Asterogyne martiana

Famille : Arecaceae


Texte © Alessandro Marini

 

michel.gif
Traduction en français par Michel Olivié

 

Asterogyne martiana

Originaire de l’Amérique centrale Asterogyne martiana est un palmier typique du sous-bois de la forêt pluviale tropicale © Jardin Boricua

Asterogyne martiana H. Wendl. est très répandue en Amérique centrale et possède une vaste aire de répartition qui va de la Colombie au Costa Rica et jusqu’à l’Équateur, au Belize, au Guatemala, au Honduras, au Nicaragua et au Panama.

C’est un palmier typique du sous-bois de la forêt tropicale pluviale où il est relativement commun et largement répandu jusqu’à 500 m sauf en Colombie où il atteint l’altitude de 1100 m.

Le nom du genre Asterogyne fait référence à la forme en étoile de la fleur femelle et provient des termes grecs “astér” = étoile et “gyne” =femme.

Asterogyne martiana

De dimensions modestes, elle a des stipes solitaires minces qui peuvent atteindre 2 m de haut. La couronne foliaire, large d’environ 2,5 m, porte de 8 à 18 feuilles d’abord verticales qui tendent ensuite à se disposer horizontalement © Sylvie Maillot

Le nom de l’espèce martiana rend hommage au naturaliste et botaniste allemand Carl Friedrich Philipp Martius (1794-1868), professeur à l’Université et directeur du Jardin Botanique de Munich qui explora l’Amazonie d’où il rapporta des centaines d’échantillons d’animaux, de plantes et de graines.

Cette espèce est celle du genre Asterogyne qui est la plus largement répandue.

Noms communs : Cortadera, Rabihorcao (Colombie), Pico (Équateur), Capoca (Guatemala), Pacuquilla (Honduras), Pata de gallo (Nicaragua), Polaris palm (anglais).

Ce palmier de dimensions modestes possède des stipes solitaires, minces et de couleur verte qui peuvent atteindre 2 m de haut avec un diamètre maximum de 4 à 5 cm.

Les stipes ont souvent un mode de développement souterrain ou prostré. Dans ce dernier cas ils peuvent émettre des racines à leurs points de contact avec le sol. Ils peuvent aussi comporter à leur base de petites racines aériennes. Chez les individus les plus grands les stipes sont souvent recouverts des restes des anciennes feuilles.

La couronne foliaire est composée de 8 à 18 feuilles et a un diamètre de 2,5 m. Les nouvelles feuilles ont un port vertical alors que les plus anciennes tendent à se disposer sur un plan horizontal.

Les feuilles sont entières, bifides et profondément divisées à l’apex en deux segments larges et pointus. Longues jusqu’à 1 m et larges jusqu’à 30 cm elles ont des nervures saillantes en relief et transversales par rapport au rachis qui correspondent à des segments foliaires pennés non développés. Elle sont en général entières mais peuvent exceptionnellement se diviser des deux côtés en 2 ou 3 segments foliaires très larges qui ont des nervures épaisses très apparentes.

Les feuilles sont de couleur vert foncé en partie supérieure et vert clair en partie basse. La feuille nouvelle qui apparaît a une couleur qui va du jaune à l’orange et du rose au rouge. Le rachis est vert sur la face supérieure de la feuille et plus épais et plus foncé en tendant vers le marron sur la face inférieure. Le pétiole est lisse et court par rapport aux dimensions du limbe foliaire. Il est long jusqu’à 15 cm et autour de sa base et sur les côtés des fibres marron.

Asterogyne martiana

Les feuilles sont bifides et profondément divisées à l’apex. Les nouvelles ont des teintes orangées. Détail de l’inflorescence et des fleurs © Sylvie Maillot

Asterogyne martiana est une espèce monoïque. L’inflorescence se développe à la base des feuilles. Elle est longue de 50 à 80 cm et a une couleur qui va de l’orange au marron.

L’inflorescence se scinde dans la partie apicale du pétiole en 3 à 8 racèmes droits, longs de 15 à 25 cm et d’un diamètre de 4 à 8 mm.

Elle présente des triades de 2 fleurs mâles et d’une fleur femelle disposées sur des rangées longitudinales distinctes. La fleur mâle a 6 à 24 étamines. La fleur femelle est en forme d’étoile, d’où le nom du genre. La floraison des fleurs mâles et femelles est synchronisée au cours de phases nettement séparées dans le temps.

Asterogyne martiana

Les fruits, verts, rouges, puis marron sont noirs à maturité. Une espèce tropicale, mais aussi une plante d’intérieur © Sylvie Maillot

Ces plantes peuvent paraître unisexuées parce que les fleurs mâles sont relativement cachées et peu visibles pendant la floraison des fleurs femelles.

Dans les régions d’origine la floraison a lieu une grande partie de l’année. La pollinisation est assurée par différentes espèces d’insectes de la famille des Syrphidae.

Le fruit immature a une couleur qui va du vert au rouge pourpre et au marron. Il est noir à maturité et a une forme ovoïdale ou ellipsoïdale. Il est lisse et long jusqu’à 1,2 cm avec un diamètre jusqu’à 0,5 cm. Il possède un endosperme homogène qui contient une seule graine.

Asterogyne martiana est seule des 5 espèces du genre Asterogyne à être largement connue surtout à cause de sa vaste aire de répartiton.. Sa culture, de ce fait, est relativement fréquente et on peut l’admirer dans des parcs publics et des jardins privés dans toute la ceinture tropicale,.

On la reproduit aisément au moyen de ses graines qui germent facilement au bout de 1 à 2 mois sur un lit chaud.

Cette espèce convient très bien pour les petits jardins en raison de ses dimensions modestes mais a besoin d’être exposée à l’ombre, à l’abri d’arbres ou d’arbustes, comme c’est le cas dans la nature. Pour que leurs feuilles demeurent entières on doit mettre ces plantes à l’abri du vent en les installant dans des endroits protégés.

C’est une candidate parfaite pour le rôle de plante d’appartement ou pour de petites serres ou des jardins d’hiver, à condition de veiller à ce que le milieu présente une humidité correcte et à ce qu’elle reçoive une lumière naturelle.

Le terrain où on la cultive doit être très drainant car cette espèce ne supporte pas les sols humides ni les rétentions d’eau non plus que les arrosages fréquents. On peut utiliser pour cela un mélange de terre et de sable de rivière, de perlite agricole et d’autres matériaux inertes tels que les lapilli.

Bien que d’origine tropicale Asterogyne martiana a prouvé une certaine résistance au froid quand elle est cultivée et supporte des températures minimales jusqu’à 4 °C mais seulement de façon occasionnelle et pendant une courte période. Elle reste de toute manière une espèce que l’on ne peut cultiver que sous les climats subtropicaux et tempérés chauds où il ne gèle jamais et où les périodes de froid sont limitées dans le temps.

Les feuilles sont souvent récoltées par les populations locales pour couvrir les toits des cabanes parce qu’elles durent longtemps.

Synonymes : Geonoma martiana H.Wendl. ; Geonoma trifurcata Oerst., Vidensk. Meddel. ; Asterogyne minor Burret.

 

→ Pour des notions générales sur les ARECACEAE cliquer ici.

→ Pour apprécier la biodiversité au sein de la famille des ARECACEAE et trouver d’autres espèces, cliquez ici.