de vulnérabilité à la pêche est très élevé, la résilience est faible et Scyliorhinus stellaris figure depuis 2020 sur la Liste Rouge des espèces menacées, au statut “Vulnerable” © Giuseppe Mazza

Bien que leur chair soit peu gouteuse et leur foie tout-à-fait toxique les grandes roussettes se trouvent souvent sur les étals de poissons frais sous le nom de saumonettes. Elles ne sont pas pêchées intentionnellement mais tombent par hasard dans les filets des chaluts, ce qui a des effets dévastateurs sur cette espèce qui est désormais presque en danger. Le manque de proies causé par la pêche industrielle, le long cycle de reproduction et la fragmentation des populations hypothèquent en fait lourdement son avenir.

La résilience est faible, avec un temps minimum pour le doublement des populations de 4,5 à 14 ans. L’indice de vulnérabilité à la pêche, très élevé, marque 90 sur une échelle de 100 et sur la Liste Rouge des espèces en danger, Scyliorhinus stellaris est considéré comme “Vulnerable”.

Synonymes

Scyllium acanthonotum De Filippi, 1857; Scyllium catulus Müller & Henle, 1838; Squalus stellaris Linnaeus, 1758.

 

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