Spigelia marilandica

Famille : Loganiaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Spigelia marilandica, Loganiaceae

Native des États-Unis, Spigelia marilandica est une espèce herbacée rhizomateuse, pérenne, caduque, haute de 30 à 60 cm, qui forme dans le temps des touffes denses. Les fruits projettent à maturité les graines loin de la plante-mère © Giuseppe Mazza

Cette espèce est originaire des États-Unis (Alabama, Arkansas, Caroline du Nord, Caroline du Sud, Floride, Géorgie, Illinois, Indiana, Kentucky, Louisiane, Maryland, Mississippi, Missouri, Ohio, Oklahoma, Tennessee et Texas) où elle pousse dans les forêts humides et au bord des marais et des cours d’eau depuis le niveau de la mer jusqu’à environ 350 m d’altitude.

Le genre est dédié au médecin et botaniste flamand Adriaan van den Spiegel (nom latinisé : Adrianus Spigelius) (1578-1625) qui fut professeur d’anatomie et de chirurgie à Padoue. Le nom latin de l’espèce fait référence à l’un de ses pays d’origine, le Maryland.

Noms communs : Carolina pink, Carolina pinkroot, Indian pink, Maryland pink, Maryland pinkroot, pinkroot, star bloom, woodland pinkroot et worm tea (anglais).

La Spigelia marilandica L. (1767) est une espèce herbacée, rhizomateuse, pérenne, caduque et haute de 30 à 60 cm qui forme avec le temps des touffes denses et qui possède des tiges tétragones, droites et habituellement non ramifiées.

Les feuilles sont opposées, sessiles ou subsessiles, simples, ovées à ovées-lancéolées, à l’apex acuminé et au bord entier, longues de 6 à 12 cm, larges de 3 à 6 cm, de couleur vert intense, glabres et brillantes en partie supérieure, légèrement pubescentes, en particulier le long des nervures, en partie basse.

Les inflorescences, portées sur un pédoncule long d’environ 5 cm, sont des racèmes spiciformes, terminaux, unilatéraux et recourbés, longs de 3 à 10 cm qui ont des fleurs droites, de couleur rouge vif à l’extérieur, jaune clair ou jaune verdâtre à l’intérieur.

Elles ont un calice à 5 lobes linéaires-lancéolés de couleur verte et longs d’environ 0,6 cm, une corolle infundibuliforme, longue de 3 à 4 cm, à 5 lobes ovés-lanceolés à l’apex acuminé, longs d’environ 1 cm, larges de 0,5 cm, allongés ou légèrement recourbés, 5 étamines aux anthères jaunes légèrement saillantes, un style blanc saillant sur environ 1 cm et un ovaire supérieur biloculaire. Les fruits sont des capsules biloculaires déhiscentes d’environ 0,5 cm de long et 0,8 cm de large qui contiennent un petit nombre de graines noirâtres coudées de façon à être tassées les unes contre les autres et qui sont projetées à maturité loin de la plante-mère. Les fleurs sont pollinisées par les colibris, en particulier le Colibri à gorge rubis (Archilochus colubris L., 1758).

On reproduit cette plante en mettant ses graines directement en terre aussitôt après leur récolte au début de l’été, par bouturage de pointe avant la floraison et, facilement, par division des touffes.

C’est une espèce qui est très décorative lors de la floraison du fait des couleurs vives et contrastées de ses fleurs qui sont produites en abondance pendant environ un mois entre la fin du printemps et le début de l’été et, épisodiquement, le reste de la saison.

Spigelia marilandica, Loganiaceae

Facile à cultiver et très décorative en fleur, elle pousse dans des climats subtropicaux et continentaux aux hivers rigoureux. Espèce très vénéneuse aux vertus médicinales © Giuseppe Mazza

Facile à cultiver on peut l’utiliser pour créer des plates-bandes ou des bordures et comme couvre-sol dans différentes conditions d’exposition, de la lumière du soleil tamisée à l’ombre totale, et de conditions climatiques, du climat continental au climat subtropical. Elle supporte aussi bien les températures estivales élevées que les rigoureuses températures hivernales caractéristiques des états du centre-Est des États-Unis. Elle pousse sur une grande variété de sols bien qu’elle préfère ceux qui sont drainants, riches en substances organiques, acides ou neutres et maintenus presque constamment humides mais, une fois bien enracinée, elle peut surmonter de courtes périodes de sécheresse.

Toutes les parties de cette plante sont toxiques à cause de la présence d’oxalate de calcium et diverses autres substances dont la spigéline, un alcaloïde dont l’effet est semblable à celui de la strychnine. Autrefois ses racines étaient utilisées par les indigènes pour soigner les parasitoses intestinales. Cette pratique n’est plus en usage à cause de sa forte dangerosité en cas de surdose et d’usage prolongé, ceux-ci pouvant causer des troubles sérieux et, dans les cas les plus graves, la mort. Dans la pharmacopée officielle un vermifuge très efficace est extrait de différentes parties de cette plante.

 

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