Telopea speciosissima

Famille : Proteaceae


Texte © Pietro Puccio

 

michel.gif
Traduction en français par Michel Olivié

 

Les inflorescences de la Telopea speciosissima atteignent un diamètre de 12 cm © G. Mazza

Les inflorescences de la Telopea speciosissima atteignent un diamètre de 12 cm © G. Mazza

Cette espèce est originaire du Sud-Est de l’Australie où elle pousse dans la brousse et les forêts ouvertes, principalement dans les Montagnes Bleues à l’Ouest de Sidney, sur des terrains sableux depuis le niveau de la mer jusqu’à environ 1.000 m d’altitude.

Le nom générique vient du grec “telopos” = visible de loin, par référence à ses fleurs éclatantes; le nom spécifique est le superlatif de l’adjectif latin “speciosus,a, um” = beau.

Noms communs : common waratah, New South Wales waratah, Sidney waratah (anglais); waratah est le nom donné à la plante par le peuple aborigène Eora.

La Telopea speciosissima (Sm.) R. Br. (1810) est un arbuste sempervirent ramifié, dressé, haut de 1 à 4 m, aux feuilles disposées en spirale, cunées-oblongues, entières à irrégulièrement dentées, coriaces, longues de 8 à 25 cm et larges de 2 à 6 cm, de couleur vert foncé.

Inflorescences terminales globuleuses de 8 à 12 cm de diamètre constituées d’une multitude de fleurs dotées d’un périanthe tubulaire de couleur rouge vif qui s’ouvrent progressivement depuis la base vers le centre, sous-tendues par des bractées de couleur rose ou rouge vif, elles sont longues de 5 à 7 cm. Les oiseaux, attirés par l’abondante production de nectar, sont les principaux pollinisateurs en transportant le pollen d’une fleur à l’autre. L’espèce n’est pas autogame et a donc besoin d’une fécondation croisée.

Les fruits sont des follicules déhiscents (qui s’ouvrent spontanément à maturité) longs de 8 à 15 cm, bruns, qui contiennent deux rangées de graines plutôt plates et dotées d’une aile longue de 2,5 à 3,5 cm et large d’environ 1 cm qui facilite leur dispersion par le vent. L’espèce résiste au feu grâce à la présence de lignotuber qui correspond à la partie supérieure de la racine, épaissie et lignifiée et qui permet à la plante de se régénérer après les incendies. On la reproduit sans prétraitement particulier par ses graines qui doivent être fraîches pour avoir une capacité de germination élevée et semées dans du sable siliceux grossier, stérilisé et maintenu humide, de préférence dans des récipients individuels pour ne pas déranger l’appareil racinaire qui est sensible aux transplantations, avec des temps de germination de 3 à 6 semaines; la première floraison survient généralement à partir de l’âge de cinq ans. On peut la reproduire aussi en été par des bouturages semi-ligneux dans des sables siliceux, la floraison survenant deux ans après.

Emblème floral de la Nouvelle-Galles du Sud, elle est belle aussi en fin de floraison © G. Mazza

Emblème floral de la Nouvelle-Galles du Sud, elle est belle aussi en fin de floraison © G. Mazza

Considérée non à tort comme une des plantes les plus ornementales et spectaculaires d’Australie, elle n’est pas facile à cultiver, mais à moins de ne pas satisfaire ses principales exigences, elle peut pousser dans les zones au climat subtropical à tempéré, dans des emplacements abrités, où elle peut résister à des baisses de température exceptionnelles et de courte durée jusqu’à – 5 °C. Elle a besoin d’une exposition en plein soleil ou légèrement ombragée, à l’abri des vents forts, et de sols de préférence sableux, acides, parfaitement drainants et aérés, plutôt pauvres, en particulier en phosphore.

Les arrosages doivent être réguliers pendant les périodes de sécheresse; il faut toutefois éviter que l’eau stagne mais ne jamais assécher complètement le substrat, les racines ayant besoin d’une humidité constante. Un bon paillage est pour cela utile. L’apport en engrais pendant la période végétative doit être effectué avec des produits à diffusion lente et à faible contenance de phosphore. Le terrain autour de la plante ne doit pas être labouré pour ne pas déranger le fragile appareil racinaire superficiel. Dans les terrains lourds et peu aérés la plante est facilement sujette aux attaques fongiques, en particulier de celles de la Phytophthora cinnamomi.

Les élagages, même sévères, sont utiles après la floraison pour obtenir un port plus compact avec une houppe plus fournie et une abondante floraison la saison suivante.

L’espèce est cultivable aussi en pot à condition de veiller particulièrement au drainage et en tenant présent à l’esprit ce qui a déjà été dit pour la culture en pleine terre. De nombreuses variétés ont été sélectionnées et l’on a créé des hybrides de diverses couleurs, même le blanc, dont certaines s’adaptent mieux que les espèces à différentes conditions de culture. La fleur coupée dure longtemps, de 1 à 2 semaines. Pour sa production à des fins commerciales l’espèce et ses variétés sont cultivées en Australie comme dans les autres pays au climat approprié.

La Telopea speciosissima est l’emblème floral de la Nouvelle-Galles du Sud.

Synonymes : Embothrium speciossimum Sm. (1793).

 

→ Pour apprécier la biodiversité au sein de la famille des PROTEACEAE et trouver d’autres espèces, cliquez ici.